[A-S] Chapitre 3

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Je rouvris difficilement les yeux. Je ne pouvais qu'entendre le crépitement d'un feu de bois à mes côtés. Sous mes pieds, la terre meuble qui se dérobait et qui m'enfonçait, en son sein, les jambes m'indiquait que nous étions sur une plage.

Je me relevais soudainement, me rappelant soudainement ma douleur dans ma cuisse. Je posais ma main brusquement sur ma plaie et me rendis compte que l'arme qui avait été plantée n'y logeait plus. À la place, un bandage soigné y avait été noué.

L'air se fendant dans le sillage d'un projectile me fit faire les yeux ronds et je suivis du regard le Kunaï qui m'avait blessé se planter dans le mur de pierres qui composait la caverne où je me trouvais. En scrutant l'horizon, je pus apercevoir l'océan. Je me tournais vers mon interlocuteur et je crus voir un fantôme.

La vision des cheveux argentés de mon sauveur était tellement impensable que je faisais mes yeux ronds comme une pleine lune. La mâchoire décrochée, je le fixais, tandis que mon interlocuteur me souriait. Je m'apprêtais à décocher une flèche mais ni mon carquois, ni mon arc n'étaient dans mon dos.

« C'est ça que tu cherches ? »

La voix nasillarde de l'Oni Cramoisi et mon arc dans ses mains me fit grincer des dents. Il le replaça délicatement dans son dos, de sorte à ce que je ne puisse pas lui voler. À bout de force, j'avoue que je n'aurais pas eu le courage de m'en prendre à lui.

Je rageais intérieurement de savoir qu'il m'avait couvert de honte une première fois, et que maintenant, j'avais une dette envers lui. Je regardais autour de nous, et pourtant je ne voyais pas ses subordonnés.

« Tes chiens ont lâché tes semelles ? Pestai-je.
-C'est comme ça que tu remercies l'hospitalité des gens ? Déclara-t-il, en soupirant.
-À ce que je sache, nous ne sommes pas chez toi. Je n'ai donc pas à te gracier.
-Hein ?? Et qui t'as soigné ? S'exclama-t-il, un peu plus fort. »

Je pris un coquillage et lui jetais dessus pour qu'il se taise sous le coup de la surprise.

« La ferme... Répondis-je, exaspérée d'entendre sa voix si parasite dès le réveil. »

Alors que je souriais fièrement de lui avoir rabaissé le caquet, je me pris un poing en plein milieu du crâne. Les mains posées sur le lieu de l'impact, je soupirais de douleur jusqu'à temps de reprendre mes esprits pour pouvoir renchérir.

« Qu'est-ce qui te prends ?! Je suis blessée ! M'indignai-je.
-Elle est bien belle la Sergente du Shogunat mais elle se contredit de plus en plus... Soupira Itto.
-Je t'interdis de faire une autre remarque de la sorte. Sinon je te promets que je te jette à la mer.
-Tu n'es pas en position pour me menacer. »

Il n'avait pas tout à fait tord, mais face à lui je pouvais me montrer très arrogante. Je pestais en signe de réponse, mais en l'entendant soupirer, je ne pus sentir qu'une pointe de regrets dans ma gorge.

« Comment tu t'es mise dans cet état, franchement ? »

Sa question me fit un drôle d'effet. Je me tournais vers lui pour en avoir le cœur net, mais c'est bien ce qu'il m'avait semblé. J'avais eu très peur qu'il me ridiculise ou qu'il attende quelque chose de moi, mais il m'avait bien sauvé de son plein gré, sans attendre quelque chose en retour. Une lueur d'admiration se fit apercevoir dans mon regard que je tus dans un éclaircissement de voix.

« Ce ne sont pas tes affaires. Repris-je, un peu gênée finalement qu'il m'est pris sous son aile.
-Roh j'te jure ! S'énerva-t-il.
-Si tu ne voulais pas d'une blessée comme moi avec toi, tu aurais dû me laisser dériver dans l'océan. Répliquai-je avec aplomb.
-Tu te fiches de moi ?! Je n'aurais jamais pu.
-Ah ? Le grand Oni Cramoisi devient un gentleman maintenant ? »

𝐺𝑒𝑛𝑠ℎ𝑖𝑛 𝐼𝑚𝑝𝑎𝑐𝑡 - Plongée dans Teyvat !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant