[M-S] Chapitre 9

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Je n'avais pas eu la visite de qui que ce soit d'autre dans la journée. Enfin, je n'étais pas sortie non plus.
J'avais essayé tant bien que de mal de me vider la tête, en me plongeant dans le Fantasme de Stellaris de longues heures durant, étudiant les prochains paramètres astronomiques. Fatiguée par l'effort, je m'étais écroulée sur mon canapé et avait fait une sieste méritée.

J'ouvris les yeux. La gorge sèche, je me levais directement après m'être réveillée pour prendre un verre d'eau dans la cuisine. Je pris le verre, le remplis directement du robinet, et le bus cul sec. En le reposant, je ne pus m'empêcher d'avoir le coeur chavirant. Je voulais le revoir. Ce sentiment m'était insupportable. Je grinçais des dents et me décidais de partir, faire une balade nocturne à la vue du peu de luminosité qui régnait dans la maison. Je sortis et me dirigeais dans les rues non fréquentées de la Cité, notamment, celle qui menait vers un parc, derrière le Quartier Général de l'Ordre de Favonius. Une fois trouvé, je m'installais sur un banc, et contemplais le ciel. Je regardais avec tristesse ce ciel dégagé, offrant une vue magnifique sur les différentes constellations que je connaissais par cœur. Malheureusement, pour la première fois depuis très longtemps, je n'eus pas ce sentiment d'admiration. Le vague à l'âme, même contempler les étoiles ne m'aidait plus. Je soupirais, ramenant mes genoux sous mon menton, accrochant mes mains entre elles. En boule sur le banc, je désespérais.
C'est alors que des bruits de pas se firent entendre. En me tournant, je vis une figure que jamais je n'aurais soupçonné. La chevelure châtain très claire, les yeux d'un bleu plus pur qu'un saphir, un manteau blanc très épais pourvu d'une capuche qui devait tenir bien chaud, l'homme qui se dressait devant moi fit les yeux ronds autant que moi. Il sourit malgré tout et je lui fis de la place sur le banc, où il s'assit peu de temps après. Je ne disais pas un mot, attendant de voir comment allait-il réagir, lui qui savait pour Scaramouche. C'était lui qui avait dû concocter les potions pour nous soigner, il avait dû passer beaucoup de temps à nous guérir, et je ne l'avais toujours pas remercier. Il avait dû sûrement revenir de son laboratoire des Monts enneigés de Dosdragon juste pour notre incompétence. Je soupirais mais c'est lui qui engagea la conversation en premier.

« Je ne suis au courant de rien pour ton ami, on m'a écarté de son interrogatoire qu'encadre Rosalia. Je m'inquièterais pour ton camarade, elle n'a pas l'habitude de faire dans la dentelle.
-Je ne connais que trop bien ses interrogatoires... Répondis-je, des souvenirs terrifiants en mémoire. »

Albedo se mit à rire en me voyant paniquer. Il regardait de nouveau le ciel. Je me permis un coup d'oeil vers lui et nos regards se croisèrent, alors que je pensais qu'il examinait les constellations. Il me fixait, sans dévier ses yeux de mon visage.

« Tu sais, j'ai beau ne pas m'y connaître, je peux te dire que je me vois il y a quelques années...
-Comment ? M'étonnai-je.
-Tu es en plein déchirement n'est-ce pas ? Il ne faut pas être aveugle pour ne pas comprendre la nature de ta relation avec lui. »

Je soupirais. Tête baissée, enfouie entre mes genoux, j'espérais qu'il ne dise rien de plus.

« Après tu sais, je ne peux que te comprendre. »

Sa phrase me fit l'effet d'un marteau sur la tête. Je la relevais brusquement et l'alchimiste en face de moi se mit à rire. Cette fois-ci, il regardait pour de bon le ciel. Les joues légèrement roses, je compris qu'il s'agissait là de véritables rougissements, provenant de son coeur.

« Le jour où on m'a muté aux Monts Dosdragon a signé la fin d'un amour étrange. Je ne voulais pas partir parce que je m'étais trop attaché à elle, alors quand je suis parti, je lui ai dit que c'était fini, que nous ne pouvions pas rester ainsi. Que notre relation allait s'effriter, que nous n'étions pas fait finalement pour vivre ensembles.
-Pourquoi ?
-Je devais m'assurer que loin de moi, elle puisse s'épanouir. Les Monts Dosdragon ne sont pas si loin de la Cité, mais elle supervisait le laboratoire de Mondstadt et moi, je devais aider les aventuriers dans ces montagnes enneigées. Pour mon propre bien, je devais mettre un terme à cette relation sinon je n'aurais jamais pu rester en paix, seul, sans elle. De temps en temps je reviens à la Cité, souvent par les missives de Jean. Mais quand je reviens, j'évite de lui dire afin que ma promesse ne se brise pas. »

𝐺𝑒𝑛𝑠ℎ𝑖𝑛 𝐼𝑚𝑝𝑎𝑐𝑡 - Plongée dans Teyvat !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant