OS Malec

Les pensées de Magnus

La nuit est tombée depuis plusieurs heures déjà et Alexander devrait être rentré depuis ce midi, mais il ne me donne aucune nouvelle. Ça lui est déjà arrivé d'être retardé par une mission de dernière minute ou bien par des rapports interminables à remplir pour l'Enclave. Je ne m'inquiète donc pas trop, et préfère profiter de ma soirée. Les clients n'ont fait que s'enchaîner au Pandémonium ces dernières semaines, alors maintenant que j'ai enfin un peu de répit, je ne vais pas me gêner pour me reposer. Une fois rentré, ce matin, je me suis offert le bain le plus chaud et le plus réconfortant de toute ma vie. Je m'y suis prélassé pendant des heures, jouant de ma magie pour que l'eau reste à la bonne température. Ensuite, je me suis préparé un merveilleux repas, comprenant tout ce que j'aime. De la viande, des frites, et quelques légumes pour faire genre. Ça m'a tellement fait du bien qu'après cela je me suis prélassé sur ma terrasse, le ventre à l'air. L'hiver ne s'est pas encore complètement installé. La nuit tombe tôt, le vent est plus frais, mais la chaleur sait encore s'imposer. Après avoir admiré le coucher du soleil, un verre de vin à la main et Président Miaou contre moi, j'ai préparé le dîner, en espérant qu'Alec soit rentré à temps. Il n'a pas donné signe de vie, mais puisqu'il est le directeur de l'Institut, je m'efforce de ne pas trop lui en demander. Après tout, il a le droit de vivre sa vie. Et vu qu'on est fiancés, je suis pratiquement certain qu'il reviendra toujours.

La sonnerie de mon téléphone finit par retentir vers vingt-deux heures. Légèrement plus inquiet, j'avais envoyé un rapide message à Alexander pour savoir s'il comptait rentrer pour dîner, et il m'avait répondu avec un simple « Non, désolé. Suis occupé, bisous je t'aime. » J'avais pris cet enchaînement de phrase pour acquis. Au moins, il y avait résumé ses pensées. Mais cela ne m'a pas empêché de m'inquiéter pour lui au fil des heures. Alexander me manque, et mon instinct me dit que quelque chose cloche. Alors quand mon téléphone sonne, je me dépêche de répondre à l'appel de celui qui partage ma vie.

-Alexander ?

-Salut, Magnus. Euh...écoute, je vais pas pouvoir rentrer ce soir.

-Alec, est-ce que tout va bien, mon ange ?

-Je te raconterai, me répond-il après une profonde inspiration.

Sans même que je puisse lui répondre quoi que ce soit, Alexander me lance un « je t'aime » puis raccroche. Sa voix brisée me rend très perplexe, et je sais à cet instant que je ne pourrai pas trouver le sommeil. Je me fais très facilement du souci pour lui. Je m'inquiète de savoir comment il va, de ce qu'il ressent. Alors forcément quand je n'ai pas de réponse à ces questions et qu'il est tard, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter, et il m'est impossible de dormir. Alors je l'attends, patiemment, dans le canapé.

Il est quatre heures du matin, et comme je te l'avais dit, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. La fatigue m'a pris, bien entendu, mais j'ai lutté pour ne pas m'assoupir. C'est assez contradictoire, je sais, de refuser de dormir alors qu'on est crevé. Mais je ne voulais pas me reposer tant qu'Alexander n'était pas revenu. J'ai fini par respirer l'air froid sur ma terrasse, par prendre une douche froide, puis à regarder la télé en mangeant un vrai repas. Si mon corps pense qu'il est l'heure de vivre, alors la fatigue disparait. Ça marche à tous les coups. Puis Président Miaou m'a tenu compagnie toute la nuit. Ce petit tigre apprécie énormément les caresses et la présence de son humain préféré (détrôné par Alec, malheureusement). Finalement, j'entends la porte s'ouvrir discrètement, avant d'être ouverte en grand lorsque mon fiancé comprend que je ne suis pas au lit. Toutes les lumières sont allumées, ainsi que la télé, donc il est très facilement devinable qu'il ne me réveillera pas.

Quelque peu rassuré de savoir qu'il est toujours en vie, je me précipite vers lui et le sers fort dans mes bras. Je sens répondre à mon étreinte, et sans l'écarter, je lui demande :