Chapitre 95 : Grift

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- Alice...Alice...Alice viens jouer avec moooi s'il te plaait

- Lina j'ai pas le temps là

Ma soeur me tira le bras en commençant à pleurer, je me levai et la prise dans mes bras, elle cessa ses pleurs, je la déposais donc au sol puis elle me dit en me montrant ses poupées Barbies :

- Moi je suis cette Barbie et toi tu es l'autre Barbie, on va a la piscine aujourd'hui !

Je commençais à jouer avec elle lorsqu'une voiture sortie de nul part vint vers nous à toute vitesse.

- Faut pas pleurer. Me murmura ma sœur

Je me réveillai en sueur, il était quatre heure du matin. Je me redressais et passais ma main sur mon visage, ce n'est plus possible, cette situation devient invivable. Il faut que je parte, que je prenne un grand bol d'air frais..
Trente minutes plus tard j'étais dehors avec l'impression que ce sentiment horrible ne me quittera jamais. Je veux être loin loin de tous ces problèmes, de toute cette souffrance.

Au bout d'une dizaines de minutes j'arrivais devant mon ancien collège, le collège Jouvillette.
Je le regardais avec nostalgie, je regardais le garage des professeurs totalement vide, je restais planté devant mon ancien établissement pendant je ne sais combien de temps avant de me lever et marcher, marcher jusqu'à ce que le soleil se lève, jusqu'à ce que mes pieds n'en puissent plus, marcher jusqu'à me perdre.
Il était 8h15 et j'etais épuisée, je ne savais même pas où j'etais mais j'espérais être loin de chez moi.
Mon portable sonna c'était un appel de ma mère, je ne répondis pas, je savais très bien que disparaitre comme ça, c'était leur faire du mal.
Pendant une bonne heure, les appels alternaient entre mon père et ma mère jusqu'à ce qu'à 10h30, alors que je venais tout juste de finir de manger , Baptiste m'appela et me laissa un message vocal.
Je partis m'asseoir sur un banc et decidais de l'écouter tranquillement.

"Bonjour, vous avez 40 nouveaux messages, nouveau message reçu aujourd'hui à 10h31...

Alice je t'en supplie réponds moi ou rappelle moi ! Tes parents m'ont appelés presque en pleurs, tout à l'heure Monsieur Pinthe m'a montré ce que la caméra de surveillance du collège a filmé cette nuit, on te voit devant le collège pendant une heure à rien faire, c'est un peu inquiétant quand même , mais j'espère que tu vas bien, qu'il ne t'ait rien arrivé ! Dis moi juste où tu es et je viendrai te chercher t'as ma parole, si tu veux je ne dirais rien à tes parents mais...Rappelle moi s'il te plait, je t'aime !

Pour passer au message suivant..."

J'éteignis mon portable et mon coeur se resserra un peu plus dans ma poitrine.

Je leur fais du mal.

Je regardais mon bracelet fétiche, celui que Baptiste m'a ramené de Thaïlande, un bracelet que je n'ai jamais enlevé même pour me doucher. Je me levais ensuite et me remis en marche. Partir, découvrir de nouveaux horizons me permets de m'éloigner de ce quotidien qui me brise un peu plus chaque jour. Je marchais jusqu'à me retrouver en pleine campagne, en fin de soirée, je me trouvais dans un petit village dont le couché de soleil illuminait le paysage, je pris un énorme bol d'air frais puis poursuivis ma route.
Alors que je marchais tout en admirant le lieu dans lequel je me trouvais, j'entendis quelqu'un m'appeler, je me retournai pour faire face à Alicia :

- Alice ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Tu sais au moins où t'es ?

- Bah non

- T'es dans le village de Grift, t'es super, mais super loin de Paris là

- Mais tu fais quoi ici toi ?

- Je suis venue voir ma famille

- En semaine ? Un mardi ?

MonsieurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant