Chapitre 104: T'es qui ?

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Point de vue de Alice :

J'ouvris doucement la porte et commençais à pleurer en le voyant branché de partout, les yeux clos. Je m'approchais timidement de son lit alors que Matthieu...Enfin, M.Pred s'assit sur la chaise en passant ses mains sur son visage.

J'attrapais la main gauche de Baptiste et l'observais sans rien dire, je me sentais en quelque sorte gênée que son frère soit présent. Jusqu'à ce qu'il me dise :

- Je vais chercher du café je reviens

J'hochai la tête et il partit.

- Baptiste je suis sincèrement désolée , désolée de t'avoir fait du mal, mais ce que je veux maintenant c'est que tu reviennes à toi, je veux que tu ouvres les yeux même si tu ne te rappelles pas de moi c'est pas grave, je veux juste revoir tes magnifique yeux, te revoir sourire et tirer la langue comme un gamin, je veux pouvoir t'entendre me dire que je fais des blagues de merde, je veux t'entendre me faire la morale m...Je veux juste que tu reviennes je t'en supplie Baptiste...Je t'aime et j'ai déjà perdu quelqu'un de très chère, je vais pas pouvoir supporter le fait de te perdre toi...Je sais pas si tu m'entends mais reviens vite à toi tu me manques, j'veux pas que ta dernière phrase soit "Alice je t'aime l'oublie jamais" je veux pas et tu sais pourquoi ? Parce que c'est quelque chose que je veux t'entendre dire toute la vie, jusqu'à l'infinie...J'y arrive pas sans toi... sans toi je sais pas, sans toi je n'existe pas, sans toi je n'aime pas car je n'aime que toi et je n'aimerais toujours que toi

Je me redressais pour lui faire un bisou sur le front comme il me là si souvent fait.

Quand j'eus enfin le courage de détacher ma main de la sienne je me retournai en sentant quelqu'un derrière moi et vis son frère, café en main, me regardant avec tristesse.

Je tentais de sourire et lui dit:

- Merci de m'avoir emmené ici

- C'est normal...Enfin non c'est pas normal mais...Je suis fatigué excuse moi

- C'est pas grave, je vous attends dehors

- Très bien

Je sortis donc en fermant la porte et après une dizaine de minutes M.Français sortit et me raccompagna chez moi. Arrivé devant ma maison il était 19h47.

- Merci Monsieur

- De rien, repose toi bien et pense pas trop à ça

- Vous aussi

Il me sourit et me dit :

- Maintenant faut que j'en parle à notre sœur, puis à nos parents

- C'est dur mais vous avez raison, il va se réveiller j'y crois aussi !

Il passa ses mains sur son visage en souriant avant de me dire de filer ce que je fis en lui souhaitant bonne soirée.

3 mois plus tard...

Depuis ce jour, j'ai passé pratiquement toutes mes vacances à l'hôpital, à parler à Baptiste, je lui raconte mes journées malgré le fait qu'il soit toujours dans le coma. Il a raté Noël et le jour de l'an nous voici donc en 2017 ! Des membres de sa famille passaient assez régulièrement au début, ses parents venaient le voir chaque jour ce qui m'empêchait d'y aller aussi mais ils ont du partir en voyage, maintenant c'est sa sœur et son frère qui passe tout le temps mais bien sûr sans moi, je me cache en attendant qu'ils finissent puis entre quand ils partent.
Mes parents quant à eux, se remettent doucement du décès de ma sœur mais pas totalement, ils sont également passés 2-3 fois pour voir Baptiste mais toujours sans moi, je leur faisais croire que j'avais pas envie de voir mon prof préferé dans le coma.
J'ai repris les cours cette semaine, les vacances de Noël se sont malheureusement achevées. Sinon en cours rien de spécial, le peu de joie de vivre qu'il me restait s'est effondré. Nous sommes Vendredi et je raconte comme d'habitude ma journée à Baptiste mais contrairement à d'habitude où je réussis à tenir, cette fois-ci je m'effondre :

- Baptiste s'il te plait réveille toi maintenant, c'est ton anniversaire dans 1 mois, c'est aussi mon anniversaire, j'aurais 17 ans tu te rends compte ? J'veux pas que tu rates ça et puis tu te rappelles on doit voyager rien que tous les deux, tu me l'a promis...

- Euh...Excuse moi ?

Je tournai ma tête en essuyant mes larmes et vis Mathilde près de la porte. Putain ça fait bizarre de la voir s'adresser à moi !

- Qui es-tu ? Comment tu connais mon frère ?

Sa voix était drôlement douce ! Je crois qu'il est temps de lui dire la vérité... Au moment où je voulus ouvrir la bouche un long bip se fit entendre dans la pièce, je regardais son rythme cardiaque, le signal était continue, Mathilde courut chercher des médecins alors que ma bouche s'entre-ouvrit, il peut pas mourir.

- T'AS PAS L'DROIT ! Criai-je, PARS PAS, TU PEUX PAS PARTIR !

On me boscula tandis que des médecins envahirent la pièce. Je me retrouvais dehors et la porte se ferma sous ma vue floutée.

MonsieurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant