Fight.

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Je saigne. Je ne sais pas combien de litres s'écoulent de mon corps, ni d'où il sort, mais je sais que je saigne. Abondamment. Je ne sais pas où je suis. Je ne sais pas où je vais. J'essaie de me souvenir de ce qu'il s'est passé, mais rien ne vient à part un trou noir. Le néant. Je dois être invisible aux yeux des humains, car aucun ne s'est arrêté pour m'aider. Il fait nuit, et j'ai très froid. J'en viens même à me demander si je ne suis pas déjà mort. Je n'entends plus mon coeur battre, ou à peine, si je me concentre. Alors je déambule dans les rues de la grande pomme. Seul. Frigorifié. Perdu. Anéanti.

Si au moins je savais ce qui venait de m'arriver...mais je n''y parviens pas. Je commence à avoir peur, pensant au fait que demain je ne penserais peut-être plus. Mais je ne le veux pas. Alors dans une ruelle sombre où encore moins de monde passe, je m'assois sur le sol, et prends le temps de réfléchir.

Je suis blessé. Je saigne, mais je ne sais pas à quel point c'est grave. Allons...qu'est-ce que me dit mon instinct ? Magnus ! Il faut que j'aille chez lui. Il pourra sans doute m'aider ! Je cherche, mais ne trouve ni arme, ni stèle, ni portable. Il va donc falloir que j'y aille à pieds. Quelle galère...Je ne sais même pas où je suis.

Je me relève pourtant, bien décidé à retrouver la seule personne qui pourra m'empêcher de mourir...

PDV Magnus /

Un violent coup à ma porte vient me réveiller. Je me lève, en colère, mais titube. J'ai bu, hier soir. Une dispute. D'ailleurs, je reconnais l'odeur d'Alec à travers la porte.

-Casse toi ! Je ne veux pas te voir !

-S'il...Magnus, ouvre...

-Non ! T'avais qu'à pas être con !

-Je...t'en prie...Ai...

Je n'écoute même pas la suite. La pièce est redevenue silencieuse, grâce au sort d'isolation que j'ai lancé. Oui, c'est avec lui que je me suis engueulé. Il est en tort, et je suis toujours énervé contre lui. Alors il n'a qu'à se demerder et retrouver son chemin jusqu'à l'institut. Il reviendra plus tard, de toute façon. Et ce petit con n'hésitera pas à m'appeler s'ils ont besoin d'aide. Enfin...sans doute pas. Ils appelleront Cat et ensuite c'est elle qui me préviendra.

Bref, je ne veux pas le voir pour le moment, mais ça ne devrait pas tarder. On se croisera, on discutera, on fera la paix et puis voilà.

Alors pour le moment je retourne me coucher, comme si de rien n'était.

Mais alors que je suis sur en train de me rendormir, un grand fracas se fait entendre dans mon salon, je crois. Le destin est contre moi, c'est pas possible. Je me relève, encore plus renfrogné.

-Président Miaou ! Si tu as cassé quelque chose, je t'arrache la tête ! Et ensuite je te ferai des câlins !

Ben quoi ? Évidemment que je l'aime ! C'est un chat. C'est MON chat. J'allume la lumière du salon mais n'y remarque rien d'anormal. Alors je lève les yeux au ciel et maudis l'effet de l'alcool. Je vérifie que ma baie vitrée est bien fermée, et c'est le cas. Donc personne ne pourrait rentrer. Je balaie l'extérieur du regard mais n'y vois rien, si ce n'est que ce foutu chat. Pour éviter qu'il m'emmerde encore, j'ouvre la porte et lui fais signe de venir tandis qu'il arrive en trottinant, tête en l'air.

-Espèce de snob !

Un simple miaulement est ma réponse, mais je le prends dans mes bras avant de l'exterminer de bisous, pour le relâcher quinze minutes plus tard après des léchouilles et des ronronnements mélangés. Je m'apprête à rentrer, mais guidé par mon instinct, je reste sur la terrasse. Il y a quelque chose de louche. Mais je ne sais pas ce que c'est.

OS MalecOù les histoires vivent. Découvrez maintenant