𝐺𝑒𝑛𝑠ℎ𝑖𝑛 𝐼𝑚𝑝𝑎𝑐𝑡 - Plongée dans Teyvat !

[M-S] Chapitre 2

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Je m'étais donc mise à l'arrière de la cabine principale. La porte ne pouvait pas être verrouillée, mais qu'importe, personne ne pouvait s'introduire dans le Fantasme de Stellaris. Ma magie pouvait être offensive comme tout aussi bien divinatoire. Le Fantasme de Stellaris m'était personnel sauf si je l'utilisais dans un cas offensif. Le sortilège du reflet du ciel étoilé me permet d'être guidée par les astres. Lorsque je l'utilise, je pénètre dans le territoire des astres et je m'y trouve comme enveloppée, disparaissant du monde. Pourtant, je perçois tout ce qui m'entoure, mais comme dans un brouillard, les astres me rendent invisible. J'aurais pu tout aussi bien ne pas l'invoquer et regarder simplement à travers mon miroir de Doom, mais ce qui était préférable, c'était de voir un avenir lointain et non pas un présage prochain. Je tendis mes deux bras dans la pièce, et fermais les yeux. Un coup de vent léger secoua le bord de mon chapeau et le ciel étoilé apparut.

« Décidé par le destin ! »

J'écartais les bras et l'eau coula de mes doigts, inondant la pièce. Les étoiles flottant à la surface de l'eau glaciale se mirent à voler, indiquant leur position actuelle dans l'espace. Les planètes suivirent le mouvement, et je me relevais, fièrement. La pièce était illuminée par les étoiles. Je regardais de près l'alignement des planètes, les trajectoires des comètes, et en fonction de ce qu'elles indiquaient, je savais pertinemment ce qu'elles me chuchotaient à l'oreille. Dès que je touchais l'une d'entre elles avec mes doigts pailletés par le sortilège, l'astre me chuchotait un présage. Alors que j'allais toucher Alpha Régulus, la porte s'ouvrit.
Je me tournais effrayée vers la personne qui se tenait à la porte. L'étranger m'adressa un regard inquisiteur et malicieux. Il me regardait avec tant d'insistance que je crus même que le brouillard me protégeant des regards avait disparu. Je retournais donc à ma tâche, et avant même que je ne puisse toucher l'étoile de la constellation du Lion, une main m'empêcha de l'atteindre. Je fis les yeux ronds en voyant que celui-ci avait réussi à prendre ma main dans le Fantasme de Stellaris.

« Je ne te conseille pas celle-ci. Dit-il calmement. »

Le souffle coupé, je ne savais que dire et que faire. J'étais perdue, les questions se bousculant dans ma tête. Il était évident que la vapeur mystique était présente, mais cet homme parvenait à la franchir sans problème. Est-il un Archon ? Possède-t-il un Gnosis ? Seuls les êtres divins pouvaient franchir le Fantasme de Stellaris sans mon autorisation. Il prit ma main et me pointa Rigel, de la constellation d'Orion. Quand je la touchais, celle-ci s'éloigna de sa position et vint se blottir au creux de mon oreille. Elle repartit ensuite à sa place exacte.
Chèvrefeuille.
L'étoile venait de me chuchoter ce mot. Je réfléchis un instant mais je n'en comprenais pas son sens. Rien n'était clair. Ce qui me consternais. D'ordinaire, je comprenais les mots des astres. Mais il ne m'en fallut pas longtemps pour comprendre pourquoi je ne les comprenais pas, sachant que je ne choisissais pas mes partenaires de conversation. Je me tournais vers Scaramouche.

« Lâche-moi. Déclarai-je froidement. »

J'essayais de canaliser tout le sang-froid qui me restait pour reprendre mes esprits. Cet étranger n'était pas n'importe qui, et j'allais découvrir pourquoi il voulait venir avec nous. Sur mon ordre, il fit les yeux ronds et me relâcha. Je retirai violement mon bras et le fusillais du regard tandis qu'il me souriait, levant doucement sa tête pour me surplomber. Je pestais et retournais à mon occupation. Le jeune homme se promenait dans la vapeur étoilée, regardant avec attention les déplacements astraux. Je me déplaçais vers Delta Crucis, de la constellation de la Croix du Sud et la caressa. Celle-ci vint se poser sur mon chapeau et repartit.
Perfidie.
Un frisson enveloppa mon dos et je me tournais immédiatement vers l'invité qui avait trouvé refuge dans le Fantasme de Stellaris et compris instantanément que celui-ci n'était pas là pour sauver Mondstadt. Je me décidais tout de même de consulter un dernier astre. Pour confirmer mes doutes, je me décidais de convoquer Algol, alias "l'étoile démon" de la constellation d'Andromède. D'un pas décidé, je la réveillais et celle-ci vint passer vivement sous ma jugulaire. Un filet de sang coula derrière sa trajectoire et elle revint à sa place.
Tournure impensable.
Les astres ne pouvaient mentir, et si l'étoile Démon me disait ça, c'est que mes doutes restaient sans preuve. Le frisson que m'avait fait le mot "perfidie" n'était pas apparut, et mon instinct ne m'avait pas tourné vers l'étranger. Un simple bond dans ma poitrine eut lieu après la traduction de son passage. Je me tournais vers le voyageur quand il s'amusait à tapoter de son doigt Saturne. Je m'approchais.

« Oh. Ne joue pas avec ça. »

Ca n'aurait été que moi, je l'aurais jeté par dessus bord depuis longtemps, à l'instant même où j'avais recouvert mes esprits quand il m'avait pris la main. Mais le fait qu'il puisse entrer dans le Fantasme de Stellaris indiquait qu'il n'était pas n'importe qui et s'il était Archon, je me serai maudite moi-même. De plus, en examinant sa tenue, il ne portait pas d'oeil divin distinctement. Seul l'emblème sur son torse laissait penser à une Vision Electro, mais rien n'était clair.

« La femme qui parle aux étoiles... » Pensa-t-il tout en continuant à regarder les astres graviter dans la pièce. « C'est toi, n'est-ce pas ?
-Oui. Je vais fermer le portail, je te conseille de sortir.
-J'ai une question. Dit-il, en feignant l'ignorance. Aimes-tu les étoiles parce que tu en es intéressée ou est-ce parce que ta Vision te l'oblige ? »

Les yeux emplis d'étoiles, nous regardions tous deux les astres illuminés. Sans attendre, je pris la parole.

« Dans ce monde trop réel dans lequel nous vivons, nous avons tous besoin de lever les yeux de la poussière de temps en temps et de fixer notre regard sur les étoiles, dans un esprit d'émerveillement... J'aime les étoiles parce que nous nous aimons mutuellement. »

Je sentais son regard se poser sur moi, mais cette fois-ci, ni de la malice, ni de l'insistance ne teintait son attention. Simplement une sorte d'admiration honnête. Étant donné que je ne le connaissais que très peu, il m'était difficile de déchiffrer les émotions qui le traversaient. Ses yeux indigo avaient l'air de cacher quelque chose de bien profond, et je me surpris à rougir quand son regard se braquait de nouveau sur les étoiles. Je le fis donc sortir et ramenais le Fantasme de Stellaris à moi. Quand je sortis de la cabine, Scaramouche était adossé contre le mur, à côté de la porte. J'allais lui passer devant, sans lui accorder la moindre importance, mais il m'interpela.

« Tu veux que je te dise un secret ? Me demanda-t-il. »

Je le regardais avec une légère curiosité cachée par une tâche de mépris. Je ne pouvais décidément pas le supporter et le savoir si impliqué dans une amitié fluette m'importunait. J'acquiesçai brièvement et il sourit. Une ombre malsaine traversa son regard et une sorte de pression s'abattit sur mes épaules. Son regard que j'avais perçu comme doux et sincère se transforma en un regard bestial et carnassier. La couleur indigo de ses iris s'éclaircit et une couleur violette s'installa comme une vague s'échouant sur le rivage. Dans l'ombre de son chapeau, seuls ses dents blanches par son sourire narquois et son regard illuminé par une couleur violette fluorescente étaient visibles, il ne ressemblait pas à un homme.

« Je déteste les étoiles. »

Cette phrase me suffit pour m'en aller en trottinant. Je n'avais jamais eu aussi peur. Je sortis de son champ de vision et m'effondrais contre le mur. La main sur le coeur, j'haletais. Qu'est-ce qui vient de se passer ? J'ai eu l'impression qu'il allait me sauter à la gorge. Alors que je reprenais ma respiration, je vis l'île au loin. Nous sommes déjà arrivés ?! Je me précipitais sur le pont et regardais le lointain. Le bateau perdait de l'allure et je compris que c'était bientôt mon tour de jouer en tant qu'éclaireuse. Je réfléchis un instant au fait que je n'avais pas prévenu mes camarades du danger potentiel de cet individu. Je montais en furie dans la cabine de pilotage mais je réfléchis à deux fois avant de me lancer. Si je les prévenais et qu'il venait à nous attaquer ? Je savais pertinemment que nous ne ferions pas le poids sur un petit navire comme celui-ci. Le champ de bataille tanguait et était étroit, Eula ne serait pas à l'aise, ce qui nous ferait un combattant de moins. Nous étions en plus à environ deux heures en bateau, donc aucun moyen de joindre d'éventuels secours ou de demander des renforts. En plus, cet homme se débrouillait bien au combat, et nous avions besoin de ses talents pour les monstres qui nous attendaient là-bas.
Alors que je montais les marches, je m'arrêtais net suite à ma réflexion, et la mine sombre, je dû admettre que nous avions besoin de lui.