Lorsqu’il revient de la bibliothèque, il fut surpris de voir Hatori sortir du bureau des professeurs.
- Sei-chan ? s’étonna Tadashi. Qu’est-ce que tu fais ? Tu avais rendez-vous ?
- Je voulais demander un conseil, répondit-elle. Et toi ?
- Je voulais rendre le livre que j’avais pris pour le voyage. Ça faisait plus de trois semaines qu’il était sur mon bureau, la bibliothécaire m’a un peu reprit sur le délai, avoue-t-il.
Un peu moqueuse et désolée, elle posa une main sur son épaule.
Ils finirent par regagner leur salle ensemble, ébauchant leurs hypothèse sur la prochaine partie de chapitre en cours. Leur professeur d’histoire avait un peu bousculé son programme. Ayant trop parlé sur l'ère Showa, il avait prit du retard et donnait ses cours au compte goutte. Il prenait auparavant un temps au début de chaque nouveau titre pour expliquer grossièrement le déroulé, il avait sauté cette partie cette fois-ci pour tenter de réduire l’écart avec ses collègues.
Faisant coulisser le battant, il furent soulager de voir une pièce encore pleine de vie et désorganisée. Ils avaient encore un peu de temps. N’ayant pas de montre l’un ou l’autre, c’était parfois un pari de revenir sans aucune idée de l’heure.
Déjà assis à sa table, Kei écoutait de la musique les yeux fermés, semblant presque dormir. Le vert savait que ce n’était pas le cas, mais ainsi positionné, il s’assurait le repos de ses sens face à toute cette agitation. Avec l’approche des examens, son ami devenait de plus en plus sérieux, élevant encore le niveau déjà élevé qu’était le sien. D’ici quelques jours, lui aussi entamerait sérieusement les choses.
- Tsukki, l’apostropha-t-il doucement, il nous reste combien de temps avant le début ?
L’horloge de leur classe avait rendu l’âme la veille et ils attendaient toujours une pile de rechange. Il savait que son ami pouvait l’entendre, il ne mettait jamais le son très fort, et Tadashi reconnaissait que son accès de flemme estimait son propre pupitre un peu loin pour aller lui-même chercher son téléphone.
- Un peu plus de sept minutes à présent, répondit le blond sans pourtant regarder son écran ni ouvrir les yeux.
- Ça me laisse le temps de te prendre comme modèle, déclara la brune en prenant place sur la chaise en face de la table, son carnet reposant sur le dossier et dégainant un crayon d’il ne savait où.
Hatori avait pris cette petite habitude de se mettre à les dessiner avant chaque début de cours si elle le pouvait. Kei avait longtemps soupiré sans pour autant protester vraiment ou se détourner, mais à présent il ne disait plus rien, résigné que son message subliminal passe largement au-dessus de la petite tête de mèches folles. Le serveur avait fini lui aussi par accepter l’idée et était maintenant moins gêné de sentir son regard scrutateur le détailler de la pointe de ses chaussons à celle de ses cheveux. Il était déjà arrivé qu’elle demande à quelqu’un d’autre, mais c’était bien eux qui remplissaient le plus souvent ses pages, sans jamais pour autant faire deux fois le même dessin.
Cela ne faisait que quelques semaines, mais déjà elle était plus rapide, précise, employait bien moins sa gomme. Elle leur montrait toujours le résultat final, cherchant auprès d’eux un accord qu’elle ne les avait pas massacré et qu’elle n’avait rien oublié, mais il se retrouvait souvent pour sa part à lui faire des compliments admiratifs et honnêtes alors qu’elle en devenait gênée.
- Fin de semaine prochaine, je ferais une pause, énonça-t-elle. Je pense réviser les midis pour garder un peu de temps pour des essais plus aboutit le soir.
Au rappel des révisions qui commençaient à être sur toutes les lèvres, une idée revint au vert.
- Ça vous dirait qu’on révise ensemble d’ailleurs ? On le faisait déjà les week-end avec Tsukki, mais tu peux te joindre à nous Sei-chan.
- C’est vrai ? Je peux ?
La joie transparaissait dans sa voix. Pour autant, elle n’avait pas détourné le regard dans sa direction et restait concentrée sur son sujet.
- Oui, ça sera plus sympa, n’est-ce pas Tsukki ?
- Occasionnellement. Je vais déjà probablement récupérer les deux gamins des classes d’à côté, faudra que j’avance seul aussi.
- On t’aidera avec Yac'chan pour Hinata et Kageyama, ne t’en fait pas, ria la dessinatrice.
- Et si tu es libre ce week-end Sei, j’aimerais bien aller acheter quelques annales de révisions. Je sais que tu vois de la famille Tsukki, ça ne te dérange pas que j’y aille sans toi.
- Fais comme ça te chante, je te rappelle que j’ai déjà les annales d'Akiteru.
- C’est vrai, désolé Tsukki. Tu es disponible alors ? demanda-t-il en reportant son attention sur le jeune fille.
Pour la première fois depuis qu’elle dessinait, son crayon resta suspendu en l’air plus de cinq secondes. Elle avait même tourné la tête vers lui. Il pu distinctement voir la timide coloration qu’avaient prises ses joues et la pointe de son oreille gauche lorsqu’elle fit glisser une mèche rebelle derrière.
- C’est-à-dire que… commença-t-elle, j’ai déjà quelque chose de prévu… avec Koushi pour tout te dire. J’aurais bien aimé t’accompagner mais…
- Oh, pas de problème ! protesta-t-il. Je comprend totalement ! Pardon, c’était indélicat.
- Non non, c’était juste une question comme ça, tu ne pouvais pas savoir, répliqua-t-elle.
- Mais tu as du te justifier, ce n’était pas…
- Le prof ne va tarder, coupa Kei.
Au fond de lui, Tadashi le remercia. Il était encore parti pour s’embarquer dans n’importe quoi, son intervention le sauvait de la honte.
Encore assise sur sa chaise, le brune avait reprit plus vite contenance que lui et esquissait les dernières ombres de son portrait. Il persistait tout de même les traces de son empourprement sur ses pommettes et un sourire un peu rêveur. Sourire qu’il se retrouva à afficher aussi, réceptif à la simple joie de sa camarade. Il lui souhaitait vraiment de passer un bon moment ce week-end. Si toutefois leur professeur d’histoire leur laissait le temps de suivre et survivre à son rythme effréné. Il était à peine rentré dans la salle que déjà, la révolution industrielle anglaise en était rendue à son apogée.
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Salut salut mes petits aventuriers ~
Yoyo de points de vue, j'avoue avoir placé ce chapitre en pure transition pour en faire un de plus et avoir un peu de la simplicité de Tadashi (on l'oublie un peu lui ^^")
Mais non, vous n'avez pas rêvé, la petite sortie entre Koushi et Hatori approche à grands pas, je ne vous ait pas oublié ;) Mais je vous laisse quand-même mariner encore un moment, ça serait moins amusant sinon 0: pSur ce, bonne fin de semaine à vous et vivement le WE ^^
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Déploiement |Haikyuu FF|
Fanfiction« On dirait que le petit oiseau a déployé ses ailes » L'adolescence était la période des changements, des découvertes, des questionnements. C'était aussi celle où de simples rencontres bouleversent bien plus qu'une petite journée. Et ça, Hatori ne s...