Strictes, part 2

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PDV Magnus :

Ça fait trois jours que je garde Alec à l'oeil, chez moi. Je l'ai fortement inciter à rester, parce que je m'inquiète. Pour lui, c'est vrai, mais aussi et surtout pour ses parents. J'essaie de faire en sorte qu'il ne reste jamais seul, et pour l'instant j'ai réussi. Je sors quand je suis certain qu'il dort profondément. Comment je le sais ? Parce que je lui lance des sorts de sommeil. C'est assez peu orthodoxe, je te l'accorde, mais au moins ça marche. Non seulement pour qu'il ne me fasse pas de tentative de quoi que ce soit, mais aussi parce que c'est le seul moyen pour le moment pour qu'il dorme paisiblement. Parce qu'il fait aussi des cauchemars, qui lui donnent des crises d'angoisses phénoménales. Oui, je m'inquiète vraiment pour Alec, et je ne tiens pas à le laisser tomber. Je ne l'abandonnerai jamais. C'est mon petit ami, et il est mon devoir de le protéger. On est une équipe.

Bref. Ça fait trois jours, et je ne peux vraiment pas rester avec lui. Un de mes plus gros clients a besoin de me voir pour régler les derniers détails pour sa soirée au Pandémonium, et je ne peux pas y échapper. Déjà que j'ai reculé le rendez-vous autant que possible, prétextant être alité, je ne peux plus le faire. C'est donc pour cette raison que je suis adossé au mur du salon, observant avec inquiétude un Alexander énervé, encore une fois.

-Arrête de me regarder comme si j'étais un...je sais pas quoi.

-Alex...

-Non ! Arrête, ok ! Tu m'emmerdes vraiment, à t'occuper de moi, comme ça. J'en ai vraiment marre. Vas le voir, ton client, je resterai là, de toute façon !

Je le regarde encore silencieusement quelques instants, dubitatif, et mon amant s'agace encore plus, quittant la pièce. Toutefois, je le retiens au dernier moment par la taille, l'enlaçant tendrement, du moins tant que je peux puisqu'il se débat et s'en va, s'enfermant dans la salle de bain.

Je souffle longuement, et frappe à la porte, calmement :

-Ecoute, Alexander. Je suis désolé, mais je m'inquiète vraiment pour toi. Pour tes parents, aussi. Mais je m'inquiète encore plus de savoir que tu m'en veux. alors, s'il te plait, sors de là, qu'on puisse discuter calmement. Je vais aller voir ce client, mais j'aimerais quand même te parler en face à face, avant ça.

Il capitule, et la porte s'ouvre violemment. Je vois dans son regard qu'il est triste, et fatigué, et en colère. Vraiment, il est évident que cette histoire le perturbe, et que le garder sous mon aile ne lui plait pas du tout. Mais je sens que c'est nécessaire. Même si personne, à part les parents d'Alec, qui au passage n'ont rien voulu dire, n'est au courant de quoi que ce soit. Cette histoire est en train de le bouffer de l'intérieur, et on est face à un mur. Va vraiment falloir accélérer les choses, si je ne veux pas le perdre.

-T'as fini ? Dis-moi ce que t'as à me dire puis vas bosser. Je resterai là. J'ai rien d'autre à faire, de toute façon...

Il s'assoit rapidement sur le lit, souffle et attend que je le rejoigne, ce que je fais. Assis l'un à côtés de l'autre, on n'a jamais été aussi éloignés. Pour nous rapprocher, je lui prends gentiment la main. Heureusement, il n'y voit pas d'inconvénient et la resserre même. Je le vois du coin de l'oeil rougir et un minuscule sourire apparaitre au coin de ses lèvres. Au moins, je lui fais encore un peu d'effet.

-Alexander, chéri, je ne sais pas ce qu'il t'es arrivé récemment, mais je vois bien que ça te fait souffrir. Et que ça te met en colère. Tu es constamment énervé, tu pars au quart de tour, et tu restes sur la défensive. Mais tu ne veux pas non plus me dire ce qu'il t'arrive, alors que je pourrai au moins te soutenir. Et s'il le faut je t'aiderai.

