Hatori rajusta sa position une énième fois, sous l'œil stressé de Hitoka assise de l'autre côté du couloir. La petite blonde n'en menait pas large, alors pour éviter de ruminer ses angoisses elle s'occupait l'esprit. Et la brune était définitivement la meilleure, ou pire, chose qu'elle aurait pu trouver aujourd'hui.
Comme la veille, la jeune fille était arrivée avec des cernes, encore plus grandes, et s'était bien retenue de bailler au moins trois fois avant même d'embarquer dans le minibus. Et pourtant, elle gardait les yeux ouverts et la lueur au fond ne trahissait pas la moindre fatigue. Si elle avait de nouveau pensé initialement que sa camarade avait peu dormi la nuit dernière, elle avait vite revu son jugement devant le contrôle évident de sa voix. Elle n'était pas comme hier, c'était certain et la jeune mangeuse ne savait décidément pas en quoi.
Et à côté de tout ça, elle avait milles choses à faire avant le début officiel de la finale. Si rassembler les gourdes et plier les serviettes était simple, rassurer les garçons l'était bien moins. C'est presque si elle n'avait pas crain que Tadashi lui fasse un malaise sous le nez, crispé et livide qu'il était. Fort heureusement, l'échauffement leur avait permis de se détendre un peu, plongés dans le bain en voyant Tobio et Shouyou effectuer la même attaque verticale que face à Seijo. Et leurs esprits apaisés, le coup de sifflet approchant, elle pu rejoindre les gradins où l'attendait des supporters inorganisés mais motivés.
- J'ai trouvé un espion ! s'écria Saeko en arrivant un peu après elle.
- Non non non, je ne suis pas un espion, protesta le garçon en ôtant son masque. Je suis le frère de Tsukishima Kei mais chut... il ne voulait pas que je vienne.
- Trop tard, constata Hatori en jetant un coup d'œil en contrebas pour tomber sur le regard noir que le central adressait à son ainé.
Mais cela n'empêcha pas le nouveau venu de se mêler à eux sans passer tout le temps du match assis par terre à se cacher.
Hitoka se retrouvait donc entre la sœur de Ryu à sa droite et sa camarade à sa gauche, qui avait elle-même l'ainé des Tsukishima à la sienne. A côté de lui, elles ne paraissaient pas bien grandes mais à force de passer des heures avec des garçons dont la taille moyenne était vingts centimètres au-dessus de la sienne, la première année s'étonnait moins. Et puis Kei ne pouvait pas être le seul géant de sa famille non plus.
Le son strident annonçant le début des hostilités arrêta net ses questionnements et ramena illico son stress. Elle ne pouvait plus que se focaliser sur le jeu, parfois écoutant un peu distraitement les commentaires de Makoto et Shimada et les exclamations de Saeko entre deux de ses propres cris d'encouragement. Elle avait aussi la vague présence de la brune de l'autre côté, poussant aussi sur sa voix en cœur avec l'assemblée d'élèves derrière eux. Les étranges impressions qu'elle avait eu ce matin étaient maintenant bien loin dans sa tête.
Elle avait tout de même noté le rire nerveux qui avait saisi son amie lorsque Koushi s'était mit à hurler aux autres de se calmer depuis le carré des remplaçants. C'était bien rare de le voir comme ça mais son intervention avait été des plus utiles, c'était indéniable. Et le crispement de ses doigts sur la rambarde, à chaque fois un peu plus à mesure que Yuu se rapprochait du bon amorti contre Wakatoshi.
- C'est vraiment dur d'être gaucher, il a du mérite, avait-elle murmuré.
- C'est vrai que tu l'es aussi, renchérit celle à l'étoile. Il y a plein de choses qui vous demandent des efforts.
- Oui. Et même s'il est puissant, je suis sûre que le sens de rotation et le style de passe ne doit pas toujours être évident.
- C'est un apprentissage pour toute l'équipe, précisa Akiteru. Un joueur gaucher a des gestes différents mais ils ne seront jamais bons si ses coéquipiers n'en tiennent pas compte non plus. Et vu le niveau du numéro 1, Shiratori s'en sert au maximum.
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Déploiement |Haikyuu FF|
Fanfiction« On dirait que le petit oiseau a déployé ses ailes » L'adolescence était la période des changements, des découvertes, des questionnements. C'était aussi celle où de simples rencontres bouleversent bien plus qu'une petite journée. Et ça, Hatori ne s...