OS Malec

Sommeil, Partie 1.

PDV Magnus :

-Alec ?

-Oui ?

-Viens te coucher, s'il te plaît.

Alec souffle une nouvelle fois et se retourne vers moi, me regardant avec un air las.

-Je te l'ai déjà dit cent fois, Magnus. Je ne suis pas fatigué. Et je dois travailler.

-Tu en es sûr ? Tes cernes, elles, me disent tout le contraire.

-Ce ne sont que des cernes. Je ne suis pas fatigué. Va dormir, toi. Je te rejoindrai quand j'aurai terminé ce rapport.

C'est à mon tour de souffler, mais je ne peux pas le forcer. C'est vrai que cette nuit il a un bon argument. Un rapport de mission à remplir pour l'enclave. Alors je le regarde un certain temps avant de l'embrasser puis de lui souhaiter une bonne nuit, ce qu'il me rend.

Je pars donc me coucher, encore une fois seul. Enfin, presque. Président miaou vient me rejoindre. Il se met à la place d'Alec, et je le serre contre moi tandis qu'il ronronne. C'est un cauchemar qui me réveille en plein milieu de la nuit. Je suis perdu quelques secondes mais je me ressaisis vite. J'utilise mes yeux de chats pour m'assurer de ne pas avoir réveillé Alec, mais je remarque que sa place est vide. Et froide. Je jette un coup d'œil à mon portable. Peut-être que ça ne fait pas si longtemps et qu'il n'a pas encore fini son rapport. Mais ça fait cinq heures.

Agacé, et mon cauchemar derrière moi, j'allume la lumière et enfile un jogging avant de sortir de la chambre. Toutes les lumières sont éteintes. Étrange. J'ouvre mon bureau, où il se trouvait plus tôt, mais cette pièce est vide. J'ouvre donc la baie vitrée et l'aperçois enfin, assit sur le muret, en tailleur. Il observe la ville de New York en silence et semble réfléchir.

-Tu ne veux toujours pas dormir ?

Il sursaute légèrement en m'entendant mais ne se retourne pas.

-Non.

Sa réponse est sèche et froide. Comme toutes ses réponses depuis quelques semaines. Et je dois avouer que ça commence à m'énerver sérieusement.

-T'as pas autre chose à me répondre ?

-Ben...Non. Qu'est-ce que tu veux que je te réponde d'autre ?

-Tu pourrais commencer par m'expliquer pourquoi tu enchaînes les nuits blanches.

-Je ne fais pas de nuits blanches, murmure-t-il l'air évasif et indifférent.

-Tu vois très bien ce que je veux dire, Alec, ne me prends pas pour un idiot. Tu sais que tu ne dors pas assez depuis quelques temps. Alors dis-moi ce qu'il t'arrive avant que ça ne s'aggrave.

-Rien. Je ne suis pas fatigué, c'est tout. Et j'ai beaucoup de boulot, alors je ne peux pas me permettre de me reposer.

Je souffle longuement d'exaspération, et le dévisage sévèrement. Je sais qu'il sent mon regard désapprobateur sur lui, et que ça le déstabilise. Il finit par grogner :

-Quoi ?

-...

-Ok, alors, si tu veux bien, je vais faire un tour. J'ai besoin de prendre l'air.

-A cinq heures du mat' ?

-Oui.

Je n'ai pas vraiment envie de lutter, cette fois. J'ai vraiment envie d'aller me recoucher. Mais son air renfermé, ses yeux qui ont changé de couleur, sa mauvaise humeur, son obsession pour terminer ses rapports et le boulot en général, ça ne me rappelle qu'une salle période. Plusieurs, en fait. Quand je l'ai connu, au tout début. Puis quand il a perdu Max. Puis Jace. Alors le voir comme ça aujourd'hui, ça m'inquiète énormément. C'est pour cette raison que je le retiens en l'attrapant fortement par le haut du bras.

Il souffle mais ne se dégage pas, ce qui me laisse une petite chance de le faire changer d'avis.

-Reste. S'il te plaît. Et on parlera de ce qui ne va pas.

Il me regarde alors, chose qu'il n'avait pas fait depuis le début, et me dit solennellement :

-Je t'ai dit que ça allait. Si tu n'es pas capable de me faire confiance, je ne peux rien faire pour toi. Maintenant, laisse-moi et va te recoucher. Moi, je vais me promener.

Il se détache rapidement de moi et rentre dans le loft, puis dans la chambre avant d'en ressortir une minute plus tard avec sa veste enfilée et ses chaussures à la main. Il s'assoit dans le canapé pour les mettre, et je viens m'accroupir devant lui, me mettant à sa hauteur et en posant une main sur la sienne, dans le but de capter son attention. Il n'y fait cependant pas gaffe.

-Alexander, écoute-moi.

Il s'arrête alors une seconde, avant de reprendre. Il me lance tout de même un 'quoi', à peine audible.

-Ca crève les yeux, que ça ne va pas. Je ne t'ai vu dans cet état que quelques fois, et je m'inquiète pour toi. Tu comprends ?

Il relève la tête et me fait un micro sourire.

-Ecoute Magnus. T'as pas à t'en faire, je te le promets. Si j'ai quoi que ce soit, je t'en parlerai. Mais là, en l'occurrence, il n'y a rien de mal. Je vais bien. C'est vrai, je ne dors pas beaucoup en ce moment, mais ça arrive à tout le monde. Va te recoucher, chaton, tu es crevé.

Il embrasse mon front avant de se lever tandis que je le suis jusqu'à la porte, avant de me jeter dans ses bras pour l'embrasser et lui faire un énorme câlin.

-Reviens vite.

-Je serai là à ton réveil, avec un petit-déjeuner.

Puis il s'en va, me laissant seul. Il est parti. Il a beau me dire que tout va bien, j'ai de gros doutes sur l'affaire. Demain, j'irai poser quelques questions à Izzy, à l'institut. C'est sa sœur, donc elle devrait avoir des informations pour moi. Mais pour le moment, je vais juste me recoucher, encore avec président miaou.

PDV Alec:

Je marche vite, dans les rues de New York. Je ne sais pas ce que Magnus t'a dit, mais faut pas le croire. Je vais bien. Je m'arrête dans un coin reculé, loin des grandes avenues éclairées. Sous un pont.

-Alec!

-Jace! 

Un grand sourire apparaît sur mon visage tandis que je me jette dans les bras de mon meilleur ami. Je sais, il est censé être mort. Mais non. Il est revenu à la vie. Et je peux enfin profiter de lui. 

Nous nous promenons jusqu'au lever du soleil, avant que Jace ne soit obligé de repartir, même si ce n'est pas un vampire. Lui aussi, il me voit en cachette. Je suis tellement heureux de l'avoir retrouvé, si tu savais. Bon, il faudrait tout de même que je pense sérieusement à dormir un peu plus avant que Magnus ne pense que je suis insomniaque. Et il ne faut surtout pas qu'il découvre que Jace est encore en vie! De un, une tierce personne ne serait pas contente. Et de deux, Magnus me prendrait pour un dingue ou Jace pour un imposteur, et tenterait de le tuer. Et les choses entre lui et moi, s'aggraveraient. Peut-être même allant jusqu'à une rupture. 

Mais j'aime Magnus plus que tout au monde, Jace venant juste après lui. Je ne veux pas les perdre. Ni l'un ni l'autre. Alors je m'arrête dans une boulangerie en rentrant, avant de rentrer chez nous. Magnus dort encore, et je le réveille en souriant et en l'embrassant délicatement. 

Me voyant de si bonne humeur, il sourit à son tour.

-Ça t'a fait du bien, cette balade?

-Un bien fou. Mais il n'y a rien de tel que de te retrouver. 

A suivre...