- Se… Seikuu… Seikuu. Nous sommes arrivés.
Elle émergeait doucement, cherchant à quitter sans trop de regrets les doux bras de Morphée. Elle ne se savait pas si fatiguée lors de leur départ mais visiblement l’euphorie dans laquelle elle baignait l’avait tellement détendue qu’elle ne s’était pas sentie partir. Serrant dans ses bras le cadeau des Nekoma, les écouteurs vissés sur les oreilles, sa tête avait rapidement rencontré la fenêtre adjacente. Aucun virage ni heurs ne l’avaient fait ciller, tout comme elle n’avait rien entendu des exclamations vexées de Shouyou quand Kei lui avait dit que les sièges étaient forcément confortables pour lui avec sa taille d’enfant. Bercée par les ronflements du moteur faisant vibrer le verre, enveloppée d’une douce fragrance et sur ses genoux un présent d’une grande importance, elle avait fait de délicieux rêves desquels Kiyoko cherchait maintenant à la tirer.
- Moui… J’arrive…, marmonna-elle en s’étirant.
- Entendu, répondit la troisième année en s’éloignant vers la sortie.
Hatori rejoignit le groupe quelques secondes après elle, partiellement éveillée mais en capacités de garder les yeux ouverts et avancer sans se fier trop au radar. Les autres récupéraient chacun leurs affaires, échangeant leurs deniers mots avant de prendre le chemin, seul ou accompagné, de son chez soi. Saeko attendait son frère un peu plus loin, le pressant pour qu’elle puisse se reposer après toute cette route. Takeda et Keishin leur adressèrent quelques recommandations pour que leurs corps puissent enfin profiter d’une nuit longue et douillette, sans avoir à préparer un lendemain sportif, les incitant à rentrer rapidement au vue de l’heure tardive. Les adolescents acquiescèrent, remerciant encore une fois leurs entraineurs pour ce super camps, ainsi que leurs manageuses pour leur dur labeur. La plus âgé proposa d’ailleurs de raccompagner la plus jeune, son appartement ne lui faisant faire qu’un léger détour. Yuu serait ramené par les Tanaka et les 3 autres premières allaient dans la même direction. Kei et Tadashi s’étaient déjà éclipsés, suivit peu de temps après par l’autre duo de secondes, dans une atmosphère moins tendue qu’il y a une semaine. Daichi et Asahi attendaient que leur ami ne finisse de mettre son sac pour partir à leur tour. Mais le gris hésita, regardant la brune faire les derniers signes de mains aux autres filles avant de tourner les talons pour en faire de même, seule.
- Sei’ ? l’interpella-t-il. Tu habites dans quel quartier ?
- Celui près du parc aux oliviers.
- Et personne n’est venu te chercher ?
- Ils ne pouvaient pas, ils ne savent pas que je suis rentrée avec vous. Mais tout ira bien, ce n’est pas loin. Rentrez-bien et passez une bonne nuit senpais.
Sa marche décidée fut stoppé au bout de trois pas, la lanière de son sac tendue en arrière et retenue par quelque chose. Koushi se plaça d’une enjambée à ses côtés, un sourire espiègle sur le visage.
- Mais quels senpais serions-nous si on te laissait rentrer seule ? Je t’accompagne, histoire que tu ne te perdes pas en chemin avec la fatigue. Daichi, Asahi, on se voit plus tard, dit-il un peu plus fort à l’adresse des deux garçons.
Le capitaine leva son pouce en approbation et ils s’éloignèrent à leur tour, dissimulant leur expression moqueuse et amusée dans la pénombre.
- Ce n’est pas ton chemin Suga-sen’, reprit-t-elle. Tu n’as pas à faire ce détour pour moi.
- Ça ne me dérange pas. J’aime bien passer du temps avec toi, avoua-t-il.
- Moi aussi, reconnu-t-elle après quelques secondes avec un grand sourire. Merci de me raccompagner.
Ils se mirent en marche, discutant joyeusement, faisant le point sur la semaine qui venait de s’écouler avant de retourner sur des sujets plus bateaux, des anecdotes d’enfance.
- J’ai été surpris d’apprendre que tu avais finalement quatre frères. Vivre avec eux ne doit pas être simple tous les jours.
- Oui et non. Je n’ai jamais été sans eux, je suis habituée quasiment depuis ma naissance à les avoir autour de moi. Et je pense que la maison serait moins animée si j’étais seule.
- Surement oui.
- Et toi ? Tu as des frères et sœurs ?
- Un frère, il est en primaire.
- Oh, je t’imagine bien en grand frère attentionné, ria-t-elle. Ton rôle dans l’équipe vient surement de là. Il y a difficilement plus observateur et dévoué que toi auprès des autres.
- A t’entendre je serais une sorte de maman, riposta-t-il taquin.
« Pas qu’une sorte si tu veux mon avis » ajouta-t-elle pour elle.
- C’est possible. En tout cas si une mère agit comme toi j’aurais bien aimé voir ça de mes propres yeux, murmura-t-elle alors qu’ils se faisaient songeurs.
- Est-ce que… tu veux en parler ?
- Oh non, ne t’en fait pas. C’est plus de l’envie que du regret, je l’ai à peine connue. Mais parfois je me demande comment c’est d’avoir quelqu’un pour parler de ses problèmes, de ses goûts, ses envies. J’ai mon père mais il y a certaines choses sur lesquelles il ne peut me répondre, Internet lui raconte tout et n’importe quoi sur les femmes et il est assez occupé. Ma grand-mère aussi et les choses ont évolués en cinquante ans. Mais maintenant que j’ai fait un pas vers l’équipe, je vais essayer de me rapprocher de Yachi et Shimizu-senpai. J’ai très envie de les connaitre et j’ai beaucoup à apprendre d’elles.
- Je me répète encore je crois mais elles en seraient ravies. Tu passeras nous voir à l’occasion à l’entrainement ou un midi. Plus besoin de manger que tous les deux en cachette dans notre coin.
Il en parlait comme le petit secret d’une époque lointaine. Ce qui n’était pas si erroné, elle avait l’impression qu’une éternité s’était écoulée depuis ces jours.
- C’est vrai mais on continue quand même les entrainements ?
- Et que je te serve encore de modèle ? Tu vas finir par connaitre mieux mon corps que moi à ce rythme.
- Pourquoi pas alors, il y a certainement des choses que j’ignore encore, tenta-t-elle d’une voix curieuse.
Elle mit un temps avant de saisir l’implicite de ses mots mais réagit de la même manière que le gris : des yeux bien ronds et une montée progressive de la gêne traduite par une rapide coloration de ses joues et ses oreilles. Elle reporta son regard sur ses pieds en serrant la lanière de son sac tandis qu’il levait la tête pour fuir dans les étoiles en passant une main sur sa nuque. Leur silence vient rejoindre celui de la nuit, dont l’atmosphère s’était alourdie, et ils finirent le chemin en s’évitant des yeux et cherchant en vain une phrase pour casser le malaise. Ils ne trouvèrent finalement rien et arrivèrent devant chez la jeune fille.
- Je… c’est ici… Merci de m’avoir accompagnée, amorça-t-elle.
- De… rien. Au moins tu es bien rentrée.
- Oui. Rentre bien toi aussi… Et envoies un message quand c’est le cas.
- Je le ferais. Bonne nuit Sei’, à la prochaine. Conclu-t-il en rebroussant chemin avec de petits signes de mains alors qu’il avait réussi à reporter ses pupilles sur elle.
Elle le salua en retour, de légères traces cramoisies encore sur les pommettes mais les yeux rivés sur son ainé.
A peine la porte refermée qu’elle s’accroupi en expirant longuement. Elle ne savait pas ce qui lui avait pris de dire ça mais ce qui la perturbait le plus était bien sa propre réaction. Avec Tetsuro elle n’aurais jamais été gênée mais là, impossible de se contrôler. Et plus que d’être désagréable, elle ressassait ce souvenir, un moyen comme un autre de conserver la présence du garçon avec qui elle passait de si bons moments et dont l’odeur l’enveloppait alors qu’elle enfouissait son nez dans le col du tee-shirt.***----------------------------------------------------***
Bonsoir petits aventuriers!
J'ai complètement oublié de poster ce chapitre, quelle honte O.o Franchement, c'est pas une heure ça...
M'enfin, dans un sens il colle à l'horaire du moment ^^ Petit moment gênant, alors que j'étais pour ma part complètement gaga de leurs réactions. C'est adorable de voir qu'ils commencent à être gênés, vous ne trouverez pas?On se revoit dans quelques jours, et le bon jour, pour le chapitre prochain. Bonne nuit à vous ~
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Déploiement |Haikyuu FF|
Fanfic« On dirait que le petit oiseau a déployé ses ailes » L'adolescence était la période des changements, des découvertes, des questionnements. C'était aussi celle où de simples rencontres bouleversent bien plus qu'une petite journée. Et ça, Hatori ne s...