Chapitre 63

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3 ans auparavant...

Je me réveillai en sursaut, en proie à la panique. J'étais en sueur et mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine. D'un coup sec, je me débarrassai des couvertures et entrepris de me calmer en inspirant et en expirant profondément, comme me l'avait appris Vareck.

J'avais encore fait un cauchemar. Cette fois, une ombre ténébreuse me poursuivait. J'avais beau courir le plus vite possible, elle me rattrapait de plus en plus. La panique qui m'avait submergé au moment où elle avait fondu sur moi était immense, destructrice. Heureusement, rien de tout cela n'était vrai, c'était simplement mon cerveau et mes angoisses qui décidaient de parler pour moi.

Je consultai mon réveil. Il était 3 heures du matin, tout le monde devait dormir. Enfin, tout le monde... Lorsque je m'étais couchée, il n'y avait que Nilaja dans les parages. Cela faisait quelques semaines que les autres ne venaient plus trop au Refuge. Apparemment, ils avaient tous des affaires urgentes à régler. Je n'avais pas réussi à en savoir plus. J'aurais aimé en être, pouvoir moi aussi partir en mission quelque part. Mais pour l'instant Vareck refusait de m'envoyer seul quelque part pour effectuer une de ses missions qui occupaient les journées des autres membres du Refuge. « On essaye de rendre le monde meilleur » m'avait une fois dit simplement Nilaja. L'idée me plaisait, et j'aurais aimé aider. Mais pour une raison que j'ignorais, Vareck ne me considérait pas encore comme prête.

Je décidai de me lever pour me chercher un verre d'eau, sachant pertinemment que j'étais trop perturbée pour me rendormir tout de suite. Vêtue d'un simple t-shirt blanc trop long, je sortis sans un bruit de ma chambre. Je fis le vide dans mon esprit, créant une sorte de bulle autour de moi afin que nul ne puisse ressentir ma présence. J'avais commencé à m'entrainer là-dessus il y a peu de temps avec Torii. Pour lui, passer inaperçu était l'apanage de tout guerrier qui se respectait, et je devais savoir en faire de même. J'étais plutôt douée, et pour que cela devienne de plus en plus fluide pour moi, il m'avait conseillé de m'entrainer dès que je le pouvais pendant la journée, ou la nuit.

Sans que l'on puisse me remarquer, je me glissai dans la cuisine, et me saisis d'une bouteille d'eau posée sur le plan de travail. Je bus une rapide gorgée avant de l'emporter avec moi. C'est à ce moment-là que je les entendis. J'avais été tellement concentrée sur le fait de passer inaperçu que je n'avais même pas entendu leur voix ni senti leur présence. Ils étaient tous les sept réunis dans le salon. Étrange, cela faisait des jours que nous n'avions plus été tous dans la même pièce, et voilà qu'ils se retrouvaient tous au beau milieu de la nuit.

Je me rapprochai de la porte. J'allais laisser tomber la bulle autour de moi pour révéler ma présence, lorsque la voix de Tibérius me fit m'arrêter net :

-Même toutes leurs armées réunies ne pourront rien faire contre nous. Cela fait des années que mes hommes ont gangréné les rangs de toutes les armées. Un seul mot de notre part, et demain matin, tous les hauts gradés de cette planète tomberont.

-Et notre propre armée Vessoryias se tient prête depuis des mois maintenant, renchérit Dana

-Et de votre côté ? demanda Vareck

-Nous sommes partout, fit Nilaja, dans chaque gouvernement, dans chaque pays.

-Demain, les responsables politiques mourront avec les hauts gradés, ajouta Torii.

-Très bien, fit Vareck d'un ton calme. Demain est un grand jour pour nous, nous révèlerons enfin notre existence au monde entier, demain sera le début de notre ère.

Je fronçai les sourcils, et me statufiais, comprenant peu à peu le sens de ces paroles. Voilà donc ce qu'ils préparaient depuis des semaines, des mois, non, des années... voilà pourquoi ils ne m'avaient rien dit. Une partie de moi refusait toujours de le croire.

L'Ombre d'Alyia - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant