[T-A] Chapitre 3

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Je venais de rentrer au domaine. Les bras chargés de tissus pour la tenue de demain soir d'Ayaka, les suivantes se précipitèrent vers moi pour m'en défaire. L'une d'entre elles se rua dans la cour arrière afin d'avertir la future cheffe du domaine de mon arrivée. Je remerciais convenablement les servantes et me dirigeais vers la salle de danse. Sur le chemin, j'entendais au loin les consignes de Madame Alrani, la professeure de danse préférée de la famille Kamisato. Je m'approchais et vis Ayaka danser, main dans la main avec Alrani. On pouvait voir aux traits marqués de ma camarade qu'elle peinait à suivre sa professeure. Je me mis à rire et applaudis. Les deux femmes se tournèrent. Ayaka me regardait sévèrement mais avec un grand sourire soulagé tandis que Madame Alrani me sourit poliment.

« Votre cavalier est arrivé dans les temps à ce que je vois. Dit-elle d'un ton ironique.
-Cela ne saurait tarder. Répondis-je. »

Ma partenaire se mit en place et je retirais ma veste. Je m'avançais vers elle tandis que Madame Alrani, tournée vers son tourne-disque, essayait tant bien que mal de mettre en marche la musique d'accompagnement. Une fois à la hauteur de ma partenaire, je la sentis tendue. Ses épaules nouées et son dos trop droit signalaient son manque d'assurance. Danser avec Madame Alrani a dû l'angoisser... Je m'approchais de son oreille.

« Tout va bien. Tu peux te détendre maintenant. »

Comme ce à quoi je pensais, son dos se détendit -tout en restant droit- et la musique démarrait. Je posais ma main délicatement sur sa taille tandis que l'autre tenait fermement sa main. Je me sentis rougir et des souvenirs de l'autre nuit s'installer dans ma mémoire mais je fis taire mes émotions d'un hochement de la tête. Je menais la danse comme j'avais appris à le faire, un pas après l'autre. Je connais la chanson. Au début, ma partenaire ne me regardait pas, mais regardait ses pieds. Ensuite, au bout de quelques pas, elle redressait la tête tout en restant passive pour se concentrer sur ses pas. Puis, un sourire s'esquisse sur son visage montrant qu'elle a compris et que la machine est lancée. Et comme à son habitude ...

« Bravo mademoiselle Kamisato !! Vous êtes très douée aux côtés de Monsieur Thomas ! »

Et souvent, cette phrase la bloque et elle se raidit. Elle devient plus difficile à diriger et on se trompe et à ce moment-là, Madame Alrani s'enrage.

« Vous y étiez presque !! Concentrez-vous mademoiselle !! On reprend !! »

Elle se tourne alors vers son tourne-disque et remets le disque au début. La séance prend fin quand la chanson s'achève. Dans ce genre de situations, je sais comment détendre Ayaka. Nous commencions à danser tandis que je commençais à faire mine de réfléchir.

« Comment dire ... ? Commençai-je.
-Que se passe-t-il ? »

Quand Ayaka me répond, qu'elle est distraite, elle devient très manipulable dans la danse et je la guide aveuglément, sans qu'elle-même ne s'en rende compte. C'est donc pour cela que je suis le seul qui arrive à danser avec elle.

« Je me suis rendu à Ogura Textiles et Kimonos pour ta robe de demain soir. Je crois qu'elle te plaira.
-Dans quels tons est-elle ? Demanda-t-elle.
-C'est une surprise. Finalement, Je suis certain qu'elle te plaira.
-J'espère. Je veux être à la hauteur de l'événement.
-Tu le seras, c'est sûr. »

Mes paroles réconfortantes lui firent esquisser un sourire.

« J'ai rencontré un drôle de personnage en ville. Continuai-je. »

Avant de continuer, je la tirais vers moi. Comme dans la danse traditionnelle, ce pas était l'un des plus durs mais avec Ayaka concentrée sur mes paroles et distraite, c'était un jeu d'enfant. Je la ramenais vers moi et une fois collée à mon torse, je levai nos mains et la fis tourner deux fois sur elle-même. Une fois qu'elle était éloignée et les deux pirouettes exécutées, je me déplaçais gracieusement afin de reprendre la posture de base. C'est souvent à ce moment que la musique prend fin et Madame Alrani applaudit, heureuse qu'Ayaka réussisse. Ayaka me regardait, perdue. Elle était étonnée que la danse se termine déjà alors qu'avec Madame Alrani, ça lui semblait durer une éternité. Elle se dégagea de ma prise et rejoignit Dame Alrani afin que celle-ci puisse rentrer chez elle. Elles discutèrent de détails peu importants pour moi et je me décidais de me retirer. Je détournais les talons de la piste de danse et rentrais dans la demeure des Kamisato. Sur le chemin, je discutais rapidement avec les suivantes que je croisais et je rentrais finalement dans l'entrée de la maison. En arrivant, je me dirigeais vers ma chambre et m'installais à mon bureau.  Je commençais à tirer les tiroirs afin d'en retirer les documents dont j'avais besoin pour faire mon travail. Je pris ma plume, et commençais à rédiger mes comptes-rendus et faire ma paperasse. Je soupirais en pensant à la tonne de travail que j'avais à faire et m'y attelais. Au bout d'une dizaine de minutes, mes pensées dévièrent sur la soirée du lendemain soir. Je m'imaginais danser avec Ayaka devant les trois Commissions. Je me surpris en train de rougir et chassais ces idées de ma tête quand je sentis une présence derrière moi. À pas feutrés, je crus à une présence nuisible et dégainais ma lance. Instinctivement, je plaçais la pointe de mon arme sous la gorge de mon interlocuteur et je remarquais le visage apeuré de mon amie aux cheveux bleus pastels. Je retirais vite la prise que j'exerçais sur elle et elle me sourit, rassurée.

« Tu n'as pas perdu tes réflexes de garde du corps ! Me fit-elle remarquer.
-Je ne suis pas ton garde du corps mais ton ami, Ayaka. Rigolai-je doucement. »

Elle s'avança au niveau de ma chaise et posa sa main sur le dossier, près de mon dos. Je sentais de si loin un frisson glacé me parcourir l'échine dû à la présence de sa main près de mon dos. Elle se pencha sur les documents posés sur le bureau.

« Je le savais, tu as pris du retard sur ton travail. Ronchonna-t-elle.
-Ce n'est pas grand chose... »

Mon air gêné ne fit pas le poids face à la montagne de documents que je devais traiter. Ayaka se mit à rire, exaspérée de mon entêtement.

« Je ne veux pas que ça te dérange de m'aider.
-Ayaka, c'est toujours un plaisir de t'aider. »

Elle me sourit et s'assit sur mon lit, un peu plus loin de mon bureau. Elle regarda par dessus la vitre et s'allongea dedans.

« Tu n'as pas d'autres choses à faire ? Demandai-je, étonné.
-Mon cours avec Madame Alrani a été raccourci du coup j'ai une heure pour me reposer... »

Elle commençait à fermer ses yeux et s'assoupit. Elle n'avait pas osé se mettre dans les draps et sa chaleur corporelle basse dû à son œil divin faisait qu'elle avait déjà froid. Je rigolais doucement, me levais de ma chaise et pris la couette pour la mettre sur elle. Pour là maintenir au chaud, je sentis mon œil divin s'allumer et fis apparaître dans la paume de ma main un talisman Pyro que j'utilisais pour me protéger des attaques adverses. Je lui apposais sur la couette et le bouclier habituel l'entoura. Je me remis à travailler et commençais donc à rattraper mon retard. Le bal est demain. Il faudra être irréprochable.

𝐺𝑒𝑛𝑠ℎ𝑖𝑛 𝐼𝑚𝑝𝑎𝑐𝑡 - Plongée dans Teyvat !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant