Falling in love

Chapitre 21 : un nouveau départ

James courait.
Le train partait dans moins de trois minutes.
Il monta quatre à quatre les marches de la gare, courut en poussant ses bagages à travers le bâtiment.
2 minutes.
Il passa à toute allure devant un contrôleur qui lui demanda de s'arrêter. Il lui fit un sourire charmant, essayant de l'amadouer.
- Monsieur je suis assez pressé alors si vous aviez l'amabilité de ...
- Où cours-tu comme ça jeune homme ? Et tes parents ils sont où ? Lui dit le contrôleur, peu aimable.
- Heuuu...James décida que mentir serait la solution la plus rapide, mes parents ont oublié quelques valises dans la voiture alors je suis allé les chercher pour eux mais leur train va très vite partir alors faut que je me dépêche ! James avait dit sa tirade sans reprendre son souffle, il devait partir MAINTENANT.
- Très bien jeune homme, reprit le contrôleur qui s'amusait de son impatience, tu veux que je t'accompagne sur leur quai ?
- Non ça va aller, répondit James, qui commençait déjà à partir.
Il s'enfuit entre les quais, ignorant le contrôleur qui l'appelait. Il leva la tête et son regard se posa sur une horloge.
1 minute.
Le mur était droit devant lui.
Quelqu'un le regardait et tenta de l'interpeler.
« Oh tant pis pour le moldu ! J'ai pas le temps! »
Il fonça dans le mur sans s'arrêter et arriva devant le magnifique train. Il pilla, évitant de justesse une vieille dame qui en profita pour le rabrouer. James l'ignora, il mit ses valises dans le train et monta à son tour, le sifflet du départ retentissant dans son dos.
Les allées du trains étaient en pleine effervescence, les premières années disaient au revoir à leur parents tandis que les préfets essayaient de remettre un peu d'ordre, en vain. James attrapa sa valise et essaya tant bien que mal de rejoindre leur compartiment.
Il allait le plus vite possible. Il avait passé deux mois sans nouvelles, deux mois sans le voir, deux mois à ne pas pouvoir penser à autre chose que ce qu'il lui avait dit, le soir. À tous ces secrets partagés la nuit dans son lit. Il évita un élève, en poussa un autre d'un coup d'épaule et ouvrit la porte du compartiment d'un coup sec.
Et là il se figea.
- Lily ?
La rousse stoppa sa conversation avec Remus, tournant lentement la tête vers lui.
- Salut Potter. Tu permets que je finisse ma conversation ou il faut absolument que toute l'attention soit sur toi ?
- Heuuu ...non...non c'est bon ...Bégaya James.
Il se força à détourner le regard et examina le compartiment. Remus, toujours avec un carré de chocolat à la main, était en face de Lily. Une cascade flamboyante coulait sur ses épaules, son buste était en avant. À ses cotés, Peter écoutait Lily discrètement, jouant avec son crapaud, cadeau de ses parents pour son anniversaire.
Le regard de James passait d'un siège à l'autre, tournant dans tout les sens. Il était celui qui avait une cape d'invisibilité alors où diable avait disparu Sirius. Remus tourna la tête vers lui, percevant son trouble, et haussa les épaules d'un air contrit. Peter lui répondit avec beaucoup moins de tact.
- Tu cherches Sirius ? Je sais pas où il est, on l'a pas vu passer.
Les épaules de James s'affaissèrent et il se laissa tomber sur un des fauteuils. La conversation reprit peu à peu mais il écoutait à peine. Il essayait de ne pas montrer son inquiétude, de rire avec ses amis, mais tout ça sonnait faux.

Ce fut le plus long trajet jusqu'à Poudlard que James avait vécu jusque-là. Il ne pouvait arrêter de s'inquiéter pour son ami, espérant que ses parents ne l'avaient pas empêcher de venir. Arrivant à la gare, le garde-chasse, Hagrid, les redirigea vers d'étranges calèches qui se mouvaient sans même un cheval. Elles se dirigeaient comme par magie vers l'immense château, illuminé de mille lumières dans cette nuit sans lune. Au grand désespoir de James, Lily s'éloigna dès qu'elle fut descendue du train. Il chercha de tous les côtés le jeune homme brun qui était devenu son meilleur ami.
Ce ne fut qu'une fois dans la grande salle qu'il le retrouva.
Il fonça vers lui sans s'arrêter et le regarda droit dans les yeux. Les questions s'enchaînaient dans sa tête mais quand il voulu en posé une, un garçon en tout point semblable l'interrompit.
Il parla à Sirius dans une étrange langue, si bien que James ne comprit pas un mot. Sirius se contenta de lever les yeux au ciel et de hausser les épaules.
- Vient, dit-il en attrapant James par le bras, laissant le jeune à son triste sort.
- C'était ton frère non ? Demanda James une fois qu'il furent assit.
- Mouais, répondit simplement Sirius, perdu dans ses pensées.
Remus et Peter les avaient rejoints autour de la table, attendant patiemment la fin de la cérémonie du choixpeau pour enfin pouvoir manger. James se remémorait ce jour, le jour où il avait rencontré ses amis et où tous ses espoirs s'étaient trouvés exaucés.
Au milieu de la cérémonie, James se souvient d'une des questions qu'il devait absolument poser à Sirius.
- Pss, lui murmura-t-il, c'est en quelle langue qu'il t'a parlé ton frère ?
Sirius haussa un sourcil, surpris par la question.
- En français pourquoi ?
- Tu sais parler français ? S'écria Remus.
- Mes parents disait que c'est un devoir de sang-pur de connaître plusieurs langues. Répondit Sirius sans émotions. Je parle trois langues.
- Heuuu...mais je connais qu'une langue moi, rappela James.
Sirius ne répondit rien, se contentant de baisser la tête en murmurant,
-Tu connais mes parents ...
Les garçons s'apprêtaient à poser de nouvelles questions, sans doute plus personnelles, quand ils entendirent Mcgonagall.
- Regulus Black, dit elle de sa voix forte.
James jeta un coup d'œil vers Sirius. Le jeune Gryffondor avait relevé la tête et regardait son frère avec espoir.
Son masque impassible se fissurant pour la première depuis le debut de la soirée.
Le benjamin avança au milieu de la salle et s'assit sur le tabouret. La réponse du choixpeau fut presque immédiate.
- Serpentard !
Les cris et applaudissements qui s'élevaient de la table des verts et argents montraient un parfait contraste avec l'ambiance qui régnait chez les maraudeurs.
Sirius, la tête basse, le dos vouté, le visage glacial comme le marbre, serrait son point sur la table. Remus le regardait anxieusement, une lueur de pitié dans les yeux. En tournant la tête vers Peter, James croisa le regard de Regulus et la surprise l'envahît. Tout ce qu'il voyait dans ses yeux bleu était un immense regret mêlé à de la déception. Ils se regardèrent ainsi pendant plus de temps que nécessaire, James détournant le regard à cause de Peter, qui avait réussi à s'étouffer avec sa propre salive.
- Au moins il y aura un Black qui rendra fier nos parents, marmonna Sirius. Il l'avait dit tellement bas que James était sur d'être le seul à l'avoir entendu.
« Qu'est-ce qu'il t'es arrivé pendant ces deux mois ? »
James ne reconnaissait à peine le jeune en face de lui. Ce n'était plus le Sirius plein d'espoir qu'il avait rencontré pour la première fois, ni même le Sirius blagueur et colérique qu'il avait appris à connaître.
C'était une autre facette de lui.
Plus froide.
Plus sombre.

Après le repas, les jeunes se rendirent au dortoir, défaisant leurs valises, sautant sur leurs lits adorés. Frank et Peter se partageaient des friandises sur le lit de James, pendant que celui-ci essayait d'attraper le vif d'or qui lui avait échappé.
- Bordel ! Reviens !
- Pourquoi t'a ramené ça ici ? Demanda Remus avec une pointe d'énervement dans la voix.
James tourna la tête vers lui comme si c'était une évidence.
- Bein pour les entraînements.
- T'es pas censé être poursuiveur ?
James haussa les épaules avant d'enfin réussir à attraper son jouet.
- Les selections ne sont pas passées peut être que cette année j'arriverais à être attrapeur.
- Tu ne veux vraiment pas être poursuiveur dis-moi ? Le charria Sirius.
- Être le plus jeune poursuiveur n'es pas assez Sirichou, il faut aussi que je sois le plus jeune attrapeur.
Il fit un clin d'œil à son meilleur ami avant d'exploser de rire, Sirius laissant échapper un sourire.
Remus soupira, préférant rejoindre les deux gourmands sur le lit. Il sorti une tablette de chocolat de sa poche et commença à la manger quand Sirius se posa devant lui.
- Non Sirius n'y pense même pas !
Sirius pencha la tête sur le côté.
- Me fait pas cette tête de chien battu je t'en passerai pas !
- S'il te plait Oh grand Remus, gardien des secrets du chocolat.
Remus le regardait droit dans les yeux. Soutenant son regard pendant un moment, il se perdait peu à peu dans les yeux gris de son ami. Il lisait la méfiance qui était apparu durant l'été, l'espoir qui arrivait et la joie qui reviendrait. Les autres ne semblaient pas prêter attention à leur échange silencieux. Sirius profita que son regard détourne l'attention de Remus pour avancer sa main et, sans prévenir, lui vola la tablette de chocolat.
- Je l'ai ! Cria t-il en se levant.
- Hé !!!
Les deux se coursèrent un moment, puis sans prévenir Remus se jeta sur Sirius qui poussa un cri, sortant sa baguette dans un réflexe défensif. Un silence s'étirait dans la pièce. Sirius lâcha sa baguette, épouvanté par ce qu'il s'apprêtait à faire.
- Remus je voulais pas...
- Je sais. Le coupa l'intéressé.
Les jeunes garçons se regardèrent sans rien dire avant que James n'intervienne et attrapa le chocolat. Il le garda approximativement quinze seconde, le temps que Peter comprenne, analyse la situation et lui arrache des mains. Frank se joignit à la partie et la tablette de chocolat tourna de main en main quelques temps, avant que Remus eut la bonne idée de l'ouvrir et de la partager, espérant leur faire oublier à tous la scène qui venait de se produire.

- On dort pas ici pas vrai ?
Un grognement s'éleva.
- Oh aller ! Ça va être drôle !
- Sirius en quoi dormir sur la carpette de la salle commune est drôle ?
- On fera griller des chamallos avec le feu de la cheminée !
Peter releva la tête immédiatement. Cela faisait plus de dix minutes que Sirius essayait de convaincre ses amis de dormir de nouveau dans la salle commune, comme lors de leur toute première nuit à Poudlard. Et excepté James, personne ne semblaient emballés par l'idée. Mais peu à peu, les deux jeunes finirent par convaincre le reste de la bande, et ils se retrouvèrent affalés sur le canapé et les fauteuils, profitant de la salle pour eux seuls.
- Pourquoi tu voulais pas dormir en haut ? Chuchota James à son compagnon de fauteuils une fois que tout le monde semblait endormi.
Sirius haussa les épaules.
Son regard trahissait la peur des dernière semaines, la solitude de l'été. James le sentait tendu, constamment sur ses gardes.
Perdu.
- Je ne voulais pas dormir tout de suite. Répondit simplement Sirius un instant plus tard.
Je ne voulais pas dormir tout court.
Plus jamais.
Il a trop de chose à dire, à voir.
Je ne peux pas dormir.
- Ils ont...été comment avec toi ? Demande prudemment James.
Cette fois le jeune homme ne répond pas.
Sa main se met à trembler, seul signe de sa nervosité.
- Tu me le dira un jour ?
- Peut-être.
Si je survis d'ici là.
Le silence les enveloppes et alors que Sirius commence à fermer ses yeux, James se promet de veiller sur lui comme s'ils étaient frères. Comme si jamais sa famille au sang pur n'avait existé.
Il fera tous pour lui.
Il sauvera même Regulus s'il le faut.
Avec le même rire que celui qui a sauver Sirius.
Les même blagues.
La même envie de vivre.