[A-X] Chapitre 7

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Je me réveillais brusquement. J'étais allongé, inconscient.

Dans cette immense plaine dorée, je me rendais compte que le paysage m'était inconnu. Mes souvenirs me rappelèrent à l'ordre, et d'un bond, je me levais. Je me souvenais de ma mission, de comment je m'étais retrouvé allongé sur ces îles désertes. Nous sommes dans la Sérénithéière ? Je m'étirais, me demandant où était-il. Ce moment de paix même court m'euphorisait.
En me relevant, je me rendais compte à quel point mon corps m'était douloureux. Je grinçais des dents en essayant de marcher.

C'est en scrutant l'horizon que je le trouvais allongé, inconscient. Ses mèches brunes, mêlées d'un vert jade me firent sourire. Il était d'un calme agréable quand il dormait. Même si je savais que son sommeil n'allait pas durer et que la suite des évènements allait être difficile, je me sentais revigoré de savoir que nous n'en aurions plus pour très longtemps. Je vais régler cette affaire une bonne fois pour toutes !

Je me hâtais à sa hauteur. Son masque était toujours sur son visage, ce qui me valut un rictus. Je voulus le lui retirer, posant ma main sur son accessoire maudit, mais un éclat verdâtre m'en empêchait.
Je le regardais avec surprise : il venait de se réveiller.

Il poussa mon bras d'un geste brusque et se dépêchait de se retirer de mon emprise. Bloqué dans ce monde, je savais que je ne pourrais pas faire le poids très longtemps. Déjà que j'avais eu besoin de l'aide de Paimon et de Ganyu pour rien que de l'emmener ici, je n'allais pas faire long feu face à ses talents.

Je pouvais entendre sa respiration sifflante, sa hargne qui accompagnait ses dents qui se limaient, ses ongles transpercer la chair de ses mains tandis qu'il tenait d'une poigne ferme sa lance, son seul allié dans tous ses combats.

Je lui faisais face mais je ne savais pas si je devais l'attaquer ou tenter de le raisonner.
En réalité, j'étais face à un dilemme qui devait rapidement m'apporter une réponse.

Il commençait à charger, et avant même qu'il le puisse, une chose étrange apparue.
Un arbre venait de se matérialiser en face de lui, dans des particules dorées. Stupéfait parce qu'il venait de se passer, je ne pouvais que regarder cet immense arbre qui venait de lui barrer la route. Je me devais de réagir. Je pris mon épée que je dégainais en face de moi et pus voir dans ce même temps, Xiao qui venait de bondir dans les airs afin de prendre de la hauteur.

Je savais que je n'avais aucune chance de le battre au corps à corps, mais je me devais de gagner du temps. Je ne savais pas comment ce monde était régi, mais ce que je savais, c'était que des éléments aléatoires apparaissaient.
Il fonçait tête baissée, lance en main et brandie dans ma direction.

Je ne pouvais que riposter. Je pus esquiver gracieusement sur la gauche et brandis mon bras pour charger une sphère Anemo. Je pus grâce à celle-ci, l'envoyer valdinguer.

Malheureusement, ma contre-attaque n'eut pas l'effet escompté car il en profita pour rebondir. Il chargeait à pleine puissance sur moi et la distance était trop courte pour que je puisse l'esquiver. Je me pris donc Xiao de plein fouet, et heureusement, j'avais réussi à dévier son coup, ce qui envoya valser nos armes dans les airs.

Une maison était apparue dans ce même temps et nous détruisions la fenêtre de celle-ci pour y entrer à cause de notre élan. Les bouts de verre s'étaient plantés dans nos membres, mais Xiao n'attendit pas pour tenter le corps à corps sans son arme de prédilection. Crochet du gauche, balayette, uppercut, coup de tête, tout allait si vite que je ne m'étais pas rendu compte qu'il m'avait envoyé du rez-de-chaussée au premier étage. Je l'entendais prendre de l'élan pour sauter et me rejoindre par le trou que j'avais fait avec mon corps, mais fort heureusement, je remarquais la fenêtre qui était dans la pièce où j'étais. Je la déverrouillais et me dépêchais de faire le grand saut pour récupérer mon épée.

Il ne fallut pas longtemps pour que Xiao me rejoigne à l'extérieur. Tandis que je courrais, je remarquai qu'une statue des Sept, celle de Morax venait d'apparaître. L'espoir telle une bouffée d'air venait de regonfler mes batteries.
Je me précipitais vers Croc Suppurant et pus dévier vers la Statue. Il ne me suffit que de la toucher pour qu'elle me confie sa bénédiction. Je souriais en sentant ma peau se durcir et devenir dure comme de la pierre : la bénédiction avait marché. Xiao s'était empressé de retrouver sa lance et s'était projeté contre la Statue. Il lui avait tranché l'abdomen, la moitié tombant dans un bruit sourd sur l'herbe dorée.

Soudain, alors que j'allais me retourner vers mon adversaire, je me rendis compte qu'il n'était plus là où je l'avais laissé du regard. Une bourrasque de vent m'avertit de son déplacement : il était face à moi.

Je voulus me dégager, parer le coup à tout prix, mais c'était trop tard. Je pus sentir le fer de la lance de Xiao se planter dans ma cuisse. C'était hélas, déjà la fin de ce combat. L'absence de vie dans son regard me provoquait un dernier frisson de terreur.

C'est en observant le trident de jade qui venait de perforer ma chair que je poussais un cri d'effroi. Les larmes ne me venaient pas, mais la panique et la perte de mon sang-froid venait de booster l'hémorragie. Le sang affluait le long de mon pantalon comme une cascade. Également, un filet de sang coula le long de mes lèvres, coupant brusquement tout son pouvant provenir de ma voix. Je pus sentir l'odeur âpre du sang et de la douleur jusqu'à parfumer mes dents à vie. Ma langue pâteuse, une vague de froid vint perforer mon cerveau. Mon ouïe se brouillait et me faisait m'isoler dans mes pensées. J'allais m'évanouir, c'était certain.

Alors que j'étais face à Xiao, dans mon cri apeuré, ma douleur cruelle, je me précipitais sur Xiao. Je posais ma main sur son épaule, et l'entraînais au sol. Dans ma chute, la lance venait de perforer encore plus ma chair, mon os sûrement briser. Le manche de son arme avait atteint mes nerfs.

Tout mon corps contre lui, ma main sur son épaule, je m'empressais de lui retirer son masque. D'un geste brusque et violent, qui semblait avoir coûté toute mon énergie, je pus le lui retirer.

Il valdingua au loin, heurtant trois fois le sol.
Le visage de Xiao était comme mort, ses yeux sans éclat de vie, et ses lèvres sèchent, son teint pâle, je fis les yeux ronds quand de la fumée noire épaisse m'obstruait la vue.

L'odeur de brûlure était intense si bien que je crus être dans un véritable incendie. Je ne pus m'empêcher de tousser comme un beau diable, tellement que j'aurais pu en éjecter mes poumons. Dans mes spasmes, la douleur grinçait et résonnait dans tout mon être, passant de mon cerveau jusqu'à mes orteils. Je souffrais.

Alors que la peur faisait trembler tout mon corps, et que dans ce geste désespéré, je ne savais pas qu'allait-il advenir de Xiao, une douce chaleur vint m'enlacer.

La fumée épaisse venait de s'évaporer entièrement et je pus recouvrir à la vue. Le spectacle que je voyais de mes propres yeux était inconcevable, je ne pouvais pas y croire.
Pourtant, le Yaksha m'enlaçait bel et bien. Dans cette étreinte, je pouvais ressentir tout le poids de sa culpabilité et de sa souffrance. Il souffrait plus que moi, à cet instant. Ses bras ne semblaient pas vouloir me lâcher, il ne voulait pas me lâcher.

« Désolé... »

Je fis les yeux ronds. Xiao vient-il de me présenter ses excuses... ? Ma tête tournait, et ma vue devenait de moins en moins nette. J'avais encore la vision et la douleur de sa lance qui m'avait perforé ma cuisse. Je sentais que j'allais perdre connaissance, c'était une évidence. La nausée s'était jointe à la fête.

Pourtant, j'étais surtout tellement soulagé qu'il soit conscient, en sécurité. Je me laissais aller aux bras de Morphée, espérant pouvoir rouvrir malgré tout les yeux un jour. Ma main qui était posée sur son épaule tomba. Je pouvais entendre jusqu'à mes simples battements de cœur, battements bien trop rapides pour que ce ne soit dû qu'aux émotions. Mon hémorragie s'intensifiait à vue d'œil, faisant perler mon sang sur l'herbe dorée de la Sérenithéière. 

Xiao, de son air peiné et terrorisé, se dépêchait de me secouer, me rappeler à la raison, à la réalité. La beauté de ses yeux ocre était envoûtante et me débarrassait de mes maux. Mais il était trop tard, le sommeil prenait le contrôle de mon corps. Je lui souris et posais ma main sur sa joue dans un ultime effort.

« Je suis heureux de te voir... »

Mon seul souvenir était celui du visage effrayé de Xiao, une larme rebelle à l'oeil.

𝐺𝑒𝑛𝑠ℎ𝑖𝑛 𝐼𝑚𝑝𝑎𝑐𝑡 - Plongée dans Teyvat !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant