[A-S] Chapitre 9

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Je m'avançais d'une allure assurée auprès de l'accusé.
Dans ma robe noire, j'avais été chargée de représenter l'avocat.
Mis en avant, pieds et mains liés, muselé, Arataki me dévisageait sur sa chaise.

Les tables mises sur des estrades, longeant les murs, avaient été disposées ainsi pour encadrer l'accusé.
Le procès se tenait dans le bureau de la Générale, au sommet du Tenshukaku.
En face de lui, siégeait la Shogun Raiden aux côtés de la Commission Économique qui occupait le rôle des magistrats et certains de greffiers. Je reconnus immédiatement Chisato Hiiragi qui avait l'air bien anxieuse de se tenir ici.

À notre gauche, se tenait la Commission Tenryou, la partie requérante. Mon père la présiderait, plaidant Arataki coupable de l'altération du cœur du Cerisier.

À notre droite, la Commission Culturelle, où je pus y reconnaître Thomas et Ayaka, tiendrait le rôle de La Défense.

J'étais extrêmement angoissée d'affronter le regard hostile de la Shogun Raiden. Ses iris améthyste me toisaient durement, mais je ne perdais pas la face. Je gagnerai ce procès. Il en valait de mon honneur, non plus de celui d'Inazuma.
Aujourd'hui, j'allais mettre de côté la Générale d'armée, et mettre en avant Kujou Sara.

Je jetais un œil aux quelques personnes présentes dans la partie civile sans en reconnaître la moitié. Pourtant, je pus voir le visage familier et rassurant du chef du village Konda. Que faisait-il ici ? Je n'en savais rien.
Je m'approchais doucement de la chaise d'Itto et avançais ma bouche à son oreille.

« Pourquoi t'ont-ils museler ? Demandai-je. »

Dans le bruit métallique des chaînes qui s'entrechoquaient, il haussa les épaules. Je soupirais.

« Nous allons bientôt te l'enlever, ne t'en fais pas. »

Il me sourit, de la même manière dont il souriait d'ordinaire. Il avait l'air serein.
J'étais persuadée de gagner face à mon père. Que pouvait-il avoir comme argument ?
Le marteau de la Shogun Raiden tapa quatre fois sur son bureau, annonçant le début des hostilités.

« Bonjour à tous. Mon nom est Ei Raiden, juge de ce procès. Je demanderai aux avocats de se présenter. Déclara solennellement la Shogun Raiden. »

Il y avait pourtant une angoisse beaucoup plus importante que de condamner Itto. Pourquoi la Shogun Raiden, présente sur les lieux, décide-t-elle d'accuser coupable l'Oni Cramoisi alors qu'elle savait pertinemment les gens sur place... ? Je ne comprenais pas une telle décision. C'était injuste, et c'était pertinemment la raison qui m'avait poussé à me tenir ici. Ma cible, la seule et l'unique du moment, allait s'échapper de mes mains à cause d'une injustice ? Il en était bien hors de question, il n'allait pas s'échapper de cette manière.
J'allais le coincer moi-même, ni la Shogun Raiden, ni le Clan Kujou n'allait le laisser filer de mes mains. Pas de cette façon.

Mon père se levait assurément.

« Bonjour madame la juge, mon nom de famille est Kujou, l'initiale de mon prénom est K. À mes côtés, siègent mes collègues requérants. »

Je reconnaissais les visages de quelques avocats connus de la Cité. Je n'allais sûrement pas faire le poids face à leur talent, mais j'étais décidée de leur faire face jusqu'au bout. Il saluait bien cordialement et lentement les jurés et les magistrats. Je grinçais des dents. Affronter mon père et la Shogun Raiden ? Quelle ironie. Mais j'étais décidée, depuis le début.

Mon père se rassit et la juge put reprendre.
Le regard de la juge se dirigeait sur mes épaules frêles, et je me levais tout aussi assurée.

« Bonjour madame la juge. Déclarai-je à mon tour. Mon nom de famille est Kujou, l'initiale de mon prénom est S. »

𝐺𝑒𝑛𝑠ℎ𝑖𝑛 𝐼𝑚𝑝𝑎𝑐𝑡 - Plongée dans Teyvat !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant