Jake

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TW / évocation de drogues

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La nuit est calme. Le ciel dégagé offre à New-York une nuit éclatante, sans lune pour amoindrir les milliers d'étoiles qui brillent là-haut. Je profite tranquillement de cette vue, en marchant lentement vers mon loft. Le soleil va bientôt se lever, alors je tiens à savourer ces quelques minutes de spectacle. Je décide de passer par Central Park, encore fermé mais que je pénètre facilement en claquant des doigts. Invisible, je traverse l'endroit avec nonchalance, respirant à pleins poumons l'air frais de ce matin d'octobre. J'aime l'automne, c'est ma saison préférée. Les feuilles qui tombent, les températures douces, la pluie...tout y est rassemblé pour en faire la saison parfaite. Je m'allonge sur un banc, près de l'étang, et observe le ciel. C'est un merveilleux spectacle qui se déroule ici. Je ferme les yeux, et prends de profondes inspirations. Une brise légère vient caresser ma peau, tandis que je commence lentement à m'endormir, bercé par le cliquetis de l'eau, le calme absolu, et les chuchotements de l'herbe au gré du vent. Je laisse mon bras pendre dans le vide, effleurant les graviers, et me laisse de plus en plus aller aux bras de Morphée.

Lorsque je me réveille, de nombreux New-Yorkais traversent le parc, soit en vitesse car ils sont pressés comme à leur habitude, soit lentement parce qu'ils sont vieux ou en rencard, ou bien parce que ce sont des touristes. Je catégorise mais à cette heure-ci c'est à peu près toutes les personnes que l'on retrouve à Central Park. Fort heureusement, le soleil est caché par de gros nuages gris qui menacent de se transformer en pluie, ce que j'apprécierais fortement. Je regarde l'heure, et remarque avec soulagement que je ne me suis endormi qu'une petite heure. Alexander devrait donc encore être au loft. En pensant à lui, je me relève difficilement, un peu dans les vapes, et me cache derrière un arbre pour me rendre visible aux yeux des terrestres. Je ressors comme si de rien n'était, et reçois quelques regards interrogateurs de certains passants, ce qui était assez prévisible. Toutefois, je ne relève pas, leur souris, et me dirige vers le café ambulant le plus proche. On vient toujours ici, et le vendeur est très sympa. Je lui prends deux cafés bien chauds, le paye, et m'en vais en souriant. Sur le chemin, je m'arrête également dans une boulangerie française et nous achète deux pains au chocolat. Lorsqu'enfin, je franchis le seuil de notre porte, il est huit heures trente.

Mon sourire disparaît toutefois en remarquant un petit papier posé sur la table basse.

Salut, Mags. Désolé, j'ai dû partir pour une urgence. Je t'aime, bisous.

Quelque peu déçu de ne pas le voir à son réveil, je décide de boire les deux cafés et de garder son pain au chocolat pour quand il rentrera. Je petit déjeune devant la télé, le Président Miaou en train de ronronner comme si sa vie en dépendait sur mon ventre. Ou peut-être que c'est moi, qui ronronne ? Va savoir. Ensuite, je file prendre une douche bien chaude, puis enfile le pyjama le plus confortable qui soit. Aujourd'hui, je n'ai aucun client, alors je vais en profiter pour me détendre et pour me reposer. Les travails de nuit au Pandémonium ne sont pas tant dérangeants, mais ils sont crevants. Je m'allonge ensuite dans notre lit, et invite Président Miaou à me rejoindre sous la couette. Il se cale contre moi, ronronne à nouveau, et nous nous endormons très vite.

À mon réveil, il fait de nouveau nuit. Je me relève précipitamment, me réjouissant à l'idée de pouvoir retrouver enfin Alexander. La lumière du couloir est allumée, donc il doit forcément être rentré. Tout sourire, je le rejoins en sautillant, pressé de pouvoir le serrer dans mes bras et de l'embrasser comme il se doit. Lorsque j'y arrive, je le vois en effet, sur la terrasse. Il ne me voit pas, et est au téléphone, alors je m'approche discrètement pour le prendre par surprise. En même temps, je tends l'oreille pour entendre sa conversation.

OS MalecOù les histoires vivent. Découvrez maintenant