Chapitre 57

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- Je... il y a quelques temps surement mais maintenant je ne sais pas trop, avoua le cadet. Tu avais l'air de tenir vraiment à aller voir ces matchs alors ce n'aurait pas été juste de te retenir.

- Oï, Nyaku qu'est-ce que tu nous sort là ? s'insurgea Haruno à sa gauche. Elle avait peut-être envie mais le faire dans notre dos, ce n'est pas correct. Elle était peut-être seule dans les gradins, aux milieux de ces inconnus, qui sait qu'elle mauvaise rencontre elle a pu faire. Et comment s'est-elle rendue là-bas ? En train? Seule ? Ou en stop ? Qui t'as emmené Hatori ?

- J'y suis allée avec l'équipe, j'avais eu leur accord.


Un fait, rien de plus, elle ne voulait visiblement rien laisser paraitre de trop.


- Quoi ? Tu es retournée dans ce bus avec eux ? Ils ne t'ont rien fait au moins ?

- Et tu te rends comptes que tu as gaspillé ton temps ? rajouta l'autre. Aller voir des qualifications ? Et tes études ?

- C'est justement parce que je suis bonne élève que j'ai eu le droit de les accompagner. Takeda-sensei a confiance en moi là-dessus.

- Peut-être mais s'il t'arrive quoi que ce soit il ne pourra rien faire. En tant que professeur référent il était sur le terrain avec les joueurs, personne n'était avec toi. Si quelqu'un était venu t'aborder, il n'aurait rien vu, tu te rends compte des risques ? Et le gymnase devait être rempli de garçons en plus, autant de nuisances potentielles.


Garder son calme, ne pas se laisser dépasser par cette embuscade, c'était tout ce à quoi elle devait penser.


- Haru, arrête s'il te plaît. Je n'étais pas seule en haut, il y avait Yachi, Ukai-san et les enfants. Et les joueurs présents avaient autre chose à faire que de s'intéresser à nous, c'était un tournoi.

- Hatori, tu ne te rends pas comptes de ce que les gens peuvent penser de toi.

- Et vous ne vous rendez pas comptes de ce que je pense de vous !


Elle avait crié, s'était levée, la voix brisée, les jambes tremblantes.

Nyakusan ne l'avait jamais vu ainsi, en proie à cette colère et cette tristesse. Elle qui ne disait jamais rien, ne protestait que pour des futilités, ne leur avait jamais reproché d'être trop prévenants venait de leur révéler enfin ce qu'ils lui avaient fait endurer.
Il aurait du s'en rendre compte plus tôt, il était censé être celui qui la connaissait le mieux, il aurait dû réfléchir plus, comprendre plus tôt. Il l'avait vu changer, ne plus être entravée mais à cause de son acharnement à se conforter dans sa mission de protection il l'avait privé d'un soutient. Le soir où elle leur avait dit qu'elle irait voir tous les matchs de Karasuno, il n'avait pas senti l'agacement dans son ton, l'annonce ouverte qu'elle leur avait faite de son plan. Lui qui ne voulait pas être harcelé par leurs ainés pour qu'il leur rapporte ses moindre faits et gestes avait eût un comportement tout aussi excessif à son égard.

Il s'en voulait. Leur en voulait. En voulait à cette mère qu'il n'avait jamais connu de ne pas avoir montré la voie à sa fille, de les avoir laissés. Il en voulait à celui qui était la cause de leur famille maintenant monoparentale. En voulait à son père de lui avoir rentré dans le crâne que sa sœur devait être protégée de tout, de tous, de ne pas lui avoir dit qu'il devait aussi la protéger d'eux même. A ses frères de lui avoir mis cette pression sur les épaules. A lui-même et surtout à lui d'avoir confondu protection et contrôle.


- Hatori..., commença-t-il par-dessus le froid qu'elle avait jeté, je suis désolée. Je... j'ai exagéré. J'ai eu un mauvais comportement envers toi, depuis longtemps. Pardon.


Sa phrase surpris tout le monde, il vit sa sœur ouvrir de grands yeux et aperçu leurs ainés se tourner vers lui, choqués.


- Que... mais qu'est-ce que tu as au juste Nyaku ? reprit Haruno sur un ton plus calme que précédemment.

- Je viens de me rendre compte de ce que j'ai fait vivre à Onee-san alors je m'excuse. Depuis qu'elle est petite on est toujours sur son dos, toi, Isai, Ichi, papa ou moi. On ne la laissait rien faire, ou seulement avec nous et c'était rarement ce qu'elle avait choisi. Maintenant qu'elle est au lycée, qu'on se voit moins, j'ai compris que je l'avais empêché de faire beaucoup de choses. Se faire des amis, aller dans un club, faire des sorties, ce genre de choses que nous on peut faire parce qu'on n'a personne pour nous surveiller, empêcher les autres de venir nous voir. Elle... quand tu m'as offert ce tableau, reprit-il en s'adressant à elle, et qu'on est allé voir le match, j'ai pensé que tu avais peut-être approché l'équipe et j'étais frustré que tu ne nous en ai pas parlé, un peu jaloux aussi puisque maintenant tu pouvais voir Kageyama-senpai meilleur que tout ce que j'avais connu. Mais même moi je n'aurais pas voulu me parler de ça. A l'époque j'aurais eu le même comportement que Onii-san, te dire que tu es inconsciente, qu'ils peuvent te faire du mal et tout ça.


Il déglutit en imaginant la chose.


- Puis j'ai vu tes sourires lorsque tu étais au téléphone avec quelqu'un, l'expression que tu avais en dessinant ou en rentrant des cours. Et en rentrant de la semaine que tu as passée à Tokyo aussi, tu avais l'air vraiment heureuse et je crois que je ne te voyais pas comme ça en dehors de moments que tu passais avec Tetsu. Alors c'est un peu tard et je ne serais pas très utile mais si tu veux allez voir les matchs, vas-y. Pour tout le reste aussi, je ferais de mon mieux pour ne pas trop m'inquiéter et je promets de faire des efforts pour ne plus chasser tout le monde sans bonnes raisons. Donc pardon nee-chan.


Il avait essayé de résumer le mélange de ses pensées de ces cinq derniers mois et ne souhaitait pas croiser leurs regards maintenant. Il se doutait que ses frères allaient le regarder avec des yeux comme des soucoupes, les traits peints d'incompréhension et peut-être d'un peu de colère qu'il dise de telles choses alors qu'il était le plus jeune mais ce qu'il ignorait c'était la réaction de sa sœur. Elle pouvait tout aussi bien être suffisamment en colère pour ne pas le pardonner tout de suite ou ne pas vouloir le croire vu le début d'interrogatoire qu'il lui avait fait passer. Maintenant qu'il avait ravalé sa fierté, il espérait au moins que ses actes futurs allaient appuyer ses mots, qu'il ne ficherait pas tout par terre avec un mot de travers, un geste de trop.
Il tapait encore du doigt son genou, se sentant comme un condamné attendant la sentence. Il entendit des chaussons frotter au sol et vit le bout de ceux-ci se positionner face à lui alors qu'il sentait deux bras passer au-dessus de ses épaules et une douce chaleur le recouvrir.


- Merci, souffla Hatori. Merci beaucoup Nyaku. Je sais que toi aussi tu as eu de la pression et que tes intentions n'étaient pas mauvaises au fond mais que tu t'en sois rendu compte et que tu le dises toi-même me touche beaucoup. J'avais peur que l'on se fâche, que l'on se braque mais même si on est dans des écoles différentes et que nous changeons tu restes mon frère, et ça sera toujours le cas. Le plus important est que on puisse avoir confiance en l'autre et je sais que tu t'inquièteras toujours pour moi. Et si tu t'es senti à l'écart, lorsque tout sera arrangé, on pourra échanger comme avant. Si je ne disais rien c'est parce que je savais que nous serions en conflit alors si tu fais des efforts, j'en ferais aussi.


Il senti ses yeux s'humidifier.

Sa sœur avait toujours été plus qu'une sœur. Elle était sa confidente, sa meilleure amie, sa mère alors que lui n'avait même pas été un bon frère pour elle. Qu'elle lui accord un pardon possible si rapidement lui faisait si plaisir, si mal aussi d'avoir fait mal à une telle personne. Il ne pensait pas le mériter. Il y avait quelques temps, ses coéquipiers lui avait fit remarquer qu'a trop imiter Tobio il avait pris aussi certaines mauvaises habitudes sur le terrain et que c'était mieux depuis que le roi était parti. Alors si son idole avait pu changer pour son équipe, il changerait pour sa sœur. Il ferait des efforts, il se le jurait, pour qu'elle n'ait plus à le pardonner. Et il la soutiendrait, car si lui avait compris, restait à savoir ce que leurs ainés pensaient et ce qu'ils tiraient de leur petite scène.


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Hey hey hey!! Comment ça va petits aventuriers?

Petit Nyaku a vu sa soeur grandir. Le cadet qui voit l'ainée prendre des chemins différents, c'est toujours quelque chose dans chaque famille, encore plus dans la leur. Et cette prise de position de Hatori, que de chemin depuis les initiaux "je veux pas trop que les gens me connaissent...". Comment auriez-vous réagit avec une telle famille?

Je me suis beaucoup demandé dans ce chapitre comment écrire toutes la formules familiales qui sont propres au Japon... Est-ce qu'il était préférable de mettre "onee-san" ou un "grande-soeur" qu'on a pas l'habitude d'entendre par chez nous... Idem pour le "otou-san" pour "père" ou "papa". Je crois que c'est un joli mélange XD Comment vous faites vous?

Bonne petite semaine à tous, on se revoit dans 3 jours (le même jour que la fin de l'animé de SpyXFamily T.T)

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