Chapitre 51

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Je souris à Jarod, avant de m'approcher et de déposer un autre baiser sur ses lèvres.

            Lorsque mes lèvres touchèrent les siennes, un mal de tête soudain explosa sous mon crâne, avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, tout devint noir.

            Vareck et moi nous tenions à quelques mètres loin de l'autre, perdu sur un petit plateau au milieu des montagnes enneigées entourant le Refuge . Il se tenait bien droit, les mains derrière le dos, et l'air d'assez bonne humeur.

            -Comme la dernière fois, m'expliqua-t-il, je vais te mettre à l'épreuve. Tu vas devoir répondre à mon pouvoir par le tien. Compris ?

            Je hochai la tête, désireuse de lui montrer que j'étais plus que prête.

            -Bien, dit-il simplement.

            Je me positionnais, ancrant bien fermement mes pieds dans le sol, le dos bien droit. Je fermai les yeux et me concentrai.  Je laissai alors mon esprit s'ouvrir au monde qui m'entourait, rassemblais mes forces tout en en puisant dans mon environnement. Je concentrai l'énergie accumulée dans mon plexus solaire, je la faisais grossir encore et encore. Cela ne me prit que quelques secondes, même si j'avais l'impression d'être là depuis une éternité. Lorsque je me laissai envahir par ce qui m'entourait, lorsque je me laissais fondre dans l'univers, il me semblait que les minutes devenaient des millénaires.

            Je sentis alors le pouvoir de Vareck à quelques mètres de moi. Il canalisait lui aussi ses forces, drainant la vitalité de la nature qui nous entourait. Nous étions les seuls êtres vivants capables d'accueillir en nous une telle puissance sans se consumer. L'essence de la puissance de chaque Vessoryia était unique, différente pour chacun. Celle de Vareck était brutale, merveilleuse, écrasante, omniprésente. Plus vivante que chez n'importe qui d'autre. Lorsque son être tout entier n'était plus que puissance à l'état pur, il redirigea toute cette énergie vers moi en une vague inquiétante et dévastatrice. Je lançai vers lui l'ensemble de mes forces. Je savais qu'il n'y avait pas mis tout son pouvoir – je n'aurais pas survécu – mais l'impact se répercuta malgré tout dans l'ensemble de mon corps et de mes os. Je sentis mon corps trembler sous l'effort et mes chaussures crisser sur le sol. La force m'avait certainement fait reculer de plusieurs mettre.

            Je tenais bon, répondant à son assaut par un autre. Je serrai les dents, un mal de tête insoutenable se propagea dans tout mon crâne. Toujours les yeux fermés, la respiration saccadée, je suais à grosse goute. La respiration de Vareck tout comme les battements de son cours étaient toujours aussi calmes qu'auparavant. Cela ne lui demandait pas autant d'énergie qu'à moi, il devait même retenir son pouvoir. Un gout de cendre dans la bouche, je redoublai d'efforts, envoyant des vagues de puissance contre toute sa personne. Je ne serai jamais assez, jamais à sa cheville.

            Continue, Alyia, n'abandonne pas, me souffla une voix dans mon esprit.

            Celle de Vareck. Me parlait-il braiment ? ou inventais-je sa voix pour me motiver ?

            Jusqu'à maintenant, j'avais réussi à tenir dix bonnes minutes avant de m'écrouler de fatigue sous ses assauts, mais jamais plus. Je devais faire plus.

            Je pris une profonde inspiration et fouillai au plus profond de moi, rassemblant désespérément mes dernières forces. Ma force mentale était grande, mais je restai une petite jeune femme plutôt menue, dont la force physique n'était pas la même que celle de l'homme en face de moi, je devais donc mentalement tenir pour pallier la relative faiblesse de mon enveloppe charnelle. Je puisai autant dans mes réserves psychiques que physique.

L'Ombre d'Alyia - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant