Monsieur

Chapitre 114: Ô Canada

Au salon je m'assis en soupirant, mon père s'installa à mes côtés et ma mère nous rejoins rapidement.

- Explique nous Baptiste pour toi et ton élève, je veux ta version des faits

- Elle s'appelle Alice, ça été mon élève il y a un an quand je suis arrivé dans mon nouvel établissement, je savais qu'elle m'aimait mais je n'ai absolument rien tenté, le truc c'est que quand elle s'apprêtait à entrer en seconde j'ai dû lui avouer mes sentiments

- MAIS POURQUOI ? S'emporta mon père

- PARCE QUE JE L'AIME PAPA ET C'EST ÇA QUE PERSONNE NE VEUT COMPRENDRE ! J'EN AVAIS MARRE DE SOUFFRIR CHAQUE JOUR ! J'EN AVAIS MARRE DE ALICIA ! J'EN AVAIS MARRE DE TOUT, C'EST ALICE QUE J'AIME ! D'ACCORD C'EST PAS CORRECT AUX YEUX DE LA LOI MAIS JE M'EN FOUS CAR IL Y A VRAIMENT QUE ELLE QUE J'AIME MALGRÉ TOUT CE QUE VOUS POUVEZ PENSER ! LA DERNIERE FOIS QUE J'AI AUTANT AIMÉ QUELQU'UN C'ETAIT TYPHAINE !

- BAPTISTE TU NE PEUX PAS L'AIMER ! NON MAIS TU PENSES À NOTRE RÉPUTATION ? CE QUE LES GENS PENSERONS LORSQU'ILS APPRENDRONT QUE LE FILS DE LEUR AMBASSADEUR FAIT CE GENRE DE CONNERIES ?

- Evidemment y a que ta réputation, ta grande et fabuleuse image qui compte, mais tu sais que tout ça c'est pas éternel Papa ?

- Comme avec toutes tes pulsions à la con tu es en train de salir le nom de Pred ainsi que notre belle image familiale, nous avons décidé avec ta mère de t'envoyer dans un autre établissement où tu continueras d'enseigner tes Maths, ça sera au Canada, plus précisément au Québec. Nous avons déjà tout préparé, tu auras une maison cette fois-ci, tu auras tout ce dont tu as besoin là-bas ! Par contre si tu n'es pas d'accord avec cette proposition il va de soit que nous prévenons la police

- Pardon ?

- Pas la police police mais j'expliquerai ton cas à Tonton Nicolas et je lui demanderai de te juger comme n'importe quel homme c'est à dire 1 an ou 5 ans d'emprisonnement et l'amande tu devras te débrouiller tout seul pour la payer, l'argent sera reversé à une association caritative. J'ai choisi ton oncle Nicolas car personne d'autre ne le saura, les médias n'en parleront pas, tout se fera discrètement et notre reputation restera intacte. Que tu aies eu ou non des rapports de type sexuel avec elle, il est clair que tu as atteints des limites que tu ne devais pas atteindre, nous t'aimons et c'est pour cela que la prison te permettra de réfléchir aux conséquences de tes actes, on apprends de ses erreurs Baptiste

- Alors déjà j'ai eu aucun rapport avec elle et tu crois vraiment que aimer une de mes ancienne élève est une erreur ? Alors là c'est du grand foutage de gueule ! C'est humain d'aimer Papa, t'entends ça ? Humain !

-Baptiste les gros mots ! Râla ma mère

- Tu me fais bien rire Baptiste, tuer et violer aussi c'est un humain et il me semble que cette excuse ne passe pas aussi facilement ! Notre société tient debout parce que nous avons mis en place des cadres, des lois nous évitants de dépasser les bornes avec ce genre de pulsions, alors ton « C'est humain d'aimer » tu peux te le carrer là où je pense mon fils ! Maintenant choisis vite, nous n'avons pas le temps. Voici ton billet d'avion et voici le numéro de Tonton Nicolas à toi de choisir !

Je ne pouvais plus rien répondre, les paroles de mon père me firent l'effet d'une énorme claque sur le visage, une claque me montrant la réalité. Mais malgré ça, mes sentiments pour Alice et mon envie de rester auprès d'elle restaient  inchangés. Toutefois, quitter ma ville pour le Canada, quitter ma petite vie tranquille que j'ai pu construire ici, loin de Pierre, de mes collègues, de mes élèves et surtout loin de Alice, de sa mère, de son père, de tout, était une chose inimaginable. Malheureusement je me vois mal me retrouver en prison pour cinq ans et surtout pas avec mon oncle, il est cinglé en plus ! Un jour il a tiré une balle dans l'épaule d'un officier parce que celui-ci refusait de lui acheter à manger.

- Baptiste dépêche toi ! L'avion ne va pas nous attendre

- Mais arrête de le stresser ! Me défendit ma mère

- Il n'a même pas à réfléchir sauf si il est vraiment masochiste pour pouvoir passer cinq ans en prison avec son oncle. Qu'est-ce que j'ai pu faire au bon Dieu pour avoir un enfant aussi...

- Rayan ça suffit maintenant ! Le coupa ma mère.

Il y eut un long moment de silence durant lequel j'orientais ma main vers le billet d'avion.

- Tu vois quand tu veux

- J'veux pas la quitter. Chuchotai-je à moi même

- Viens, tes valises sont déjà prêtes, ton avion décolle dans 2 heures comme le notre. Me dit mon père.

J'hochai positivement la tête en me levant alors que ma sœur amena ma valise devant moi

- J'ai mis tes affaires comme les parents me l'ont demandé

Je la remerciais puis elle demanda à nos parents :

- Moi aussi j'peux partir au Canada avec Baptiste ?

- Non toi tu reste en France avec Matthieu

- Oui mais c'est un connard Matthieu

- Faudrait penser à les envoyer tous ailleurs, je ne supporte plus leur façon de parler ! Dit ma mère

- Mathilde tu souhaites aller où ?

- Au Canada avec Baptiste comme je viens de te le dire...

- Très bien on verra, Baptiste il est 22h40 dépêche toi s'il te plait

Je finis de fermer ma veste puis regardais une dernière fois mon appartement

Ramène au moins un souvenir

Je me rendis dans ma chambre et ouvris mon armoire où se trouvait tous les dessins que l'on m'a offert depuis que j'enseigne.
Je les pris tous y comprit celui de Alice, une caricature de moi avec un magnifique poème qu'elle m'a fait au dos.
Elle me l'a offert le jour de mon anniversaire, l'un des plus beaux jours de ma vie.
Je cachais cette précieuse feuille dans ma poche, quant au reste des dessins de mes élèves, je les mis dans une poche dans ma valise.
Je me rendis au salon sous les soupirs de mon père, je m'emparais du jeu Taken 5 car ce jeu fut le tout premier jeu auquel j'ai joué avec elle.

- C'est bon...Je suis prêt. Dis-je peu convainquant

J'entendis aboyer, je ne peux pas partir sans leur dire au-revoir.
Je m'agenouillais et pris mes chiens dans mes bras avant de leur chuchoter qu'on se reverrait.

- Mathilde tu vas t'occuper des chiens de Baptiste en attendant qu'il se soit bien installé au Canada et après on verra. Dit mon père.

Ma soeur acquiesça puis mon père ouvrit la porte en prenant ses valises et ma mère fit de même, ils saluèrent ensuite ma petite soeur qui leur gratta un peu d'argent et on partit.

J'ai fait une promesse à Alice et je la tiendrai, quoiqu'il arrive on se reverra et on voyagera.