[A-X] chapitre 1

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Nous étions dans cette si grande et majestueuse bâtisse qu'était l'Auberge Wangshu.
Paimon et moi devions nous rendre à Liyue pour retrouver un ami que nous devions amener à Mondstadt pour lui faire visiter. Malheureusement, mon voyage avait été retardé et j'avais dû faire escale ici. Nous étions en terrasse, au rez-de-chaussée de l'auberge. Paimon engloutissait les plats un à un, et il avait fallu que je lui prenne des mains la nourriture pour pouvoir manger.
Nous avions vite fini de manger, et rassasiés, nous nous dirigions dans nos chambres. Une fois arrivés, Paimon me quittait pour aller dans son monde parallèle.
Je fus ainsi seul et me décidais à dormir. Je m'emmitouflais dans ma couverture, et essayais de trouver le sommeil.
Pourtant, rien à faire. Il ne venait pas.
J'abandonnais l'idée d'entamer ma nuit et me décidais de prendre l'air.
Je sortis de ma chambre sans un bruit, et me dirigeais sur la terrasse supérieure. La vue panoramique de celle-ci et sa petite surface donnant une impression d'intimité était vraiment chaleureuse. J'aimais beaucoup cet endroit.
Une fois arrivé, je posais mes coudes sur la rambarde, et ma tête dans ma main. Je contemplais le panorama nocturne avec précision, ne ratant pas une miette de ce qui se profilait sous mes yeux.
Cette terrasse... Je me rappelais que, il y avait un certain temps, peut-être quelques mois, j'avais rencontré un Adepte, en chair et en os. Nous étions même devenus très amis, et depuis je n'étais pas revenu. Nous n'avions pas eu le temps de sympathiser ou de faire plus ample connaissance lui et moi, mais une bride de ses paroles me revinrent en mémoire.

« Si vous avez besoin de moi, quel que soit la tâche, je serai là. Dites simplement mon nom, et je viendrais. »

Je souris en repensant à sa formalité quand il m'avait dit cela. J'avais tant envie de le revoir, savoir s'il allait bien. Cet ami qui avait si peu de temps à consacrer à ses proches, je savais qu'il était occupé, mais je voulais le voir. Savoir si tout allait bien. Désolé, je veux savoir.

« ... Xiao ... ? »

J'avais chuchoté son nom à cause de l'heure tardive mais je sentais bien que cela me gênait plus qu'autre chose. Un sentiment de stress prenait de l'ampleur dans mes jambes. C'est alors que je sentis un regard sur moi.
Je me tournais et me rendis compte que cet homme était en face de moi, assis sur les tuiles du toit. L'une de ses jambes pendant, il me regardait comme ennuyé. Néanmoins, le sourire en coin qu'il affichait m'écarta son sentiment de lassitude. Il semblait comme curieux en réalité. Curieux de savoir pourquoi je l'appelais. Je le regardais, les yeux brillants de joie en sachant qu'il avait répondu à mon appel, mais étonné qu'il se souvienne de sa promesse.

« Je ne pensais pas... Commençai-je.
-Je tiens mes promesses. Me coupa-t-il. »

Il se leva et, enveloppé dans des particules d'un vert foncé, réapparu à quelques mètres de moi, sur le plancher. Je lui souris et il se mit à mes côtés.

« Que puis-je faire pour toi ? Demanda-t-il de sa voix grave.
-Je voulais discuter avec toi. Je ne suis que de passage, et je voulais savoir comment va mon ami. »

Il me considéra un instant. Je sentais bien que son regard n'était pas hostile ou méprisant, malgré tout, il reflétait une émotion étonnante.

« Tu veux discuter ? Répéta-t-il, surpris.
-Je ne peux pas ? Si tu es trop occupé par tes engagements, ne perds pas ton temps avec moi !! M'empressai-je de rajouter. » Celui-ci se mit à rire et je rougis légèrement, en me surprenant en train de regarder avec émerveillement le sourire sincère qu'il avait. Je me repris calmement. « Tu t'es remis de tes combats ?
-On ne peut pas dire ça, je les continue toujours. Malgré tout, j'arrive de mieux en mieux à me relever.
-Tant mieux !! Lui souriais-je.
-Où te rends-tu ?
-Je vais à Liyue. Je dois voir Chongyun pour l'amener avec moi à Mondstadt. Il doit voir un ami qui manipule bien l'alchimie, ce qui l'aiderait bien à gérer son énergie positive.
-Es-tu seul ? »

Je me tournais vers lui mais je ne vis que de la bienveillance dans son regard. L'innocence de ses paroles et le sérieux de son visage étaient presque admirables. Je rigolais doucement.

« Oui, tu veux venir à la ville avec moi ? »

Il laissa son regard dans le mien une petite seconde, détourna son visage toujours impassible, et contempla le paysage. Aucun sourire ni rougissement ne trahissait ses émotions.

« Si ça ne te dérange pas. »

Je fus étonné que celui-ci accepte si facilement. Xiao est un garçon très distant mais soucieux de bien faire. Je ne savais pas à quoi il pensait, mais une chose était sûre, il n'allait pas m'accompagner pour me faire plaisir. Quelque chose clochait, et j'allais le découvrir. Une bourrasque de vent souffla sur nos têtes et ses cheveux s'agitèrent. A la vue de ceux-ci, un sentiment de douceur m'envahît. Comme à la vue du pelage d'un chat, je passais doucement une mèche de ses cheveux dans mes doigts. Comme s'il allait se briser si j'y allais trop brusquement, je me rendis compte que la douceur de ses cheveux n'était pas que visuelle. Ses yeux louchèrent sur mon geste et il ne broncha pas. Pas une once d'émotion ne traversa son regard ou ne tordit son visage. Il ne recula pas pour autant, juste examinait ce que je faisais, comme un enfant qui regarderait sa mère. Je relâchais ma prise et réalisais mon geste.
Je fus pris d'un recul mais ne sentais pas la gêne m'envahir pour autant. Simplement un recul. Un pas en arrière.
Xiao, indéchiffrable, me souhaita une bonne nuit et m'expliqua que lors de notre départ, il fallait que je l'appelle.

« Si tu ne m'appelles pas et que tu pars sans moi... »

Ils se projeta sur le toit dans un nuage de particules verdâtres.

« Je t'en voudrais. Sincèrement. »

Il partit immédiatement après ses paroles.
Jamais Xiao ne m'avait menacé de cette façon mais je ne pouvais y voir que de la gentillesse. Le ton qu'il employait n'était pas sévère mais presque taquin, voire ironique. Ses paroles en revanche étaient sincères. Il m'en voudrait vraiment si je partais sans lui. Je ne pus qu'esquisser un sourire amusé en repensant à son avertissement et, je sentis la fatigue dans mes jambes.
Décidé et pressé d'être demain, je me précipitais silencieusement dans ma chambre et tombais dans mon lit.
Étrangement, le sommeil me gagna bien facilement.

𝐺𝑒𝑛𝑠ℎ𝑖𝑛 𝐼𝑚𝑝𝑎𝑐𝑡 - Plongée dans Teyvat !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant