concours d'écriture

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Re ! Et voilà, le texte du concours d'écriture auquel je participe, la contrainte des mots en plus ^^ Vous allez bien, sinon ? :-)



Assassin,

esprit,

couteau,

sang,

ouija,

bougie,

souffle.

Cet enfoiré m'a foutu dehors ! Alec m'a viré. De chez moi ! Non mais sérieux... le pire dans tout ça, c'est que ma blague n'était pas mauvaise. Tu veux que je t'explique, j'imagine. Soit, je vais te raconter comment ma soirée est partie en vrille.

Il a plu toute la journée. On s'est pas beaucoup parlé, vu que monsieur est grognon les jours de pluie. Un peu moins que pendant les jours de beau temps, cela dit...Alors je l'ai pris comme c'est venu. J'ai tenté tout au long de cette trop longue et trop courte journée de lui remonter le moral et lui décrocher un sourire.

J'ai usé de câlins, de caresses, mais il ne m'en a rendu aucun. Ça c'était le matin. Après un déjeuner dans un silence de mort, j'ai soufflé, il a relevé ses yeux orageux vers les miens, félins.

-Quoi ?

-Tu viens prendre un bain, avec moi ?

Un sourcil relevé, il m'a répondu :

-Pourquoi ? On est propres.

-Ça fait toujours du bien. Et puis, je pourrais te montrer à quel point je suis doué pour les massages...

Les yeux plissés, je le perce du regard avec un sourire au coin des lèvres, qui s'élargit quand il hoche la tête, les yeux plus clairs et les traits plus doux. Je lui ai pris la main, l'ai emmené dans salle de bain. L'heure qui suivit fût...chaude.

Et je ne te parle pas de l'effet du bain sur la libido de mon cher et tendre grognon. Et enfin, en début de soirée, après deux chocolats chauds et quinze tonnes de pop corn, je lui ai proposé de faire un ouija. D'abord hésitant, il a finit par accepter, me faisant promettre de ne pas le faire flipper.

J'ai fait apparaître un authentique plateau, et on s'est mis en place, plongés dans une ambiance très tamisée, uniquement éclairée par la bougie  satanique qui trônait au milieu.

On a appelé l'esprit  de Félicisius Mémorius, qui aurait été propriétaire de mon loft juste avant moi, pendant la seconde Guerre Mondiale, juste avant que je n'arrive. Le pauvre a été tué par des nazis qui se sont acharnés sur lui. Il était du bon côté, mais il en voudrait aux humains. Ce que je peux comprendre.

-Ferme les yeux, ça ne marche pas sinon ! Et arrête de ricaner !

-Pardon, monsieur.

Ne voulant pas le contrarier une nouvelle fois, je me concentre. La séance dure encore quelques minutes, mais rien ne se passe. Alec semble déçu. Alors pour lui faire plaisir et aussi pour me venger de sa mauvaise humeur matinale, je psalmodie un sort dans ma tête.

Soudain, Alec recule, et jouant la comédie, je l'imite. On regarde le plateau, choqués de le voir bouger. Mon petit ami me scrute, menaçant.

-T'as fait quelque chose ? T'utilises ta magie ?

Et avec le plus grand des sérieux, je réponds, calmement et "flippé" :

-Non, je te jure. Je n'utilise rien du tout.

J'ai enchainé sur les cinq minutes qui ont suivies. D'abord la flamme qui s'est éteinte, coupée par un souffle  glacial qui l'a traversé.

-Tu...t'as senti ?

-Ouais...c'est trop flippant !

Pas de réponse, mais je l'ai entendu frissonner. Ça commençait bien. Ensuite, alors qu'Alec venait de m'ordonner de rallumer les lumières, j'ai fait apparaitre un couteau  en sang  sur la table basse. J'ai failli me faire prendre, car il m'a regardé d'un air assassin.

-Si c'est toi qui a fait ça..!!

J'ai tenu quelques secondes, mais j'ai finit par éclater de rire, le dévorant des yeux.

-T'es trop mignon ! Tu chasses des démons sans aucune crainte, mais t'as peur d'un petit ouija de rien du tout ?

Un doigt d'honneur fût ma seule réponse. Mais il s'est aussi levé, a activé  l'une de ses runes, est venu près de moi, m'a relevé. J'allais l'embrasser tendrement mais à à peine quelques centimètres, il m'a retourné. Il a pris mes mains, et m'a poussé vers ma porte. Sans comprendre pourquoi, je me suis retourné :

-Tu fais quoi là ?

-Là, je te mets à la porte. Tu reviendras quand tu seras moins con !

Choqué, je n'ai pas eu le temps de riposter assez vite. Il a refermé devant moi. J'ai voulu utiliser mes pouvoirs, mais sa rune me les a bloqué. Elle est nouvelle, celle-là...

Alors bon, me voilà. Sous la pluie, je me suis allongé sur un muret qui se trouvait près d'un trottoir. Je réfléchis, en observant les gros nuages sombres hydrater la ville qui ne dort jamais. Je pense. C'est vrai, j'ai été méchant. Il l'a été aussi. Parfois je me demande pourquoi ça nous arrive de l'être. La méchanceté fait mal. Elle nous blesse. Elle m'a déjà brisé le coeur. Elle fait parfois pleurer. Mais c'est bien plus que ça. Ce qu'on ressent, quand on est méchant avec nous, et que ça vient de la personne aimée dans mon cas, ça prend les tripes. Une boule dans un noeud qui se sert encore plus à chaque inspiration, et qui ne se desserre pas pour autant quand on expire. Ça dure longtemps. Plus c'est méchant, plus ça fait mal. Après les tripes, s'ajoute la boule dans la gorge. Une envie d'exploser mais l'incapacité tortionnaire. Elle est sadique, la méchanceté. Elle ne devrait pas exister.

Et puis j'ai pensé à la bonté. Ce bon côté que je m'efforce de voir en chaque être que je croise. Que ce soit un terrestre, un démon, ou un chasseur d'ombres. Je le vois en chacun. Peut-être naïf, mais je ne pense pas. Je me dis que personne n'est que méchanceté. Même les plus grands meurtriers ont du bon en eux. Seulement, personne n'est là pour le voir, et quand on dit qu'il n'est pas trop tard pour agir, le mal est fait. Enfin bref, tout ça pour dire que la bonté, je la vois partout. Surtout chez Alec. Il a beau être le plus borné, le plus grognon, le plus relou, le plus froid...il est aussi le meilleur petit ami qui soit. Plus, il est le meilleur être vivant qui soit. C'est toujours lui qui propose d'aider quand il faut partir en mission. C'est lui qui prend les risques en premier. C'est lui qui veut sauver tout le monde et se sacrifier si besoin. À ton avis pourquoi je le retrouve si souvent blessé presque mortellement ? Parce qu'il est trop bon, tiens ! D'ailleurs, quand son grand coeur de grand con va trop loin, je l'engueule tout en lui pansant ses plaies, lui rappelant à quel point le perdre me ferait le plus grand mal. Ensuite il s'excuse. On s'embrasse. On fait l'amour jusqu'à épuisement. On se colle l'un à l'autre et on s'endort, ne faisant qu'un.

Tu sais ? Je viens de penser à un truc. On m'a toujours dit que j'étais le mal incarné. J'ai mis très longtemps à comprendre que ce n'était pas le cas, et c'est arrivé uniquement grâce à Alexander. Il a su voir en moi ce que je ne voyais pas. Et j'ai vu en lui ce qu'il ne voyait pas. On a vu le meilleur de nous en un instant. Le démon a fait comprendre à l'ange qu'il en était un. L'ange a fait comprendre au démon qu'il n'en n'était pas un. On est réunis, et on forme le meilleur couple qui soit, sans me vanter. Alors, disons que je sois le mal, parce que je n'ai passé qu'un centième de ma vie à être gentil, et qu'Alec est le bien, parce qu'il a toujours été. On se complète. On s'aime. Comme le yin et le yang. Le bon dans le mauvais, et le mauvais dans le bon.

Putain...je l'aime tellement.

Je souris. Je me relève. Je cours jusqu'à chez moi. Je sonne. Alexander ouvre la porte. Je l'admire quelques secondes. Il me demande pourquoi je suis trempé. Je ne lui réponds pas mais m'empare de ses lèvres. Il répond à mon baiser et...tu connais la suite.

OS MalecOù les histoires vivent. Découvrez maintenant