OS Malec

Adieux.

Le cercueil est encore ouvert. Ils auraient dû te mettre à l'abri, car les grosses gouttes froides tombent sur ta peau pâle et déjà gelée. Quelle calamité. Ton cercueil et ton corps vont moisir plus rapidement comme ça...
Je secoue la tête, ne voulant pas être hanté par cette vision trop longtemps. Pas maintenant en tout cas.
La cérémonie est terminée. Mes proches m'ont rassuré, m'ont promis leur soutien. Je les ai poliment remercié, n'en pensant pas vraiment un mot. Il n'y a que Magnus pour me rassurer.
Avant te faire disparaître pour toujours, je dépose ton objet préféré dans la main. Ta dague, que tu affectionnais tant. Ton arme de prédilection. L'arme dont tu t'es servi pour te le planter en plein coeur... mais je ne t'en veux pas. Pas pour l'instant en tout cas.
On referme le cercueil. On avance sous la pluie. Je n'ai pas de parapluie, je n'en n'ai pas voulu. On t'enfonce dans ce trou, qu'on referme après de beaux discours d'adieu. Les tiens t'ont perdu. Moi aussi. On était inséparables, pourtant la mort t'a enlevé à moi.
Ça y'est. Tu es parti. On doit rentrer chez nous. Tu es mort, on ne peut rien y faire. Tu t'es suicidé, pour des raisons que tu m'as sans doute expliquées dans cette lettre que je n'ai pas encore lue...
Tu me manques déjà.
Je rentre enfin chez moi, trempé par la pluie qui n'a cessé de prendre en puissance.
-Magnus !?
Pas de réponse.
J'appelle encore et encore ce prénom. Mais mon amour ne vient pas.
Je m'effondre en pleurs, au milieu du salon. Le soutien dont j'ai besoin ne vient pas. Magnus...
Pourquoi ? Pourquoi tu ne viens pas ? Pourquoi tu ne me prends pas dans tes bras ?
Magnus...
Je pleure seul encore et encore, pendant des heures, tandis que le loft sombre petit à petit dans l'obscurité. Tout comme moi, emporté par la fatigue.
À mon réveil, les larmes recoulent d'elles-mêmes. Je t'appelle, tu ne viens toujours pas. Tu es mort.
Magnus... pourquoi t'as fait ça ?
Magnus... je lirai la lettre.
La lettre est lue. Je te vengerai, Magnus.

À suivre...