OS Malec

visite.

Les yeux fermés, je profite des derniers rayons du soleil. Torse nu et allongé en plein soleil sur ma terrasse, je profite des derniers instants du bonheur chaleureux qui me réchauffe depuis des heures. Aujourd'hui était une excellente journée, et elle peut l'être encore quelques minutes. Mon plaisir d'être en vacances et de profiter du beau temps se voit gâcher par une ombre, me faisant pousser un grognement assez peu crédible.

-Qui que tu sois, dégage. Tu me caches le soleil.

Mon ennemi ne répond rien, mais je le reconnais bien. Son odeur est reconnaissable entre mille.

-Déjà rentré ?

-...

Qu'est-ce qu'il peut m'agacer, quand il fait ça !

-Alexander Gideon Lightwood, je te somme de répondre !

Toujours rien. Frustré et agacé par son comportement puéril, j'ouvre les yeux, prêt à lui exploser mon mécontentement à la tronche. Mais ma colère enfantine s'efface quand je fais face à un dos, plongé dans ses pensées et le regard vers l'horizon.

Attendri, je me lève et m'approche de lui, jusqu'à pouvoir entourer sa taille de mes bras, pour ne pas le laisser partir.

-Tu as passé une bonne journée ?

Il ne me répond toujours pas, et baisse la tête. Je caresse gentiment son ventre, et pose ma tête contre son épaule, avant de déposer un tendre baiser à la base de son oreille. Il se détend, mais ne prononce toujours aucun mot.

Je le retourne, pour qu'il me fasse face et me dise ce qui ne va pas. Mais comme à son habitude, il baisse la tête et fixe un point invisible derrière moi. Mais je ne suis pas décidé à le laisser gagner, alors avec deux doigts je relève son menton et le force à me regarder. Comme je m'en doutais, il a les yeux humides et de toute évidence quelque chose le taraude sérieusement.

-Mon ange. Dis moi ce qui ne va pas.

Il ferme les yeux un instant, semblant réfléchir à la meilleure réponse à m'offrir. Il choisit la mauvaise décision et me ment, pensant encore que je ne vais pas le remarquer.

-Rien de grave, juste une mauvaise journée.

Il tente pour rajouter une couche de sourire, mais mon regard stoïque et insistant le fait rougir. Il sait que je ne suis pas dupe à ce point là, et souffle, agacé.

-Qu'est-ce qui t'arrive, Alexander ?

-Rien, répond-il directement.

Mal à l'aise, il tente de se dégager pour rentrer, mais je resserre ma prise, l'empêchant encore plus de s'enfuir.

Il commence à respirer plus rapidement, et je prends alors son visage en coupe.

-Tu peux tout me dire.

-Non. Je...je n'aurais jamais dû venir...

Trop choqué pour faire quoi que ce soit, je ne l'empêche pas de se libérer de mon emprise et de regagner le salon. Il referme la baie vitrée derrière lui, à clef, oubliant clairement que mes pouvoirs de sorcier me permettent d'ouvrir une porte d'un claquement de doigt. Il se précipite vers la porte d'entrée, mais avant qu'il ne l'atteigne, je la ferme à clef.

Tandis qu'il s'acharne sur ma pauvre porte, je m'avance vers lui à petit pas. Inutile d'être rapide, puisqu'il est coincé.

-Alexander, calme toi.

Il s'arrête une seconde, mais ne m'écoute pas et reprend ses tentatives désespérées d'ouvrir ma porte. Je l'entends même rager contre celle-ci, lui donnant des coups toujours plus violents. Il finit par sortir sa stèle. Il illumine l'une de ses runes, et donne un grand coup de pied dans la porte, mais ne fait que se retrouver propulser à mes pieds dans un fracas causé par un sort de protection.

Je souffle, et lui demande s'il est prêt à me parler.

-Non. Je veux juste rentrer chez moi. Je n'aurais jamais dû venir te voir. Voir un sorcier...

Il laisse sa phrase en suspens, mais elle me touche quand même. Il ne s'assume toujours pas, et notre relation secrète commence à peser lourd sur notre bonne entente, la mettant à rude épreuve. J'en viens même parfois à me demander si notre couple est réellement fait pour durer...

Pendant que je réfléchis à ce problème, il se relève et tente de repartir. Mais je l'emprisonne à nouveau en l'attrapant par sa taille, et tandis qu'il se débat, je le ramène vers le salon. Je l'allonge sans son avis dans le canapé et m'installe à califourchon sur lui, l'empoignant.

Il se débat, mais je suis plus fort que lui, et ma magie m'aide assez.

-Écoute moi bien, Alexander ! Tu ne partiras pas d'ici tant que tu ne m'auras pas dit ce qui te chagrine ! Et ne me dis pas que tu ne veux pas être ici, puisqu'on sait parfaitement tous les deux que c'est totalement faux ! Tu es venu là parce que tu savais que tu trouverais du réconfort et du soutien !

Il souffle, et détourne le regard pour m'empêcher de voir ses larmes qui sont à deux doigts de s'écouler.

Je viens caresser le bout de son nez avec le mien, et tandis que j'ai les yeux fermés, deux lèvres douces viennent timidement se poser sur les miennes. Je réponds doucement au baiser, pour ne pas l'effrayer, mais il l'approfondi en demandant accès à ma langue, ce que je lui accorde sans hésitation. Ce mec embrasse comme un dieu !

On se sépare toutefois à bout de souffle, et il m'observe avec un sourire sincère en coin, avant de déposer un chaste baiser sur mes lèvres rosies.

Mais je n'en n'oublie pour autant pas ma première quête, et ne relâche pas ma poigne quand il tente de s'en défaire.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-On n'est pas obligé d'en parler, si ?

-Bien sûr que si !

Il souffle au bout d'un assez long moment, et capitule. Je le laisse s'assoir en tailleur, et je caresse son dos d'une main et sa main de l'autre, pour l'encourager à s'ouvrir à moi.

-Mes...mes parents veulent...me marier.

Beug. Ils veulent quoi !!?

-Te...te marier, mais à qui ? Parvins-je à articuler par je ne sais quel miracle.

-Lydia Branwell, émissaire de l'enclave.

-Mais, pourquoi ?

-Pour l'honneur...

-L'honneur !? Non mais ils sont débiles ou quoi !?

Fou de rage, je me lève du canapé et pose mes mains sur mes hanches. Mon regard d'abord perdu se pose ensuite sur Alexander, pour laisser passer la question la plus idiote et risquée qui soit.

-Tu leur as dit quoi ?

-...

-Putain de merde !! Alexander, t'es débile ou quoi !!?

Il sursaute face à ma réaction violente, se met à trembler, ravale un sanglot, et je m'en veux immédiatement. Ce que je peux être con, parfois. Et dire que j'ai même failli lui ouvrir la porte pour le virer de chez moi. Ce n'est clairement pas le comportement à adopter. Si je le rejette, il finira par vouloir épouser cette... truc.

Je souffle un bon coup, et viens m'assoir sur la petite table, prenant les mains d'Alexander dans les miennes.

-Désolé. Je ne voulais pas m'emporter. Cette idée de mariage, avec quelqu'un que tu ne connais pas, en plus, est totalement stupide et inhumaine. Alors je t'aiderai à y faire face. Ensemble, on trouvera une solution.

-Tu...tu me le promets ?

-Je t'en fais le serment.

Je lui caresse la jouir tendrement, essuyant au passage ses larmes, avant de le serrer aussi fort que possible (sans le tuer non plus) dans mes bras. Il profite de ce câlin amoureux pour pleurer et s'énerver, et je le réconforte sans jamais me lasser.

-Je serai toujours là pour toi, Alexander.