[A-S] Chapitre 2

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Mon échec cuisant était resté à travers ma gorge. Je n'avais pas pu en parler à mes officiers, les dents grinçantes, nous avions dû partir en direction de la Cité.
Alors que nous étions sur le retour, je sentais une présence dérangeante. Je sentais des yeux nous fixer. J'avais pressé le pas, mais mes officiers n'arrivaient pas à suivre ma marche rapide. Les nouvelles recrues avaient encore à apprendre.

« Pourquoi devons-nous nous presser ? Demanda l'un, agacé.
-Nous avons mal aux jambes Madame... Se plaignit l'autre.
-Nous avons des horaires à respecter. Mentis-je d'un ton autoritaire. Nous devions être de retour avant midi.
-Nous faisons de notre mieux pourtant Madame... Déclara le dernier.
-Je sais, je sais. Alors continuez comme ça. »

Alors que j'avais baissé ma garde, les buissons sur le bord de la route s'agitèrent. Je me tournais vers ceux-ci et ils se stoppèrent. Je fis signe à mes soldats de stopper leur marche, et, arc en main, je m'approchais des végétaux.

Alors que je voyais un chapeau de paille abîmé sortir des buissons, j'entendis mes officiers hurler. Je me tournais effrayée, et me rendis compte que nous étions pris d'assaut. Trois Nobushi étaient sortis des buissons que je suspectais. Alors qu'un Hitsukeban avait lâché sa poudre de salpêtre élémentaire pour brouiller notre vision, je pus voir deux Jintouban croiser le fer avec mes officiers.

L'un d'eux avaient déjà rendu l'âme. Les deux restants, la hargne au visage, se battaient comme deux beaux diables. Je bandais mon arc, espérant arriver à temps avant qu'un autre se fasse abattre mais je me fis percuter de plein fouet par un coup de pied dans les côtes.

Je tombais à terre, mon arc toujours dans ma main. Je regardais mon interlocuteur et vis leur sous-chef : un Kikouban.

Son accoutrement violet et son oeil rougeoyant pouvant être aperçu à travers son chapeau violet et épais. Je me relevais rapidement et brandis mon arc, en sa direction. Je le mitraillais dans une myriade de flèches mais il vint toutes les briser, chargées en électricité ou non. Ce n'était pas un Kikouban comme les autres. Il était bien trop puissant pour n'être qu'une unité ordinaire.

Je me téléportais en arrière dans un nuage Electro et visais ses pieds. Un éclair vint pourfendre le ciel et s'abattre à ses pieds. Il dû reculer et je pus avoir une ouverture. Alors que j'allais lui planter une flèche bien visée, j'entendis le vent se fendre près de moi. Je reculais, déviant ma trajectoire et me retrouvais nez à nez avec un Samouraï errant.

Sûrement le chef de cet assaut, je savais que je ne faisais pas le poids face à son épaisse armure. De plus, l'énergie Electro qui circulait dans son épée me fit grincer des dents. Je compris que nous étions trop peu et pas suffisamment préparés pour leur faire face.

Je plongeais ma main dans ma besace et en sortis un coquillage en forme de trompette. Je soufflais de tout mon souffle dedans et un son que tous connaissaient se fit entendre. Les deux officiers qui étaient avec moi comprirent le signal et commencèrent à courir vers notre seul point de renfort, la Cité.

Je courais de même, haletante, et espérant que nous puissions arriver tous indemnes. Je tirais quelques flèches vers nos ennemis afin de les ralentir, mais nous étions pris en chasse.

Ils semblaient vouloir quelque chose que nous possédions. Je ne comprenais pas où voulaient-ils en venir. D'ordinaire, les Nobushi n'aiment pas que nous entrions dans leur territoire mais là ils nous prenaient en chasse. Ils avaient dû s'écarter de leur camp et nous poursuivre. Tel était leur objectif.

Alors que nous courrions, à des centaines de mètre de la ville, je trébuchais. Mes yeux me piquaient dû à la poussière qui s'était soulevée avec ma chute. Mes deux officiers se tournèrent vers moi, le regard empli d'effroi. Ils allaient se retourner et m'aider à me relever. Mais en entendant les pas de nos agresseurs se faire plus lents, je compris qu'ils en avaient après moi. Vu le triste sort qui avait attendu leur camarade, je précipitais ma main vers eux.

« COUREZ !! AVERTISSEZ LA COMMISSION !! DÉPÊCHEZ ! »

Je leur ordonnais dans un cri effrayé de fuir. L'un prit le bras de l'autre et l'amena avec lui. La frustration en coin de bouche, mes hommes partirent. J'espérais au moins qu'ils puissent avertir un escadron de venir à mon secours. Je me relevais dans une roulade et me remis sur pied.

Cinq adversaires étaient à ma poursuite et m'encerclaient. Je les regardais, la hargne au visage. Arc bandé, mes ennemis en joue, j'étais prête à leur faucher la vie s'ils approchaient. Passant la pointe de ma flèche de tête en tête, reculant sans pouvoir couler un regard derrière moi, je priais pour pouvoir m'en sortir.

« Qu'est-ce que vous voulez à une officière comme moi ? Demandai-je, haletante. »

Les cinq hommes se mirent à rire et le samouraï que j'avais vu un peu avant s'approcha dans une marche lourde. Il craqua ses phalanges et je sentis mes jambes prendre peur. Les frissons qui m'ordonnaient de fuir étaient parasitant.

« Officière ? Reprit-il d'une voix rauque. Tu ne prends plus à coeur ton rôle de Commandante ?
-Il n'y a qu'une commandante et c'est la Shogun Raiden. Répliquai-je, avec fierté.
-Tu n'auras qu'à dire ça à ton preux sauveur qui viendra te chercher. »

Je compris instantanément ce qu'ils voulaient faire. Les yeux ronds, je me téléportais dans un nuage de plumes noires en arrière et tirais une flèche électrique dans le sol qui amena la foudre à sa pointe.

Le subterfuge ne dura pas longtemps mais j'eus le temps de prendre quelques mètres d'avance. Je sautais dans un fossé où un court d'eau avait niché. Ma marche affolée résonnait dans le clapotis de mes pas couverts par la rivière.

Alors que je continuais à courir, espérant atteindre une niche où me cacher dans les rochers qui constituaient les murs qui m'emprisonnaient, j'entendis les cris de mes poursuivants qui étaient déjà à ma trace. Essoufflée, je bandais mon arc et le brandis vers eux mais ils furent plus rapides.

Le vent cédant sous la vitesse du Kunaï jeté par l'un des Nobushi, il vint se planter dans ma jambe. Les dents serrées, j'encaissais le coup mais je ne pouvais pas continuer ma lutte effrénée avec une jambe meurtrie. Ils allaient me rattraper.

Je ne voyais plus qu'une solution mais je savais qu'elle allait me coûter plus que si je me laissais capturer. Avant d'en user, je préférais m'allonger dans l'eau et brandir ma seule arme. Flèches décochées, j'avais réussi à tuer l'un de mes cinq poursuivants. Je continuais de les décocher mais les artifices qu'ils utilisaient perturbaient mes sens. À quelques mètres de moi, je ne pus que me résoudre à faire la seule chose que j'aurais voulu éviter.

Je me mis sur mes genoux et m'esquintais la paume de ma main avec la pointe aiguisée de l'une de mes flèches. Je sentis ma peau se dérober sous les ailes puissantes qui m'avaient poussé dans le dos.

Je pus m'envoler, laissant nombre de plumes noires se déposer dans l'eau et prendre de haut mes adversaires. Je n'aurais pas eu la force de les affronter surtout que les flèches n'auraient sûrement pas d'effet sur le plus coriace de mes adversaires, le samouraï. Je me dépêchais, du haut de mes trois mètres d'altitude, de suivre le court d'eau.

En coulant un regard, ils avaient cessé de me suivre. L'adrénaline en baisse, je sentais mes forces m'abandonner.

Ma vue se brouillait, et tandis que je continuais de voler le plus rapidement possible en direction d'un éventuel abri, mes ailes disparurent. Je fis les yeux ronds quand je sentis mon corps chuter. Je fronçais les sourcils, serrais dents et poings, mais la rivière qui devait me conduire près d'un avant-poste de la Cité m'abrita en son sein.

La tête hors de l'eau, je ne pus que perdre conscience, fatiguée et meurtrie, mon corps dérivant à sa surface. Mon sang se confondait avec l'eau, et c'est avec amertume que je me rendis compte que je n'avais pas enlevé le Kunaï de ma jambe.

𝐺𝑒𝑛𝑠ℎ𝑖𝑛 𝐼𝑚𝑝𝑎𝑐𝑡 - Plongée dans Teyvat !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant