𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 1

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On était à l'automne; la ville, sous le grand ciel pâle, s'alanguissait, d'un gris doux et tendre, piqué ça et là de verdures sombres, qui ressemblaient à de larges feuilles de nénuphars nageant sur un lac; le soleil se couchait dans un nuage rouge, et tandis que les fonds s'emplissaient d'une brume légère.

Tu étais actuellement dans la luxueuse voiture de l'un de tes trois maris. Ran Haitani. Il n'était pas ravi de sortir lors de son jour de congé mais sous tes incessantes supplications pour aller à la bibliothèque il avait finit par céder.

Cela faisait désormais sept ans qu'ils t'avaient kidnappé. Sept que tu essayais de t'enfuir sans succès.

Depuis un an maintenant tu t'est lancé dans la lecture. Au début tu n'aimais guère lire. Mais dans l'immense manoir, pourrait-on dire prison, tu t'ennuyais sans cesse. Alors pour tuer le temps tu avais commencé à lire de nombreux ouvrages.

Les femmes tombaient par milliers au pied de tes époux. Des femmes toutes plus belles les unes que les autres. Pourtant la seule qu'ils désiraient c'était toi. Tu n'avais jamais su pourquoi ni comment d'ailleurs mais contre toute attente cette situation ne t'enchantait pas le moins du monde.

Tu n'étais pas libre de partir où tu le souhaitais, ils te surveillaient sans cesse. Tes appareils électroniques étaient également sous leurs emprises. Mais ce qui te répugnait le plus c'était leurs égoïsmes.

Ils m'enfermaient contre ton gré pour satisfaire leur petit désir égoïste de te posséder. À tes yeux ce n'était pas une preuve d'amour car pour toi l'amour c'était aussi laissé partir ce qu'on aime.

D'ailleurs la plupart des ouvrages que tu avais achetés traitaient de romance. Et notamment le type que tu aimais le plus lire, l'amour non réciproque.

À tes c'était la plus belle sorte d'amour, même si c'était également la plus douloureuse.

Avoir le courage d'aimer quelqu'un fidèlement dont nous savons que l'amour ne nous sera jamais dédié était pour toi l'une des plus belles forme de courage.

Certains diront, pourquoi aimer quelqu'un qui ne nous aimera jamais ? Vous répondiez toujours, pourquoi pas ?

Sanzu qui suspectait régulièrement tes livres te demandait toujours si tu n'aimais pas quelqu'un d'autre qu'eux. Ce à quoi tu répondais toujours, comment veux-tu que j'aime quelqu'un si je ne sors pratiquement jamais ? Le laissant une réflexion la plus totale.

En réalité tu étais tombé amoureuse de tes tortionnaires. Oui tu aimais les maris qui s'étaient imposés à toi. Mais ils ne t'aimeront jamais.

Certains te diront que l'amour dans lequel tu te trouvais était un amour passionnel, inconditionnel ! Que ce n'était en aucun cas un amour non réciproque. Pourtant tu affirmais sans cesse que ça l'était. Pourquoi ? Eh bien ce n'était pas eux qui t'aimait, mais bel et bien leur obsession à ton égard.

Tes sentiments à toi pour eux en revanche étaient sincères et purs. Tu ferais l'impossible si ce n'est que pour un micro-sourire de leur part. Si leur bonheur en dépendait alors tu leur sacrifierais ta vie. Et si par malheur ils venaient à disparaître alors tu vivrais pour eux.

Cependant de leurs côtés tu n'étais pas sûr que ce soit le cas. Ils étaient constamment à la recherche de plaisir charnel. Même marié à toi ça ne les empêchait pas d'aller voir ailleurs de temps à autre.

Seul Sanzu s'abstenait car il savait que même si tu refusais de l'admettre leurs adultères te blessait, ne serais-ce que dans l'égo.

En réalité s'il ne le faisait pas c'était notamment car il ne pouvait accepter de pas recevoir d'attention de votre part. Tu passais parfois des mois sans adresser la moindre parole à Ran et parfois à Rindo. Et cela, Sanzu ne pouvait le supporter.

Rindo quant à lui se refusait à d'autres femmes mais il continuait ses plaisirs solitaires tard dans la nuit. Mais pour toi voir d'autres femmes même à travers un écran était une forme d'infidélité.

La voiture vient se garer dans votre parking privé. Avant qu'un garde ou que Ran lui-même ne vienne t'ouvrir la portière tu te munis de ton sac où les livres étaient soigneusement rangés et tu sortis de la voiture en trombe. Ran gémit comprenant que tu lui en voulais encore.

Tu montes rapidement les marches du manoir, manquant de peu de glisser sur le long tapis écarlate qui longeait le sol raffiné en bois.

Tu vis Rindo et Sanzu qui t'attendaient patiemment dans le salon mais tu ne leur adresse aucun mot avant de venir claquer la porte de ta chambre ne leur laissant aucune explication.

Rindo et Sanzu s'échangèrent des regards de totale confusion avant de se tourner vers Ran qui venait d'entrer à son tour dans le fastueux salon.

- La sortie c'est mal passé ? Le questionna calmement son frère, Rindo.

Ran soupire avant de venir s'affaler sur le canapé.

- Elle m'en veut encore. Répondit simplement Ran.

- Si tu ne veux plus qu'elle le fasse tu n'as qu'à arrêter de la tromper. Lui ria au nez Sanzu.

Ran lorgna Sanzu d'un œil mauvais. Il savait pertinemment que ce dernier avait raison mais il ne pouvait se résoudre à abandonner ce sentiment à la fois doux et hargneux qui submergeait son corps à chaque rapport charnel.

- Elle ne veut rien faire avec aucun d'entre nous ! J'aurais pu me contenter d'elle mais elle ne veut pas ! Se défendit Ran avec véhémence.

- Si tu préfères la tromper alors dans ce cas tu n'as qu'à partir ! S'emporta Rindo à cause des mots qu'avait employés son frère.

- Toi aussi tu la trompes indirectement je te signale. Renchérit Ran.

- Et bien dans ce cas vous n'avez qu'à tous les deux partir. Dit soudainement Sanzu.

Un long silence s'ensuit, créant une ambiance lourde et pesante entre eux.

- De toute façon celui qui lui est le plus fidèle ici et qu'elle aime le plus c'est moi ! Elle finira bien par vous jeter. Dit Sanzu avec mépris.

- Elle ne te laisse même pas l'approcher. Ça fait sept ans qu'elle vit avec nous et elle est encore vierge. Répliqua Ran.

- Ce n'est qu'une question de temps. Lui répond-il sérieusement.

Les yeux des frères Haitani se tournèrent instinctivement dans sa direction, lui jetant un regard farouche ce à quoi Sanzu leur fit un large sourire.

- Oh ? Vous ne me croyez pas ? Inutile d'attendre des explications de ma part je ne vous dirais rien sur ce que je compte faire. Leur dit-il en se levant, prêt à partir.

- Je vais arrêter. Déclara Rindo.

- Arrêté quoi ? Lui demande confusément son frère.

- De la tromper d'une quelconque façon.

- Mhm, je vois que j'ai un concurrent pour réclamer son coeur. Dit sournoisement Sanzu.

- L'ouverture du cœur et après l'ouverture des jambes je suppose. Dit Ran en souriant à sa blague salace.

Rindo lui jette un regard de dégoût et de mépris.

- Non, je n'ai aucune mauvaise intention. Dit-il en partant.








Vont-ils à tour de rôle réclamé ton cœur ? Seras-tu sensible à leur effort ou la vision de leur infidélité restera-t-elle à jamais encré dans ton esprit ? Combien de temps tiendront-ils ?

À suivre...



𝓓𝓻𝓮𝓪𝓶 𝓸𝓻 𝓝𝓲𝓰𝓱𝓽𝓶𝓪𝓻𝓮𝓼 [ 𝔁 𝓬𝓱𝓾𝓫𝓫𝔂 𝓻𝓮𝓪𝓭𝓮𝓻 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant