Chapitre 10

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-Tu devrais tenir tes chiens en laisse, lui lançai-je d'une voix enrouée.

            -Je n'ai jamais réussi avec toi pourtant.

            Je grimaçai. Touchée.

            -Je voulais te parler, expliquai-je.

            -C'est ce que j'ai cru comprendre.

            Son ton était toujours aussi froid quand il me dévisagea de la tête au pied.

            -T'en prendre à mes Faucheurs et essayer de saper mon autorité ne changera rien à la situation, Alyia, continua-t-il d'une voix calme.

            Je me relevai lentement sous son regard scrutateur.

            Oui c'était stupide, mais j'étais impuissante, alors à défaut d'être une ennemie redoutable, j'essayai d'être une épine dans son pied. C'était mieux que rien.

            Je montrai les arabesques noires sur mes bras.

            -Tu m'as retiré ce que j'étais. Tu m'as réduite en esclavage. À quoi t'attendais-tu ? m'exclamai-je.

            Il regarda les menottes Vessoryianes sur mes bras et secoua la tête.

            -Tu aurais pu me combattre. Montrer au monde l'étendue de ton pouvoir et me battre à la loyale.

            -J'aurais perdu et tu le sais.

            -Mais au moins tu aurais essayé, et tu te serais battue avec honneur. Tu aurais fait honneur au pouvoir exceptionnel qui est le tien. (Une lueur de dégout déforma ses traits.) Mais tu as préféré fuir et te cacher. Comme une enfant.

            -J'étais une enfant, Vareck.

            Il haussa un sourcil.

            -C'est donc comme ça que tu justifies ta lâcheté ?

            -Comment oses-tu ? me hérissai-je.

            -Je t'ai appris à te battre par toi-même, Alyia. J'ai fait de toi une arme, une guerrière. Tu as choisi la facilité. Encore maintenant, tu abandonnes.

            -Tu es bien content que j'abandonne ! m'insurgeai-je.

            -Détrompe-toi, je préférais que tu te battes.

            -À tes côtés, évidemment ?

            -À choisir, je préférais, en effet. Mais j'ai compris depuis que je n'aurai jamais ta confiance. Que voulais-tu me demander ?

            J'hésitai soudain. J'étais impulsive, mais pas lui. Il était maitre de lui, même en cet instant, il ne semblait nullement troublé.

            -Les Résistants que vous avez capturés à Arsersa, sont-ils vivants ?

            Ses yeux se mirent à briller d'une lueur étrange.

            -Je t'ai déjà expliqué que oui, ils sont vivants. Tant que tu obéis, ils seront en sécurité.

            -Sont-ils ici ?

            -Pourquoi cette question, Alyia ?

            Je me redressai.

            -Je veux les voir et m'assurer moi-même de leur état.

L'Ombre d'Alyia - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant