𝐺𝑒𝑛𝑠ℎ𝑖𝑛 𝐼𝑚𝑝𝑎𝑐𝑡 - Plongée dans Teyvat !

[L-D] ONE SHOT

Il faisait tellement froid dans cette caverne.
Je grelottais, gelée, mains accrochées fermement à mes bras. Mes genoux repliés contre ma poitrine, assise aux pieds des escaliers de pierre.
Ma chevelure dorée caressait mes épaules dénudées.
Les lèvres violettes, je ne sentais déjà plus la moitié de mes jambes.
Mon regard fixant un point fixe imaginaire en attendant quelqu'un, je priais pour qu'un sauveur me prenne sous son aile.
Je ne pouvais plus bouger.
Mes dents claquaient tellement fort que je crus un instant que j'allais les briser à force d'usure. Je réussis à tourner à peu près la tête, et je pus la voir. Cette étrange statue dont je ne connaissais que son emplacement. Malgré ses airs familiers, elle ne m'inspirait que du mal.

La tête à l'envers, cette Statue de Barbatos, enchaînée à quelques mètres du sol, semblait déceler un pouvoir sombre et très puissant. Mes jambes et mon dos meurtris qui m'avaient fait sentir une telle douleur lorsque les Fatui m'avaient rué de leurs coups ne faisaient que salir ma belle robe blanche. La vue floue, alors que mon visage était parcouru de trilles violettes, j'allais sombrer dans l'inconscience.

Mon arme que je tenais fermement dans la main depuis tout ce temps, de peur qu'ils reviennent me chercher, tomba dans un bruit métallique. Ce tintement me réveilla. Je me relevais doucement, et boitant, j'espérais au moins pouvoir me cacher.

Soudainement, les yeux ronds, j'entendis des bruits de pas. D'après ce que je pouvais entendre avec l'écho, la personne qui approchait était seule. Les dents serrées, je me cachais derrière un rocher. La jambe traînante, le pied boursoufflé, seul mon visage était sorti indemne de ma bataille. Je déchirais doucement un bout de ma robe pour en arracher un morceau assez long. Je l'enroulais autour de ma main, tenant mon arme dans mon poing, je ne pouvais plus la lâcher. Fermement, j'attendais que l'homme me trouve. Alors que ses pas résonnaient dans la caverne, sa marche découverte par le bruit de l'eau claquante sous ses souliers, je tremblais de froid et de peur.
Peur de revoir le masque noir de jais des Fatui.

Ses pas s'intensifiaient dans ma direction, et quand je vis son pied se poser à quelques cheveux du mien, je sortis de mon trou. Lame élancée vers l'avant, j'étais prête à ôter la vie de mon interlocuteur. Je réussis à trouver le peu de force restant pour me relever et brandir la lame nue de mon épée sous la gorge de mon agresseur. Mais alors que je croyais avoir transpercé son larynx, il n'eut qu'un léger filet de sang supplémentaire sur les multitudes de tâches sanglantes déposées peu avant lors de ma bataille sur mon arme.
La main gantée et imposante qui avait dévié la trajectoire de ma lame me fit faire les yeux ronds.
L'éclat d'un bleu saphir qui illuminait le visage de mon interlocuteur me décrocha la mâchoire. Les yeux soudainement emplis de larmes, je ne pus que m'écrouler sur mes rotules. Mon interlocuteur m'entraîna au sol avec lui, doucement, sa main sur mon crâne. Vidée de toute force, je n'arrivais pas à croire que j'avais failli ôter la vie de la seule personne capable de prendre soin de mon être-aimé : mon frère.

« Lumine, qui t'a mis dans cet état ? »

Sa voix douce et de velours me fit rougir. Réconfortée dans son étreinte, je pouvais entendre son rythme cardiaque anormalement et pourtant familièrement lent. Ma seule main valide accrochée à son plastron noir, je me fis calmer doucement par les caresses délicates de mon fameux sauveur.

« Les Fatui nous ont pris en embuscade... Peinai-je à expliquer. Les Mages sont restés sur le champ de bataille tandis qu'un Gardien des Ruines m'a emmené ici. »

Je sentis son étreinte se faire plus puissante. Il me relâchait doucement et regarda avec effroi le sang qui avait teinté son gant. Il regardait avec plus d'attention mon dos et ma jambe meurtrie et je vis sa mâchoire se crisper. Je posais doucement ma main sur sa joue.