Harry Potter - Une vie brisée [TERMINÉ]

* Chapitre 50 *

Le matin, les élèves se rendent prendre leur petit-déjeuner et à ce moment-là, le professeur Dumbledore les informe que tous les cours de la journée ont été annulés. Cette annonce est accueillie par un tonnerre d'applaudissements. Crystal sent le trac monter en elle ainsi que le soulagement. Elle espère pouvoir enfin se débarrasser de son fardeau (cette fois, j'espère que Monsieur-Sans-Nez ne va pas l'interrompre une seconde fois).

Quand tout le monde a mangé, les tables sont retirées et des chaises prennent leur place. Le Ministre de la Magie, ainsi que quelques autres personnes que Crystal ne connaît pas (si ce n'est de vue, puisqu'elles étaient là, la dernière fois) font leur entrée. Elle reconnaît bien sûr Rita Skeeter et elle se retient de lui jeter un regard noir. Elle ne la supporte pas plus que l'année dernière.

Quand tout le monde a pris place, le directeur monte sur l'estrade.

- Bonjour à tous. Merci d'être là. Les cours d'aujourd'hui ont été annulés car une élève de Cinquième Année a des révélations à faire. Crystal, c'est à toi.

Sentant son cœur battre comme jamais il n'a battu, elle se lève de sa place. Drago lui serre la main pour l'encourager et Willow, Cassy et Blaise lui sourient. Elle est maintenant au centre de l'attention. Tendue, elle traverse la Grande Salle et vient se placer sur l'estrade. Elle reste silencieuse quelques instants puis inspire:

- Vous me connaissez sous le nom de Crystal Tourdesac. Mais... en réalité ce n'est ni mon nom, ni mon prénom. Je me suis appelée "Tourdesac" vers mes... c'est compliqué à expliquer mais, on va dire, vers mes cinq ans. Avant cela, j'ai été Ruby Potter.

Des chuchotements fleurissent partout et la surprise est lisible sur tous les visages, dont le mien. Crystal est la sœur de Harry?! Hein? Bon, il y a un petit air de ressemblance (et je comprends donc à qui elle faisait penser à certains "l'année dernière"), mais de là à être sa sœur...! Elle lui ressemble, mais pas à ce point là! Et... Harry est fils unique!

Harry, lui, semble juste paniqué. Il se lève d'un bond:

- Mais tu es morte! hurle-t-il.

- J'ai survécu une fois, pourquoi pas deux? Maintenant, tais-toi s'il te plaît.

À ce moment là, il se retrouve muet. Vous l'aurez compris, un nouveau sort de Crystal. Il se rassoit, fulminant de rage.

- Donc, comme je disais. Je me suis appelée Crystal Tourdesac, mais avant j'étais Ruby Potter. Et, encore avant cela, j'étais Ruby Dursley.

Elle baisse les yeux quelques instants, tellement gênée de porter le nom de cette famille là. Du coup, c'est sa cousine ou il va y avoir un autre truc du style "avant, je m'appelais Gertrudette Durand-François"? N'empêche que ça explique l'air de famille et l'absence de forte ressemblance.

- James et Lily étaient donc mes oncle et tante. Les Dursley sont des moldus qui détestent les sorciers. Pétunia était jalouse de Lily dans des proportions folles. Quand je suis née, ils étaient ravis, mais vers un an et demi, j'ai eu le malheur de faire de la magie sans m'en rendre compte. Ils ont aussitôt compris que je n'étais pas moldue, et m'ont haïe. J'étais la pestiférée. Le monstre. Alors, ils m'ont confiée aux Potter, ou plutôt abandonnée aux Potter. J'étais heureuse avec Harry. Mon cousin était devenu mon frère. Mais, il y avait une ombre au tableau: Harry était jaloux de moi. D'une jalousie haineuse. Il n'a pas aimé partager ses parents, qui m'ont d'ailleurs traitée comme leur propre fille. Je voyais bien qu'à chaque marque d'affection de ses parents, il me détestait mais moi, j'étais petite, alors, clairement je m'en fichais. Il avait ces moments étranges où il était adorable avec moi, et la seconde d'après, je n'existais plus. Combien de fois m'a-t-il laissée en plan juste parce que je ne l'intéressais plus? Il me mettait sans cesse à l'écart, me dénigrait ou sortait une phrase blessante à mon encontre. Mais, je n'y prêtais pas vraiment attention. Alors oui, cela me faisait de la peine, mais c'est tout. Parce qu'à côté de ça, il pouvait être un ange, alors, naïvement, je lui pardonnais. Mais je ne lui ai jamais pardonné ce qu'il a fait le 31 octobre 1986.