Déploiement |Haikyuu FF|

Chapitre 71

Il gravissait les marches deux par deux, mu par un mélange de curiosité et d'impatience. Il se savait parfois influençable et s'imprégnant trop facilement des émotions environnantes mais que quelques mots le poussent à courir, cela arrivait rarement hors match. Mensonge ou faveur, il ne le saurait qu'une fois qu'il aurait atteint le dernier étage.

Koushi n'avait pas tout suivit au raisonnement de Tetsuro, passant d'un agacement à ce qu'il revienne à la charge une nouvelle fois à un total ébahissement dans les derniers instants. Si ses oreilles ne lui avaient pas joué des tours, le noir lui avait adressé un message on ne pouvait plus explicite avec toute la finesse dont il le pensait capable. Ce qui passait pour des menaces à première vue s'était transformé en une forme d'encouragement. En plus que cela, le gris pensait avoir même décelé un certain ravissement. Pour elle ou pour lui il ne savait pas mais il connaissait assez ses classiques pour connaitre les rudiments de la pièce de Shakespeare, en faisant abstraction de la fin, et cela lui hurlait d'avoir une conversation avec Hatori.

Comme le capitaine le lui avait annoncé, il la trouva accoudée à une fenêtre, carnet posé sur le rebord et crayon en main alors que son regard se perdait dans le ciel nocturne. La mine graphite effleurait le papier sans rien y tracer, inscrivant plus dans l'esprit que physiquement ce que ses yeux pouvaient contempler, alors que les siens ne juraient que par elle.

Ne souhaitant pas interrompre sa contemplation, le gris se rapprocha sans un bruit de la jeune fille et prit le temps de se mettre à ses côté pour tourner le visage vers l'extérieur et chercher ce qui la captivait tant. Un courant d'air froid la fit frémir et il prit l'initiative de se rapprocher pour accoler leurs épaules, maigre contact pour lui transmettre sa chaleur. La sensation sembla la réveiller puisqu'elle tourna subitement la tête vers lui, yeux écarquillés de surprise.

- Suga ? Depuis combien de temps es-tu là ?

- Je viens à peine d'arriver, rassure-toi.

- Tu es venu pour me ramener aux dortoirs ? C'est déjà l'heure ?

- Aucune idée, je n'ai pas regardé mais de toute façon je ne suis pas venu pour ça.

- Pour quoi alors ?

- Rien. Simplement te voir puisque tu passes beaucoup de temps avec ceux de Nekoma.

- C'est normal en tant que manageuse. Mais rien en vous empêche de venir me voir en cas de soucis.

« Ou autre », il pouvait le lire dans son regard.

- J'imagine mais tu dois aussi profiter des moments avec eux et Kuroo, tu ne les verras plus avant un bon bout de temps.

- Ce n'est pas parce qu'on ne voit pas les gens qu'ils ne sont pas là, évoqua-t-elle. On a les téléphones et se passer de moi quelques semaines ne va pas le tuer. On a toujours vécu comme ça : inséparables pendant les quelques jours où on se voyait puis silence radio pendant plusieurs mois. On est habitués à la distance et ça n'a jamais entravé notre relation.

- Tu es courageuse. C'est compliqué de se séparer de ceux qui nous entourent.

- Je sais que c'est dur mais je préfère penser aux moments passés ensembles qu'aux jours de solitude. Et nous ne sommes jamais seuls. Il a son équipe maintenant, ses amis comme Kozume et je sais qu'ils prennent soin de lui. Il doit penser pareil pour moi puisqu'à présent j'ai rencontré l'équipe, sourit-elle.

Elle avait changé. Elle qui avait connu la solitude physique et sociale affirmait maintenant que cette dernière n'existait plus pour elle.

- Il pense pareil.