OS Malec

Perte de mémoire, première partie.

PDV Magnus :

Ça fait un petit moment qu'avec Alec, plus rien ne va plus. On se dispute sans arrêt, on ne fait presque plus rien ensemble, la dernière fois qu'on a fait l'amour, c'était...ben je sais plus, tellement ça fait longtemps. Il m'évite, parce qu'il sait que cette situation m'insupporte. Mais l'ignorer n'arrange pas les choses, et il le sait. Puis je sais que s'il fait tout son possible pour me parler le moins possible, c'est parce que cette tempête qui est en train de déchirer notre couple le touche plus que ce qu'il n'en laisse paraître. Il recommence comme au début de notre relation, à cacher ses émotions et à tout garder enfoui en lui. Il ne se confie donc plus du tout à moi, ou à peine, et encore. le dernier truc qu'il m'a confié c'était pour me dire qu'il était inquiet pour Jace, qui était parti en mission. Ça ne va plus du tout, entre nous. Peut-être qu'on divorcerait, si on n'était pas pères de deux adorables enfants : Max et Rafael. En fait, les garçons sont sans doute la seule raison pour qu'Alec et moi soyons encore ensemble. Les garçons font comme si de rien était, et devant eux on garde fière allure, mais ils se doutent que quelque chose ne va pas.

L'autre jour Max est venu me voir et m'a demandé si Alec et moi allions nous séparer à force de nous disputer et de nous éviter comme ça. Alec était arrivé à ce moment là et avait prit son fils dans les bras pour le rassurait. On resterait ensemble, et il ne devait pas s'inquiéter de voir l'un de nous partir. Il l'avait rassuré, et l'avait laissé s'endormir la tête nichée sur ses épaules. Mais dès qu'il croisa mon regard, il dévia ses yeux. Encore une fois. Ce geste de sa part était devenu une habitude et je soufflais, à chaque fois. Je n'avais plus la force de l'engueuler avec lui, et je crois que lui non plus.

Je ne sais pas ce qu'il s'est passé pour que notre relation se dégrade à ce point. On était tellement heureux, tous les quatre. Si je pouvais savoir quel a été le moment déclencheur, je pourrais en parler à mon mari, mais je n'en n'ai aucune idée.

Au moment où je te parle, Alexander est parti en mission solo, les enfants sont chez Lily, la chef des vampires, et moi je suis accoudé au mur de ma terrasse, un verre de Whisky à la main, les larmes aux yeux à force de cogiter au désastre qu'est mon couple. Je ne veux pas le perdre... mais je suis perdu.

PDV Alec :

Je suis en mission, seul. En ce moment, je ne fais que ça. Après que j'ai fini mes journées, je rentre chez moi, mais j'évite Magnus. Pourquoi ? Notre couple bat de l'aile, en ce moment, et je ne lui ai jamais dit pourquoi. Je ne peux pas, ça me torture déjà l'esprit, alors lui ? Il ne s'en remettrait pas. Et même l'amour qu'on porte aux garçons ne suffirait pas à nous garder ensemble. Il me quitterait, j'en suis persuadé.

Jace et Izzy ont bien remarqué cette 'mauvaise période', entre Magnus et moi, mais je ne leur ai rien révélé.

Izzy, pour mon plus grand bonheur et aussi à mon grand étonnement, a lâché l'affaire. Celui qui me donne du fil à retordre, c'est Jace. En tant que Parabatail il ressent ce que je ressens, contre mon grès. Je ne veux pas qu'il souffre. Mais lui ne cesse de me harceler, encore et encore, pour savoir ce qui me rend si malheureux.

Au début, c'est-à-dire il y a de ça six mois et demi, il en a tenu Magnus pour responsable, et l'avait engueulé, puis c'est moi qui lui avais crié dessus en prenant la défense de mon mari. Il n'y est pour rien dans tout ça. Tout est de ma faute. Mais personne ne doit savoir. De toute manière, j'en suis incapable. Plus ça va, moins j'arrive à m'exprimer.

Je le sais, que c'est mal, que je ne devrais pas me refermer comme ça, comme avant. Mais c'est comme un mécanisme de défense, et de protection. En gardant tout ç secret, enfoui au fond de moi, je protège les autres des dégâts que je pourrais causer. Je dois être le seul à souffrir. Les autres, mes amis, ma famille, l'homme que j'aime, et encore moins mes enfants doivent souffrir. Alors je garde ce secret. J'évite Magnus, car je ne supporte pas de lui cacher. La situation est déplorable, mais c'est un cercle vicieux, alors je m'en éloigne. C'est peut-être mieux comme ça. S'il finit par me détester, au moins, il ne voudra plus me voir, et je ne serai plus obligé de le regarder en face et de lui mentir. Ou du moins lui cacher la vérité. Je sais bien qu'il m'a dit de ne jamais lui tourner le dos quand les choses tournent mal, mais je ne peux pas parler. Je ne veux pas.

Ce foutu cercle vicieux me torture tellement que j'en suis devenu insomniaque. Ces derniers mois, la plus longue nuit que j'ai eu a durée trois heures.

Mais je me noie dans les missions en solo. Au moins, je n'ai affaire à personne, si ce n'est que des démons à tuer.

C'est d'ailleurs ce que je suis en train de faire. A long Island, des démons ont été repérés et je dois en débarrasser la ville. Une mission de routine, à priori, sauf qu'on ne m'avait pas prévenu du démon auquel j'allais avoir à faire.

Memorius (feat la longue réflexion pour le nom) est un démon très puissant, casi impossible à tuer, et très dangereux. Un jeu d'enfant.

Je lui tire une flèche visant sa poitrine, mais il se détourne de celle-ci et l'arrête à quelques centimètres. Il me regarde, sous sa forme humaine de grand homme maigre, et me fait un sourire carnassier avant de déclarer, tandis que je ne bouge pas :

-Tu sais, shadowhunter, je suis capable de te faire oublier ce à quoi tu tiens le plus au monde.

-Vraiment ? Demandais-je en haussant un sourcil provocateur, et c'est quoi, hein ?

-Mmmh... ta petite famille, ça ne marche peut-être pas vraiment bien avec ton mari en ce moment, mais tu tiens à lui plus que tu ne tiens à toi. Et tes enfants, aussi.

Je blêmis suite à sa déclaration, mais fais tout mon possible pour ne rien laisser paraître.

Sans que je ne m'en aperçoive, il s'approche à quelques centimètres de moi. Je prends peur et recule, mais il colle ses mains à mes tempes, et je sombre peu à peu dans un sommeil profond. Les images de Magnus, Max et Rafael défilent sous mes yeux désormais clos, puis s'effacent peu à peu. Je lutte pour garder leurs souvenirs, mais ça ne sert à rien.

Enfin c'est le sommeil profond. Je m'endors dans un dernier soupir.