La dernière phrase enfin parvenue à ses oreilles fut le coup de trop.
Tout du long, elle avait cru à un rêve, qu'elle s'était endormie debout. Entendre au fur et à mesure que Koushi ne lui en voulait pas, acceptait ses choix et l'encourageait était plus qu'elle n'aurait imaginé, surtout aussi rapidement. C'était irréel.
Elle s'était déjà sentie plus légère à la fin de sa tirade mais le fait qu'il la retienne avait fait remonter d'un cran son stress. Elle ne se souvenait même plus de pourquoi elle avait souhaité partir initialement et comprenait encore moins pourquoi il avait voulu lui répondre tout de suite. Mais à cet instant, ça lui importait peu. Plus rien ne lui importait pour dire vrai.
De la pression monstrueuse qu'elle s'était mise, il ne restait que les traces ténues de fatigue. Tout avait été réglé simplement, en quelques mots. Si simplement. Il lui avait dit qu'ils pouvaient maintenant parler de l'autre et interagir comme ils le faisaient depuis le début. Qu'elle allait pouvoir rencontrer officiellement ses camarades de jeu comme il le lui avait proposé des semaines auparavant, qu' elle n'aurait plus à le faire mentir. Il lui avait même dit qu'il serait à ses côtés lorsqu'elle aborderait le sujet de son collège. Tout semblait si simple. Trop simple.
Tetsuro allait peut-être lui demander pourquoi elle ne lui avait rien dit, à lui, et peut-être même qu'il lui en voudrait un peu. Mais il comprendrait. Ses mensonges et son égoïsme, elle voulait qu'ils n'appartiennent plus qu'au futur. Plus besoin de surveiller ses paroles à propos de Karasuno, d'ignorer le gris dans les couloirs et d'éviter de croiser Tobio. Et surtout, elle allait pouvoir dormir ce soir, si son esprit avait éventuellement décidé qu'elle avait cessé de penser et considérait ses actes. Juste quelques heures, avec un lendemain plus serein.
- Sei ! Tout va bien ? s'inquiéta le passeur.
Elle ne s'était pas sentie tomber. Heureusement qu'il lui tenait encore le poignet, il avait ralenti sa chute et la soutenait à présent par les épaules. Une légère chute de tension ? Les retombées de la fatigue ? Aucune idée. Toujours était-il qu'elle se sentait vidée, passablement nauséeuse mais aussi apaisée. Des états possibles en simultané et qu'elle mettrait sur le compte de ses nuits blanches.
Vaguement consciente de son environnement, ses yeux se fermant tout seuls, elle réussit tout de même à articuler un réponse.
- Ça va. Juste un petit coup de mou. Ça m'a fait tellement plaisir de t'entendre dire tout ça, j'ai cru rêver et ai dû me relâcher un peu. Je vais m'asseoir et ça ira mieux. Tu peux aller manger, ils doivent t'attendre.
- Et te laisser au bord du malaise ? Tu mériterais un coup pour une idée si idiote. Assi-toi, je reste jusqu'à ce que ça aille mieux. Ou tu préfères que j'appelle Kuroo ? Il est ton copain après tout, justifia-t-il entre inquiétude et trouble.
- Mon copain ? Tetsu ? Et puis quoi encore ? ria-t-elle.
Elle s'appuya sur l'arbre derrière elle pour atteindre le sol d'un manière plus douce que tête la première, laissant aussi de la place pour qu'il s'installe à ses côtés.
- Il est mon ami d'enfance, rien d'autre. Je n'ai aucune attirance pour lui et lui ne ressent rien d'autre pour moi non plus, je ne suis pas son genre. C'est une rumeur ?
- C'est comme ça que tu es arrivée je te rappelle. Lev a crié dans tout le gymnase que la copine de son capitaine était venue le voir. Et ni lui ni toi n'avaient rien dit à ce sujet. Tout le monde pense que vous êtes ensemble.
- Ça serait la meilleure. Il n'y aura jamais rien entre nous, c'est une certitude. Mais je crois que je n'ai pas eu l'occasion de reprendre Haiba là-dessus et ensuite, ça m'est totalement sorti de la tête.
- Et le tee-shirt que tu portais ? s'enquit-il.
Un gloussement lui échappa. Koushi s'était monté des idées, elle ne s'en serait pas douté.
- Il me le prête. J'ai pas d'affaires vraiment adéquates pour toute la durée du stage alors il me dépanne de shorts et quelques tee-shirts qui ne craignent pas. Vu sa taille ça me fait une robe alors je dors avec. On faisait déjà ça il y a des années et j'ai toujours eu des vêtements trop grands pour moi en dehors de mon uniforme mais si ça pose un problème je verrais ce que je peux faire. Il t'a dit que ça le mettait dans une position compliquée ?
- Non, du tout. C'est plutôt que voir une fille porter les vêtements d'un gars ça fait émettre des doutes, surtout lorsque la fille en question a été annoncée comme la petite amie de ce gars. Ça n'a pas joué en votre faveur.
- Vraiment ? Je ne pensais pas. Mais la plupart de mes vêtements viennent de mes frères, c'est aussi un problème ?
- Se sont tes frères, c'est différent.
- Dans ce cas il suffira-juste que je dise qu'on ne se sort pas ensemble et ça sera bwon, bailla-t-elle une énième fois. Je ferme les yeux un instant, juste cinq minutes et on pourra aller manger, d'accord ? Je rattraperais mes nuits ce soir.
- Je ne bouge pas, lui assura-t-il.
Elle sourit légèrement et abaissa ses paupières, se coupant du soleil qui tapait encore fort aujourd'hui. Et quand bien même ce n'était pas prévu, elle s'assoupie à peine deux expirations plus tard.
Elle ne vit donc pas Koushi se décaler légèrement, prêt à toute éventualité vu l'était d'épuisement dans lequel est semblait. Il ne lui fallut d'ailleurs pas bien longtemps avant que sa tête ne vienne rencontrer son épaule et qu'il ne passe sa veste derrière elle, adoucissant le contact avec le tronc. Elle ne pu pas non plus apprécier le sourire qui s'étira sur les lèvres du troisième année, se félicitant d'avoir pensé à prendre ce sweat au cas où il se refroidissait malgré la température. Et tandis qu'elle savourait inconsciemment le contact rassurant à ses côtés et le tissus léger du tee-shirt sur sa joue, il sorti son portable pour envoyer un mail à Daichi lui stipulant qu'il sauterait probablement le repas, étant en quelque sorte retenu.
« Un problème avec ta mère ? » eut-il comme réponse.
« Non, loin de là. Tout est arrangé et j'ai de bonnes nouvelles.»
« Alors pourquoi tu ne peux pas venir ? »
« Je pense que tu comprendras facilement en me voyant. »
Quinze minutes plus tard, le numéro 1 de Karasuno passait en trottinant un peu plus loin et aperçu son ami lui faisant de légers signes de main. Une fois qu'il l'eût rejoint, le brun pu en effet aisément deviner ce qui avait empêché le gris de venir manger. Et tandis que ce dernier esquissait un « chut » en plaçant son index devant un visage rieur, Hatori passait sa meilleure nuit du camp.
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Bonsoir petits aventuriers!
Encore un peu plus de moments adorables, il n'y en avait jamais assez ~ Clairement un petit truc que j'adore, le fait de se reposer sur l'autre. Un contact très simple mais que je trouve beaucoup trop mignon ^^-
C'est quoi vous vos petits trucs que vous trouvez adorables?Bonne fin de semaine à vous, on se revoit samedi!!
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Déploiement |Haikyuu FF|
Fanfiction« On dirait que le petit oiseau a déployé ses ailes » L'adolescence était la période des changements, des découvertes, des questionnements. C'était aussi celle où de simples rencontres bouleversent bien plus qu'une petite journée. Et ça, Hatori ne s...