Monsieur

Chapitre 3: Lorenzo

1 SEMAINE PLUS TARD

Déjà plus d'une semaine que j'ai repris les cours et la solitude pèse un peu plus chaque jour.

Après l'échauffement, Madame Grail, professeur de sport, nous demanda de nous mettre en équipe de deux soit le moment que je redoutais le plus. J'ai pu y échapper la semaine dernière grâce à son cours d'introduction.
Je soupirai et regardais autour de moi, ils étaient tous en binôme, je suis toujours la personne en trop, cette situation me fait tellement mal.

- Euh... Madame ils sont tous à deux je me mets avec qui du coup ? Demandai-je à ma professeur, assez embarrassée

Elle ne répondit rien, elle ne daigna même pas lever la tête de sa feuille.

Un mec passa à côté de moi et me demanda :

- Tu le sens ce vent ?

- Je pense que je me passerai volontiers de ta remarque !

Je me retournai pour voir à qui je m'adressais et tombai nez à nez avec un garçon très charmant, d'à peu près mon âge. Son visage ne m'était pas familier du tout, c'était la première fois que je le voyais.

- T'es dans la classe ? Lui demandai-je

- C'est bizarre que tu ne remarques que maintenant un beau gosse comme moi

- Euh c'est bon ne t'emballes pas trop non plus

Il rigola et je pus lui découvrir une magnifique dentition.

- Je m'appelle Lorenzo

- Moi Alice

- On se met ensemble ?

-Ouais

Après que la prof nous ait expliqué ce que l'on devait faire, on commença le cours de ping-pong.

- T'es un bon joueur. Lui dis-je en réalisant un service complètement pourri après une dizaine de minutes de silence.

- Merci toi t'es vraiment nulle par contre. Me répondit-il d'un air moqueur.

- Sinon t'étais où l'année dernière ? Parce que je suis sûre et certaine que tu n'étais pas ici

- Effectivement ! Avant j'habitais à Montpellier et je suis arrivé ici étant donné que ma mère ne pouvait plus s'occuper de moi elle...elle a des soucis psychologique, donc je suis venu vivre chez mon père.

- Merde...je suis vraiment désolée

- Désolé pour la balle ou pour moi ? Me demanda-t-il le sourire aux lèvres en voyant que j'avais un peu cassé la balle

- Un peu des deux ahaha !

J'arrêtais de rire lorsque je reçu deux balles de ping-pong sur la tête, je me tournai pour voir Jeanne et Paul se foutre de moi. S'en était trop. Je m'approchais d'eux et leur dis en tentant de garder mon calme :

- C'est la dernière fois que vous me faites ça c'est clair ? Parce que je vois que vous prenez un peu trop plaisir à me lancer quelques piques mais ça va vite s'arrêter, je ne compte clairement pas vous laisser pourrir ma dernière année !

- Ho comme c'est mignon, la gamine s'est trouvée quelqu'un qui ait bien voulu se mettre avec elle au cours de sport par pure pitié et elle fait déjà la thug. Me dit Paul

- Mais ferme là toi en fait

- Eh par contre tu redescends directe Alice, déjà d'où tu parles comme ça à Paul? Intervint Jeanne

- En même temps je trouve ça normal que tu prennes la défense du mec que tu...

Je m'arrêtais. Pourquoi ? Parce que je savais que ça allait aller trop loin et je ne voulais pas de problème, du moins pas maintenant. Je n'aime pas les problèmes en début d'année.

Jeanne devînt rouge et cria en serrant sa raquette :

- FINIS TA PHRASE SALE CONNE ! LE MEC QUE JE ?!

-Pourquoi tu t'énerves ? T'as peur pour ta réputation?

-Oh crois moi c'est toi qui devrait avoir peur de la réputation que je peux te faire !

Je soupirai et partis rejoindre Lorenzo alors qu'un silence pesant venait de s'installer.

-ALICE ATTENTION !

Je me retournai et eu le réflexe de me baisser en voyant une raquette de Ping Ping venir à toute vitesse vers moi.

Lorenzo la ramassa et la jeta sur la table de Jeanne et Paul avant de leur dire :

- J'voulais grave pas m'en mêler mais osez encore l'emmerder et vous verrez

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Lui demandai-je une fois qu'il revint à sa place initiale.

- Elle t'a lancé sa raquette et vu comment c'était bien partit ça pouvait te blesser la tête

- Merci beaucoup

- T'inquiète c'est rien mais le pire dans tout ça c'est que la prof elle remarque rien c'est vraiment dégueulasse

- Non mais laisse, elle est toujours comme ça, elle s'en fout de ses élèves elle est juste là pour son salaire en fait

- Je comprends mieux

Après la pause de 10h00, Lorenzo et moi nous rendîmes à notre cours de français.
L'heure était interminable à mes yeux, à tel point que je commençais à somnoler, jusqu'à ce que quelqu'un toque à la porte. Tous les élèves se levèrent pour accueillir M.Pred, notre cher et tendre prof de math, tout le monde se leva sauf moi.
Expliquez-moi quelle est l'utilité de se lever pour se rassoir aussitôt ? Et en plus pour une personne qui n'est pas du tout importante ?

-J'aurais besoin de parler à Alice, elle est là ? Commença mon professeur principal

-Normalement oui. Lui répondit mon prof de Français

Je fus bien obligé de me lever et le suivre  à l'extérieur de la salle. Il ferma la porte et me demanda :

- C'était quoi cette histoire tout à l'heure avec Jeanne et Paul ?

- Qui vous l'a dit ?

- Bah eux justement ! Écoute déjà que ce n'était pas très malin de ta part de rater ta rentrée, ça serait bien si tu pouvais éviter de te faire remarquer avec cette attitude, tu vas d'abord commencer par leur présenter tes excuses et cesser d'être aussi violente. Pour un simple « Tu peux nous donner notre balle s'il te plaît? » étais-tu obligé de t'énerver et leur lancer plusieurs balles à la tronche ? Désolé d'être vulgaire mais c'est con, vraiment con

- Hé bah putain

- Pardon ?

- Premièrement tout ce que ces deux imbéciles vous ont raconté bah la vie de ma mère que c'est totalement faux ok ? Parce que c'est eux qui me cherchent, c'est eux qui m'ont lancé des balles de ping-pong et même une raquette ! C'est d'ailleurs Lorenzo qui m'a défendu. Je veux bien que vous régliez les éventuels problèmes de cette classe, mais cherchez tout d'abord à bien comprendre les choses au lieu d'accuser les élèves à tort

J'ouvris ensuite la porte et rentrais dans ma salle, estimant que la conversation était finie.

Quelques minutes plus tard, la sonnerie retentit et je quittais l'établissement pour vite retrouver mon lit.