Pandémonium

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On est tous assis dans le carré VIP de Magnus. Il nous a invité à nous détendre ce soir, après une longue semaine de missions interminables.

C'était bien parti. Izzy et Jace ne m'ont presque pas forcé à venir. Parce que j'y ai mis de la bonne volonté, pour une fois. Je voulais je revoir. Il ne le sait peut-être pas, mais il ne me laisse pas indifférent. Mais à vrai dire je ne pense pas que ce soit réciproque.

Alors je me contente de notre amitié naissante. C'est déjà ça.

Toujours est-il que je me suis fait beau, et qu'on s'est tous amusé. Magnus, surtout. Il a passé sa soirée à moitié à poil à flirter avec des gens ivres de sa présence. Il a dansé, il a payé des coups, il était même à deux doigts d'embrasser un connard...

Il est cinq heures du matin, presque tout le monde est parti. Ils nous proposent de rentrer chez lui, pour prendre un dernier verre. Chacun accepte, sauf moi.

Izzy se retourne vers moi et essaie de s'exprimer clairement malgré la quantité accrue d'alcool présent dans son sang.

-Frangin, faut que tu te décoinces un peu, ok ? Tu...kiffe Magnus, et Magnus te kiffe. Alors tu vas venir. Et vous allez vous rouler des pelles !

Elle tente vainement son regard menaçant, mais finit par éclater de rire, m'envoyant son haleine de mort en pleine face, me donnant une bonne excuse pour fermer les yeux. La vérité, c'et que je veux juste disparaitre. Elle vient de me foutre la honte, mais le pire, c'est le regard amusé de mes amis et celui insistant de Magnus sur moi. Toutefois, il sauve la situation et nous crée un portail.

Tout le monde s'amuse pendant quelques heures interminables, sauf moi. Magnus s'amuse à raconter ses conquêtes de la nuit, et annonce sans complexe qu'il a envie d'en revoir un. Non mais sérieux c'est qui ce type ? Un vrai coureur de jupons...

Finalement, mon supplice prend fin juste avant le petit déjeuner, lorsque tout le monde repart à l'institut ou chez lui. Je m'apprête à suivre mon meilleure amie et ma petite soeur, quand Magnus me rattrape et me demande de rester.

Je souffle, et suis sur le point de refuser, mais je vois dans son regard qu'il a besoin de moi.

-Rentrez sans moi, j'en ai pas pour longtemps.

-T'inquiète pas, frangin. Prends tout ton temps !

-Amusez vous bien les garçons !

Izzy ricane stupidement avant de repartir, soutenue par Jace pour éviter qu'elle s'écroule au sol. Et je me retrouve seul avec lui. Il repart dans son salon et se sert un verre de whisky. Comment il fait ?

-T'en veux un ?

-Non, merci. Je ferais mieux d'y aller, je suis crevé.

Il relève la tête, et me regarde, déçu. Je souffle silencieusement et abandonne l'idée de fuir. Quant à lui, il repose son faire et file dans la cuisine, où je le suis en silence.

-Qu'est-ce qui t'arrive ? Me demande t-il, dos à moi.

-Je...hum...comment tu as trouvé la soirée ?

Il se retourne, un grand sourire sur le visage et me regardant malicieusement.

-Excellente ! Je me suis éclaté ! Et j'ai tellement envie de revoir ce mec. Un vrai canon.

Je déglutis, ravalant au mieux ma colère et force un sourire, avant de baisser la tête.

Il me tend une tasse de chocolat chaud, que j'accepte et bois, toujours la tête baissée.

Mais je sens soudain sa main sur ma taille, me faisant rougir immédiatement. Il me force gentiment à le regarder et il me demande :

-Et toi ? Comment s'est passée la soirée, pour toi ?

-Au top, mentis-je du mieux que je pouvais.

Mais Magnus n'est pas assez dupe et hausse un sourcil en se rapprochant encore plus de moi, me collant ainsi au mur.

-Ne me mens pas Alexander, tu ne me tromperas pas...jamais !

Je capitule et crache le morceau :

-Bon. Je trouve ça débile venant de toi de batifoler partout avec des inconnus. Ça renvoie l'image qu'on a de toi.

-Quelle image ?

-Un coureur de jupons, imbu de lui-même.

-Je vois... Et tu penses ça aussi de moi ?

Je hoche simplement la tête, honteux. Je le sens souffler, et il s'en va sur sa terrasse. Je le rejoins, pour le prévenir que je pars. Il faut que je quitte cet endroit au plus vite.

Mais je le retrouve en train de pleurer silencieusement, alors je dépose une main sur son épaule.

-Magnus... je ne voulais pas te blesser.

-Tu ne me blesses pas Alexander ?

-Alors pourquoi tu pleures ?

-Pour ça :

Deux lèvres viennent se poser sur les miennes...

A suivre...

OS MalecOù les histoires vivent. Découvrez maintenant