Il baisse la tête, avant de dire, tout bas, si bas que je dois tendre l'oreille :

-Tu n'accepterais jamais.

-Comment tu peux en être aussi sûr ?

-Parce que je souhaite leur mort... lâche t-il subitement après une minute.

Les larmes apparaissent dans ses yeux, et je suis choqué par la véracité de ses propos. Il veut vraiment que ses parents meurent. Mais pourquoi pleure-t-il, exactement ?

-Pourquoi tu pleures ?

-Parce que je les hais. Ce qu'ils m'ont fait, c'est...il laisse sa phrase en suspens avant de secouer négativement sa tête, signe qu'il n'arrivera pas à la finir, avant de serrer les dents. Une idée me vint alors :

-Mon ange ? Tu sais, il y a un sort, que je pourrais utiliser sur toi. Il est assez commun, et facile à faire. Je n'aurais qu'à te toucher le front, et je pourrai accéder à tes souvenirs. Ça ne sera pas douloureux, et tu les garderas. Ensuite, je pourrai t'aider. C'est une bonne alternative, tu ne crois pas ?

Il réfléchit un moment avant d'acquiescer, sans me regarder. Je lui tourne la tête vers moi pour qu'il me regarde, avant de coller nos fronts délicatement ensembles.

-Ça va aller, je te le promets.

Il dépose, en guise de réponse, un chaste baiser sur mes lèvres, baiser auquel je réponds. Il devient plus passionné, et bien vite cette fin d'après midi se termine au chaud sous les draps. Jusqu'à, bien sûr, le soir venu où j'ai dû aller voir mon client. J'ai laissé Alexander dormir paisiblement en attendant. Tout de même, je décide de faire le plus vite possible.

C'était évidemment sans compter sur ce cher client qui a tenu à ce que je reste toute la nuit et toute la matinée qui venait. Puis il m'a retenu toute l'après-midi. Je le hais, mais il m'a bien fait comprendre que si je ne le faisais pas, il ne me paierait pas. Et même en tant que sorcier immortel, je ne peux pas me permettre de ne pas payer mon loyer.

Il 23h, et je pose enfin le pied dans mon loft. Je suis crevé. Vraiment. L'appartement est plongé dans l'obscurité, et un silence paisible règne. Je vais enfin pouvoir me reposer. Je me fais apparaitre à manger, et une fois rassasié, je vais le plus discrètement possible dans la salle de bain. La chambre est elle aussi plongée dans le noir, alors j'imagine qu'Alexander est en train de dormir.

Une fois sorti de la douche, je me brosse les dents, me sèche les cheveux d'un claquement doigt, puis n'enfile qu'un short en guise de pyjama. Je viens ensuite m'allonger dans le lit. Je voudrais bien m'affaler, mais je risquerais de réveiller Alexander, ce que je ne veux pas.

Je m'allonge et m'étire, content de retrouver la douceur des draps. Je ne le vois pas, mais je sens mon amant en tendant le bras. Je le caresse tendrement, mais m'arrête rapidement pour ne pas le déranger. Du moins c'est ce que j'essaie de faire. Je n'y arrive en effet pas, et recommence, alors cette fois de plus en plus bas.

Mais tandis que je caresse son torse, je sens un liquide sur mes doigts. Immédiatement inquiet, je rallume la lumière et me relève du lit, terrifié et sous le choc.

Je fais le tour du lit et vais à côté de lui, lui demandant, lui hurlant plutôt, de se réveiller et de me parler. Mais le sang ne coule plus. Son teint n'a jamais été aussi pâle. Et son coeur s'est arrêté. Alexander est mort, dans mes bras. Je me rends compte de ce fait, et pendant un long moment, après avoir en vain voulu le soigner, je pleure toutes les larmes de mon corps.

Alexander Lightwood est mort...

A suivre...

Eh oui ! Ce n'est pas fini ;-) Il reste quelques rebondissements pour la partie suivante, qui, je vous rassure, ne tardera pas :-)

OS MalecOù les histoires vivent. Découvrez maintenant