Chapitre 28

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Je poussai un soupir et me calai contre le dossier de ma chaise.

-Je ne partirai pas sans mes amis, répétai-je d'un ton décidé.

Valion plissa ses yeux noirs, ses derniers brillaient comme de l'onyx.

-Vous semblez particulièrement attachée à eux. J'avais pourtant cru comprendre que votre attachement allait à d'autres personnes.

-Vous vous trompez, fis-je d'un ton sec.

Il sourit d'un air narquois.

-Votre affection évolue bien vite dans un sens comme dans un autre... comme c'est étrange.

Je soutins son regard.

-Qui sont-ils ? finit-il par demander. Ces gens que vous aimez tant ?

-Les membres de mon groupe : Viviana Erien, Jarod Delcour et Spencer Teren.

-Viviana, répéta-t-il lentement, la jeune femme qui vous déteste ?

-De quoi parlez-vous ?

Il ne pouvait pas savoir, personne n'était au courant. Vareck avait été clair avec moi, personne ne devait apprendre qu'il avait guéri Vivi.

-Votre amie, expliqua-t-il, ravi de me prendre au dépourvu, celle qui a été arrêtée et qui a découvert votre « trahison », une amitié des plus solides, apparemment. Vous avez un véritable problème dans vos choix de fréquentations et d'amitié, si vous voulez mon avis, mademoiselle Senestra.

Ainsi, il ne savait rien. Ou du moins, il en savait assez pour l'utiliser contre moi, mais il ne pouvait rien faire pour nuire à Vareck. Aussi étrange que cela puisse paraitre, je ne souhaitais pas que l'acte de Vareck s'ébruite, je lui étais redevable, et j'en avais conscience. Sans lui, Vivi serait probablement morte.

-Vous vous incluez également dans ces fréquentations, Seigneur Valion ?

Il rit.

-Évidemment. Vous ne devriez même pas poser les yeux sur moi, et vous le savez.

-Et pourquoi cela ?

Oui, je sentais l'antipathie entre Vareck et Valion, mais je n'en connaissais pas l'origine. Vareck était un homme froid et austère, je l'avais rarement vu ressentir de haine pour quelqu'un, l'indifférence était plus commune chez lui. Valion m'intéressait donc particulièrement, qu'est-ce qui chez ce Vessoryia mortel, pourtant à la puissance modérée à faible - Valion avait un pouvoir qui ne devait pas, dans le meilleur des cas, dépasser le 4, 5 peut-être s'il possédait un pouvoir unique - pouvait réveiller autant de passion chez un homme aussi puissant que Vareck ?

Valion se pencha à nouveau vers moi, replaça une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille puis fit glisser son pouce jusqu'à ma mâchoire, qu'il caressa délicatement.

Je sentis mon cœur s'emballer et mes paumes devenir moites. Il était si proche que je voyais les nuances grises dans ses iris sombres. Son visage anguleux captivait mon regard, et ce d'autant plus que je savais cette proximité avec lui interdite.

-Peut-être parce qu'il craint que vous me préfériez à lui, souffla-t-il.

Je fronçai les sourcils. Le charme était rompu, je reculai, m'arrachant à son regard magnétique.

-Vous vous moquez encore de moi, m'agaçai-je. Comme si le plus grand problème du Seigneur Vareck était mes liaisons intimes.

Il éclata de rire.

L'Ombre d'Alyia - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant