Le soleil de début mars réchauffait à peine leurs doigts gelés. Qu’importe, ils communiquaient leur chaleur autrement. Adossés au mur, assis dans l’herbe exceptionnellement sèche, sa tête à elle sur lui et leurs mains nouées, ils s’étaient tout les deux tu.
Ils savaient pourtant qu’ils devaient parler, mettre les choses au clair une dernière fois, poser ce qui devaient l’être tant qu’ils étaient en la présence de l’autre. Chacun ne savait que trop bien ce que pouvait ressentir l’autre. La peur. La tristesse. La solitude précoce. L’espoir un peu irrationnel. Depuis le début ils avaient eu cette épée de Damoclès au-dessus deux. Ce précipice invisible que l’un pouvait franchir et pas l’autre. La connaissant plus que trop bien maintenant, Koushi se doutait qu’elle avait dû compter les jours depuis déjà quelques temps.
Il voulait prendre la parole, mais ne savait pas par où commencer. Il avait tant de choses à dire, la seule phrase intelligible qui pu sortir de sa bouche fut bancale au possible au vu du moment.
- J’ai l’impression que ça fait à peine deux mois que on s’est retrouvé ici pour la première fois. C’était en mai déjà ? Le temps passe vite.
Elle tourna un regard oblique vers lui.
- Tu te mets à dire ce genre de choses toi ? C’était pas du ressort de Azumane-senpai ça ?
- Si, parfaitement, ria-t-il. C’est naze au possible là.
- Un peu oui, j’ai pas vraiment envie de refaire le monde sur ces mots-là.
Lui non plus, ils n’en n’avaient pas le temps de toute façon.
- Je te remercie de m’avoir accordé cette chance, reprit-elle après un silence. J’ai passé de super moments en ta compagnie, ce jour est venu trop tôt.
- Et à t’entendre on dirait que je vais mourir, t’es pas franchement mieux là.
Ce fut à son tour de rire, approuvant par la même occasion leur mise à égalité des amorces de sujets pourries. Visiblement, aucun des deux n’était meilleur et arrivait à trouver les bons mots, la bonne accroche.
- Je crois que j’aurais préféré pleurer, avoua-t-elle. C’est dur de dire au revoir comme ça, ça me semble pas réel.
- Oui, je suis d’accord. Mais c’est peut-être justement parce que c’est un au revoir et non un adieu.
Elle se prit d’une soudaine passion pour ses pieds, détournant le regard.
- Qui sait… On se dit au revoir dans une situation aujourd’hui, pour peut-être voir que c’était un adieu à nos retrouvailles. Je ne voudrais pas que tu restes dans ce présent qui deviendra notre passé quand tu auras franchi le portail. Si on compte au minimum deux ans, tes choix auront peut-être changés, tu auras peut-être même oublié ces moments. Ce n’est pas un encouragement, une grande partie de moi voudrais que rien ne change, avoua-t-elle en un murmure. Mais une autre me rappelle qu’il vaudrait mieux que je ne me fasse pas d’illusions. Quand bien même il y a ce que je veux, je ne contrôle pas tout.
Il attendit d’être sûr qu’elle ait fini avant de répondre, les yeux tournés vers le ciel.
- Ce que je ne voudrais pas surtout, c’est ne plus te retrouver présente dans mon futur.
Il senti les boucles brunes fouetter sa joue lorsqu’elle tourna la tête vers lui. Sans même le voir, il pouvait sentir l’éclat de ses iris aciers le transpercer avec leur lueur d’espoir.
- Ce que je dis ne concerne que moi, poursuivit-il, mais je n’arrive pas à imaginer un futur très différent de maintenant. Je suis peut-être jamais sorti avec quelqu’un, mais je ne me suis jamais retrouvé à ne plus vouloir lâcher quelqu’un non plus. Si on compte ces deux ans, je n’ai pas envie que ça change. Peut-être que je m’égarerais un peu en chemin, je ne suis pas assez fou pour me croire si droit, mais à la fin, j’ai bien envie que la route finisse là où elle a commencé. Avec toi.
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Déploiement |Haikyuu FF|
Fanfiction« On dirait que le petit oiseau a déployé ses ailes » L'adolescence était la période des changements, des découvertes, des questionnements. C'était aussi celle où de simples rencontres bouleversent bien plus qu'une petite journée. Et ça, Hatori ne s...