Chapitre 61

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            Après mon entrevue avec Alrik, j'eus à peine le temps de voir Jarod et Spencer, le soleil se levait et je devais déjà rejoindre Valion au Tombeau de l'Aigle.

Valion m'avait glissé jusqu'au point de rendez-vous convenu avec les Faucheurs, nous attendions que l'un d'eux vienne me chercher pour me ramener au Complexe militaire puis au Refuge, mais ils tardaient à venir.

Nous n'avions pas encore échangé le moindre mot. Je repensais alors à la proposition indécente qu'il m'avait faite à la réception, avant que Vareck ne le chasse par son simple regard. Et en même temps, depuis le baiser de Jarod, le souvenir de celui de Vareck et les révélations fracassantes d'Alrik, j'avais l'impression que tout ceci s'était passé il y a des siècles. Je ne savais plus du tout où j'en étais, et cela devait se ressentir. Valion ne cessait d'étudier mon visage avec attention depuis qu'il m'avait récupéré dans les prisons ténébreuses de la Résistance.

-Vous allez bien, Alyia ? finit-il par demander tout en observant les ombres de la clairière.

-J'ai l'impression de me noyer, mais à part ça, oui je vais bien, ricanai-je nerveusement.

Valion haussa un sourcil.

-Je vous avais bien dit de fuir lorsque cela était encore possible...

-Fuir ? m'exclamai-je alors, à partir du moment où les Faucheurs ont mis les mains sur moi, ce fameux jour à Arsersa, je n'avais plus aucune chance de fuir.

Pour la première fois, je vis une lueur de colère ombrer son visage.

-J'avais pourtant orchestré avec soin votre fuite à vous et vos stupides amis. Et tout ce que vous avez réussi à faire c'est tout briser en vous jetant dans la gueule du loup en décidant de vous cacher chez vos parents... vos parents, Alyia ! Vos parents qui sont sous étroite surveillance depuis que le Seigneur Vareck a pris le pouvoir.

Je ne répondis rien.

-C'était voulu, n'est-ce pas ? insista-t-il. Je ne vous crois pas assez stupide pour vous faire ainsi avoir.

-Il n'y avait de toute façon aucun lieu sur cette planète où j'aurais pu me cacher de Vareck. D'autant plus qu'avec les Iratza (je montrai mes bras) que Vareck m'a apposés, il a la possibilité de me tracer où que je sois. Vous le savez.

-Vous ne vous êtes pas dit que j'avais pensé à tout ça ? Je comptais vous rejoindre aussitôt après que Dana vous avait glissé au lieu que je vous avais demandé de rejoindre, un endroit perdu. Je vous aurais rejoint, et vous et vos amis je vous aurais conduit chez des personnes qui auraient pu débarrasser de ces maudites Iratza, ils auraient pu vus cacher...

Je fronçai les sourcils et le dévisageai en silence.

-Vous ne m'aviez jamais dit tout ça...

-Je n'en avais pas eu le temps, le temps était compté, et je me savais surveillé. Et puis, je ne pouvais pas tout vous révéler, c'était trop dangereux pour moi.

-Qui sont ces gens chez qui vous m'auriez emmené ?

-Les Eryadins, répondit-il simplement.

-Vous vous moquez de moi ?

-Non.

-Ils ne m'ont pas proposé de me retirer les Iratza...

-Parce que vous croyez que Vareck ne l'aurait pas remarqué à votre retour ?

Il n'avait pas tort.

L'Ombre d'Alyia - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant