[Z-SR] Chapitre 9

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J'ouvris les yeux doucement. Je n'arrivais pas à déterminer où étais-je alors que ma mémoire me balançait de lourdes images de mon combat contre la Lame Oni. Les sensations recouvertes, je me crispais en sentant de nouveau la douleur qui me parcourait mes membres ankylosés.

J'essayais le plus calmement possible de me relever quand je sentis un poids sur mes jambes. Je posais mon regard ambré sur la chevelure brune qui ondulait sur mes draps. Les reflets violets qui parcouraient ces cheveux me firent faire les yeux ronds. Son visage pâle et son teint de porcelaine mettaient en valeur ses longs cils bruns de poupée. Alors que j'allais poser ma main sur sa tête, je me rendis compte des bandages ensanglantés qui arpentaient mes bras. Fourmillant sur mon corps entier, je ne pouvais que constater que mon corps était d'une constitution bien différente que de mon corps divin d'antan. Je regrettais douloureusement de m'être revêtit de ma puissance divine si c'était pour finir dans un état aussi regrettable après, mais j'espérais simplement reprendre vite des forces.

En reposant mes yeux sur la femme à mon chevet, je compris que celle-ci s'était non pas assoupie, mais totalement endormie. Les bras croisés sous sa tête, elle devait sûrement attendre mon réveil. Cette chevelure brune absolue détachée, étendue sur mon lit me rappelait douloureusement un souvenir que je n'arrivais malgré moi pas à oublier.

La jeune femme qui m'avait montré le pouvoir de sentiments forts, avec ses cheveux buns absolus qui traînaient jusqu'au sol pour s'imbiber de poussière sur ses pointes. Sa robe bleutée aux motifs liyuéens la mettait si bien en valeur que j'étais toujours très content qu'elle en soit sa préférée qu'elle portait le plus souvent. Cette robe bleue qui s'était tâchée dans un rouge pur était devenue d'un violet cramoisi que le kimono de la Shogun Raiden portait elle aussi. Sa mort m'avait fait vivre mille et un cauchemars et je me souvenais d'un moment, la première fois que j'avais rencontré Ei Raiden alors qu'elle accompagnait l'ancienne Archonte Electro.
Quand elle était rentrée dans la bâtisse où nos réunions divines se déroulaient, l'image de Guizhong, la Déesse de la Poussière, s'était calquée sur l'allure frêle mais fière de Ei.

Je comprenais alors d'où me venait cette manie de couver cette jeune Archonte. Egoïstement, je la confondais avec Guizhong. Je grinçais des dents quand une douleur dans la nuque me tirait de mes pensées. Je comprimais mon cou de ma main et je soupirais. La douleur s'était dissipée.
En regardant cette chevelure si soyeuse, si douce rien qu'à la vue, parfumée, soignée, une envie pressante me prenait. Doucement, j'avançais ma main tremblante et blessée vers l'une des mèches de ses cheveux et la comprimait entre mes doigts. Je n'avais pas encore recouvert toutes les sensations, mais je pouvais sentir les cheveux épais s'échapper de mes doigts. Je continuais à jouer avec ses cheveux durant un certain temps et, à force de m'y plaire, je fis tomber mon corps vers elle. Tournant légèrement mes jambes dans le sens opposé, je pouvais jouer pleinement avec ses cheveux. Malheureusement pour moi, l'effort me fit fermer les yeux, et je m'assoupis, la mèche de ses cheveux encore dans ma main.

•••

Je rouvris difficilement les yeux. J'étais de nouveau allongé normalement dans mon lit. Pourtant, à mon réveil, la Shogun Raiden n'était pas à mon chevet. Alors que je m'agitais, les médecins se précipitèrent dans ma chambre. Ils furent étonnés de voir que mes blessures étaient presque cicatrisées, et après une demi-journée d'instructions et de tests, je pus enfin sortir de l'hôpital militaire de Ritou. Je m'étirais à l'entrée et me décidais de faire une balade pour me dégourdir les jambes. En regardant autour de moi, les habitants semblaient bien joyeux. J'interceptais un jeune homme qui vendait des journaux locaux et je me permis de le prendre. Je regardais avec détail ce qui était d'inscrit et vis avec étonnement que beaucoup de réformes avaient été imposées au Shogunat notamment la dissolution de la censure de presse, ou encore la liberté de culte. La liberté de transport serait encore en train d'être discutée, mais les frontières avaient été rouvertes. Des travaux d'aménagements dans des villages tels que le Village de Konda seraient en prévision et discutés avec les différents dirigeants respectifs. Une passerelle serait en cours de construction pour passer directement de la Forêt de Chinju jusqu'au Sanctuaire Narukami sans traverser la zone potentiellement dangereuse qu'est le Mont Yougou.
Plus les mots s'offraient à moi, plus un sourire fier se dessinait sur mon visage. Je regardais le ciel un instant. Alors ça y est, tu t'es reprise, Ei ? Je redonnais le journal au jeune homme qui me dévisageait car je l'avais pris sans payer, et me décidais de partir.

𝐺𝑒𝑛𝑠ℎ𝑖𝑛 𝐼𝑚𝑝𝑎𝑐𝑡 - Plongée dans Teyvat !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant