Un peu raide sur ses pieds, les mains dans le dos mais le regard ferme, Yuutaro, lui aussi, l’observait de toute sa hauteur. Si une fois qu’elle avait fini de parler avec tout ceux qui l’accostait elle n’avait pas mal au cou, c’est qu’il était coincé. Les joueurs de Karasuno n’étaient pas dans les plus grands et à cet instant, un peu égoïstement, elle les remerciait. Même si son cou n’aurait probablement rien, encore une fois. La nature avait voulu qu’elle vive dans une famille de perches par une sorcellerie qu’elle n’avait pas encore résolue.
Mais plus que du jugement, c’était un mélange de doutes et de curiosité qu’elle lisait sur le visage crispé du central. Et cet échange visuel dura jusqu’à ce qu’une frappe d’Akira dans son dos ne lui donne l’impulsion d’ouvrir la bouche.
- Tu… tu es la sœur de Seikuu Nyakusan, non ?
- Oui. Hatori, compléta-t-elle.
- Oh… et… comment va-t-il ?
- Bien. Il est passé titulaire et vice-capitaine par la force des choses. On était allé voir votre match aux inter-lycées en Juin dernier. Il était content de vous voir vous amuser sur le terrain.
- Difficile de faire pire qu’avec le roi aussi, manifesta-t-il amèrement.
La rancœur le transcendait et elle essaya d’adoucir les formes de ses mots.
- Mais le jeu de Kageyama l’inspire encore, admit-elle en essayant de ne pas froisser son interlocuteur. Je ne suis pas objective, mais il a beaucoup progressé. Si vous venez à vous affronter l’année prochaine, j’espère que vous pourrez penser comme moi.
- Il va le suivre jusqu’à aller à Karasuno aussi ?
- Non, c’est aussi pour des raisons pratiques.
- D’accord. J’espère qu’on pourra s’affronter alors. Je n’ai pas beaucoup joué avec lui mais c’est bien s’il est content maintenant.
Il joua du pied mais elle reprit la parole avant que son mouvement de départ ne soit initié.
- Je pourrais lui dire que vous l’êtes aussi ? Si c’est le cas ? C’est ce que disait Kawa en tout cas et je ne pense pas qu’il me mente là-dessus.
Il y eu un instant de flottement à l’annonce du surnom, qu’elle se dépêcha de dissiper en reprenant sa phrase avec le nom complet. Son entourage n’était pas très varié jusqu’à peu et elle employait instinctivement les surnoms, savoir quand utiliser le nom complet ou non lui demandait encore un peu de réflexion. D’autant que le diminutif de Tooru lui était bien rentré dans le crâne.
- C’est… bizarre que quelqu’un d’autre de Iwaizumi-san n’appelle pas Oikawa-san par son nom complet, fini par lâcher Yuutaro.
Et pourtant, le passeur était bien le premier en ce qui concernait l’emploi de tout sauf du nom complet et initial.
- Il le voulait et ça ne me dérangeait pas.
- Le grand roi t’a demandé de lui donner un surnom ? s’exclama Shouyou. Mais t’as fait quoi au juste ?
« Il t’as rien demandé et tu lui en a quand même donné un » ironisa-t-elle mentalement.
C’était une question qu’elle s’était posé il y a quelques jours à vrai dire. Sur le moment, elle n’avait pas cherché bien loin, estimant que c’était une simple fantaisie. Mais après son échange dans la ruelle avec Koushi et sa vision plus calme des minces minutes que les deux passeurs avaient passés ensemble, il lui avait semblé que le moment était trop particulier pour être une lubie. Elle avait reprit le capitaine une fois parce qu’elle avait bien vu qu’il cherchait à jouer avec des cordes sensibles mais surprise de sa demande, elle n’avait pas saisit la suite. Son ton faussement inquiet, ses gestes doucereux et son regard un peu trop satisfait ne lui étaient revenu que plus tard.
Elle ne lui en voulait qu’à moitié.
Ou plutôt moitié moins qu’avant. Elle avait cherché la raison de son comportement et même sans qu’il ait craché le morceau, elle pensait avoir compris ce qui avait pu être à l’origine de ça. A se démener comme ils le faisaient pour sortir des cases qui les oppressaient, qu’elles viennent de facultés naturelles ou incomprises, ou d’une illusoire préservation, ils leur arrivaient de se comprendre un peu. Sans doute que Tooru était bien plus doué qu’elle mais les quelques petites informations qu’elle parvenait à glaner permettaient d’approcher des facettes.
Et si lui avait pu cerner son nouvel équilibre, il pouvait apparaitre que son agacement était concevable. Lui ne se contentait pas de ce qu’il avait et malgré les insécurités, il se dévouait corps et âme dans ce qui le faisait vibrer. Chose qui ne lui était surement pas apparu en voyant le gris, encore soucieux de son comportement lors de la finale et bien trop perturbé de la composition et l’entente du petit groupe. En allant le chercher comme il l’avait ait, Tooru avait voulu trouver une réaction, pour se rassurer – quand bien même il ne l’admettrait probablement jamais – que son ancienne cadette était bien entourée.
Dans un sens, il avait fait ça pour elle alors même si la forme laissait à désirer, elle pouvait au moins être reconnaissante de son intention. En ce malgré qu’elle ne suivait pas tous les fils de ses pensées.
- Je ne sais pas Hinata, je cherche encore, menti-t-elle.
Ses réflexions lui avait fait quitter un instant la discussion en court et ne devant pas être la seule, elle se répéta de nouveau :
- Donc Kindaichi-kun… est-ce que tu es content de jouer au volley maintenant ?
- Eh bien… ouais, je pense. Je sens que je progresse et les sensations que je ressens sont de plus en plus particulières. Ça ne veut rien dire comme ça, bafouilla de central. Impossible pour toi de dire ça à ton frère…
- J’ai compris je pense, le rassura-t-elle. Et toi Kunimi-kun ?
- Ça va, répondit-il en hochant la tête.
Elle avait bien senti qu’il aurait voulu s’éclipser rapidement mais le remercia avec un petit rire de lui avoir répondu.
- Certaines choses ne changent pas je crois.
Seul le numéro treize ne lui adressa pas de regard perplexe, déjà en chemin pour retourner dans les bâtiments principaux en lançant un vague « je rentre » à son coéquipier.
La jeune fille profita de le voir partir pour initier le même mouvement.
- Je vais y aller, j’ai rempli ma mission.
- Tu ne restes pas regarder ? questionna le roux. Suga-san disait que tu nous prenais comme modèles aux entrainements. Il y en a d’autres ici, non ?
- Oui mais il se fait déjà tard et le trajet est long.
- Je t’accompagnerais au retour si tu veux. Tu vas voir, ils font tous de super trucs ici !
Il apposa quelques argument enjoués de plus et elle abdiqua. Il n’allait visiblement pas lâcher l’affaire et elle n’avait pas envie de se creuser trop la cervelle. Cette soirée lui avait ramené quelques désagréables souvenirs et même si la politique de l’autruche n’était pas la solution, rester ici l’empêcherait de penser trop. Noircir des pages éviterait que ses idées ne le deviennent.***----------------------------------------------------***
Bijouuuur à vous petits aventuriers ~
Ils sont gentils Akira et Yuutaro, je voulais les placer un peu ^^ Et puis ça permet de lier encore un peu plus tout le monde ~
Et puis elle a gagné des models gratos! Et ça c'est coolJe vous laisse là, le travail m'appelle! Bon mercredi à vous!!!
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Déploiement |Haikyuu FF|
Fanfiction« On dirait que le petit oiseau a déployé ses ailes » L'adolescence était la période des changements, des découvertes, des questionnements. C'était aussi celle où de simples rencontres bouleversent bien plus qu'une petite journée. Et ça, Hatori ne s...