𝐶𝘩𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 𝟺𝟽, 𝑓𝑢𝑛𝑒́𝑟𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑟𝑒𝑛𝑎𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒.

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Si un jour on aurait dit à Laura qu'elle aurait dû assister aux funérailles d'un membre de sa famille dans des conditions pareilles, elle aurait sûrement fait un scandale. C'est à peine s'il y avait assez de bouquets de fleurs sur sa tombe. Certaines personnes avaient déposé des chewing gum, des paquets de cigarettes et même des faux billets dessinés sur du papier. Cela en disait long sur l'entourage du géniteur de Laura.

Il n'y avait personne autour d'elle, tout le monde était déjà parti, alors qu'elle venait tout juste d'arriver. Elle avait arraché une rose qu'elle avait trouvée quelque part, avant de la poser sur la tombe de son père. Son mascara avait coulé, faisant peur à voir. Sans oublier ses cheveux qui avaient perdu leurs formes à cause de la fine pluie.

On aurait presque dit que c'était elle le cadavre.

Laura avait regardé autour d'elle, afin d'être sûre que personne n'était là, avant de reconcentrer son attention sur la tombe qui se trouvait devant elle.

"-Je suis sûr que tu dois être plus qu'heureux dans ton cercueil. Tu t'es enfin débarrassé de cette famille de malades. Commença-t-elle en levant les yeux au ciel. Il te reste plus qu'à voir si tu atterris en haut ou en bas. Seul Dieu peut savoir dans tous les cas, mais si j'étais amenée à parier, je suis sûre que tu as plus de chance de finir en enfer qu'au Paradis.

Il y avait eu un silence alors qu'elle continuait à fixer la tombe de son père, avec son habituel regard impassible ;

- Le plus ironique dans tout ça, c'est que j'ai dû quitter une cérémonie super importante juste pour venir te voir. Alors que toi, tu n'as même pas pris la peine de venir me voir pour chacun de mes anniversaires, ou encore lors de mes cérémonies de remise de diplôme. Et où est-ce que tu étais quand je me faisais martyriser par ma propre famille ? Oh, mais oui, c'est vrai, tu étais en train de te défoncer à l'héroïne, tel le junkie que tu es.

Elle avait regardé la tombe de son père comme s'il s'agissait de son pire ennemi ;

- Ce n'est pas ta mort qui me rend triste. Ça ne me fait ni chaud ni froid de savoir que tu t'es bourrée la gueule jusqu'à en crever. Mais de ne pas avoir eu l'occasion de cogner mon poing dans ta figure avant que tu partes, ça me met en rogne. Je ne méritai pas ça, personne ne mérite ça. Je ne suis pas une mauvaise personne de base, lorsque j'étais petite, j'étais une bonne personne. J'étais souriante, ouverte, sociable. Vous m'avez tous transformer en monstre sans cœur.

Il y avait eu de nouveau un silence alors que la pluie commençait à être de plus en plus forte.

- L'avantage, c'est que Daniel m'a pris dans ses bras, et jusqu'à maintenant, je ne m'étais pas rendu compte à quel point il sentait bon. Ni même du fait qu'il est plus musclé que je ne le pensais, il a un torse en béton... Tu aurais su qui est Daniel si tu ne m'avais pas abandonné. Lui, c'est l'homme que tu ne seras jamais, un homme qui sait endosser les responsabilités et qui sait gérer sa vie comme un grand.

Elle avait une nouvelle fois regardé autour d'elle afin de vérifier qu'il n'y avait personne ;

- Tu n'aurais jamais dû disparaître comme ça. Tu as engrossé une femme mariée, c'est vrai, certes. Mais c'est ta connerie, moi, je n'avais pas à subir pour tes conneries. Et il y a des centres de désintox aujourd'hui, alors quand on veut se faire aider, on peut, surtout lorsqu'on a des enfants. Je suis tombée sur une famille de merde, c'est le cas de le dire. Mais Dieu merci, j'ai réussi à m'en sortir et je n'ai pas été aussi faible que toi.

Elle avait dit ça d'un ton plus triste, reprenant son sérieux ;

"- On aurait pu s'en sortir, mais il a fallu que tu deviennes un mauvais père... Je te déteste. Je ne sais même pas ce que je fais ici."

𝐋𝐚 𝐫𝐞𝐢𝐧𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐠𝐥𝐚𝐜𝐞𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant