Angel, suite et fin.

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L'ange était mort. Alexander Lightwood n'était plus. Tué par une ex en quête de reconquête du coeur du plus grand sorcier qui existait à ses yeux de vampire dégénérée.

Son plan, diabolique, consistait à l'attirer dans un piège. Croyant avoir affaire à Magnus, Alec se rendit à l'endroit le plus caché de la ville, tenu secret. Il pensait à une surprise ou à un rendez-vous galant. On lui avait donné pour ordre de s'y rendre bien habillé et sans arme, ce qui l'avait berné encore davantage. Il ne s'attendait pas à se faire bander les yeux. Ni à se faire guider en silence vers un endroit encore plus inconnu.

Il était persuadé que c'était Magnus qui le tenait, mais la vérité était tout autre. Pourtant, un fin sourire amoureux aux lèvres, bien qu'un peu nerveux, il se laissa bâillonner et ligoter par des mains savantes qu'il pensait toujours être celles de son amant. À qui d'autre pouvait-elle appartenir, de toute manière ? Il posa quelques questions, quelque peu curieux de savoir ce que son sorcier préféré allait lui faire. Il ne se doutait vraiment de rien. pire, Camille avait mis du parfum au bois de santal, pour n'éveiller aucun soupçon. Solidement attaché, il ne pouvait pas s'enfuir. On lui fit augmenter son désir par d'exquises caresses en guise de réponses à toutes ses interrogations. Une fois fait, Camille s'approcha, se positionna derrière lui, en silence. Alec était tout joyeux, ravi de connaitre une nouvelle expérience avec Magnus.

Il fut d'abord surpris de sentir la lame trancher sa gorge. Il hoqueta le nom de son petit ami, mais n'obtint pas de réponse. Il fut ensuite terrifié à l'idée de mourir ici, sans savoir pourquoi il venait de se faire tuer par Magnus Bane. Mais il savait, plus il avançait vers la mort, que ce ne pouvait pas être lui. Il ne lui aurait jamais fait ça. Il essaya, pourtant en vain, de se défaire de ses liens, mais un charme les rendait indestructibles. Et puis le moment vint où Alexander ne pouvait plus respirer. Du tout. Ses orifices dégoulinaient de sang, surtout sa gorge, dont la trachée se vidait à flot. Une unique et ultime larme coula le long de sa joue lors de son dernier souffle. Et la dernière chose qu'il entendit, fût le rire satanique de Camille Bellecour.

Alexander Lightwood était mort.

De son côté, Magnus apprit la nouvelle par Isabelle, sa belle-soeur. Les deux pleurèrent toutes les larmes de leurs corps pendant de longues heures, avant que la jeune soeur ne tombe de sommeil dans les bras impuissants mais protecteurs du sorcier. Il la porta jusqu'à son lit, et embrassa sont front. Cela sonnait comme un adieu, mais il s'apprêtait à faire un mouvement risqué.

Il devait le faire.

Il partit dans le bureau d'Alexander, venant chercher ce qu'il souhait. Il s'assit à sa place de directeur, se laissant emporter malgré lui par ses souvenirs passés avec ce jeune chasseur d'ombres, et il ne put s'empêcher de craquer. Ses nerfs lâchèrent un à un, le laissant s'effondrer en larmes pendant plusieurs autres longues heures. Lui aussi, finit par s'endormir. Il se fit réveiller par une main chaleureuse sur son épaule. Celle de Jace. Le parabatail de son petit ami décédé était lui aussi dépité par la mort de son meilleur ami, et il était évident qu'il n'était toujours pas parvenus à trouver le sommeil. Magnus voyait bien le désespoir, la colère et l'anéantissement dans les yeux du jeune soldat, alors il hésita. Mais finalement, il décida qu'il était plus judicieux de ne pas parler de son plan à Jace, qui ne méritait aucunement qu'on joue avec son coeur pus longtemps.

Ils se regardèrent, se partageant leur empathie et leur compassion, puis Magnus prit ce dont il avait besoin. Il se leva, et serra Jace dans ses bras, avant de le raccompagner jusqu'à sa chambre, devant laquelle l'attendait une Clary aussi touchée par la disparait de l'aîné des Lightwood. Il était mort... avant de pouvoir s'enfoncer encore plus dans ce sentiment de rage qui grandissait en lui à chaque seconde, Magnus se fit interrompre par deux bras frêles entourer sa taille et une tête rousse se poser délicatement sur son épaule. Il rendit l'étreinte à son amie, et la remercia intérieurement de l'empêcher d'expulser tout ce qu'il avait ici et maintenant.

Il partit finalement quelques minutes plus tard, à travers un portail, et rentra chez lui. Il fût tenté de prendre un verre, mais l'alcool ne l'aiderait en rien. Il commença son travail, et retrouva la trace de son cher et tendre en un quart d'heure. Il arriva immédiatement sur les lieux, et se retint de vomir lorsqu'il vit l'horreur qui se présentait à lui : le cadavre, gorge tranchée, d'Alexander, gisant et puant dans une marre de boue. Il prit sur lui pour retenir ses larmes, même s'il ne parvint pas à toutes les retenir, et ramena son amant chez lui. Là bas, il s'empressa de claquer des doigts pour dénuder le chasseur d'ombres. Il dégagea tous les meubles pour avoir la place suffisante, et fit flotter le patient dans les airs, à hauteur de sa taille. Il resta quelques instants là, debout, à contempler le cadavre, lui jurant intérieurement qu'il le vengerait et qu'il tuerait sans hésitation celui ou celle qui aurait osé le faire souffrir ainsi.

Ensuite, il commença la cérémonie.

Trois longues heures plus tard, il se réveilla. Un bruit avait retenti dans son oreille, le tirant ainsi d'un sommeil jonché d'un triste souvenir avec Camille. Le bruit se reproduisit, et il se rendit compte que quelqu'un appelait son prénom, encore et encore. Il comprit rapidement qu'il s'agissait d'Alec, alors il se précipita dans la chambre, où il l'avait installé. Il l'avait changé, et le jeune homme était moins pâle que d'habitude.

Magnus se rua vers lui et entama de calmer son angoisse, le rassurant de sa présence. Le jeune soldat semblait pourtant plongé dans ses terribles souvenirs, alors le sorcier l'embrassa précipitamment mais tendrement et amoureusement. Ce baiser brûlant de retrouvaille eut l'effet escompté et Alexander retrouva tous ses esprits. Pendant quelques heures, ils se retrouvèrent dans les larmes de joie, les doux baisers, et les câlins. Aucun ne voulait se séparer de l'autre. Alec finit par raconter sa version des faits à Magnus, et ils se mirent d'accord sur l'identité de son assassin. Camille Bellecour était la responsable.

Pris d'un nouvel élan de rage folle, Magnus donna l'ordre à son amant de rester chez lui, et ne lui laissa pas d'autre choix en fermant toutes les issues à clef. Alec contesta les ordres, et tenta de l'en empêcher. Il craignait pour la vie de l'immortel, mais ce denier n'en n'avait que faire. Il ne pouvait que suivre ses pires instincts et pourchasser la vampire pour venger celui qu'elle avait tué sans pitié.

Il quitta un Alec en colère, qu'il affronterait plus tard, et créa un portail. Il retrouva bien vite la vampire, qui n'attendait que sa venue. Il mit le masque le plus malin qui soit et joua le jeu de celui qui était prêt à se remettre avec elle. Il lui fit croire qu'elle lui avait terriblement manqué, et qu'il lui arrivait de rêver encore d'elle, bien malgré la présence d'une nouvelle personne dans sa vie. Pour dissiper le doute de cette pétasse sans vergogne, il 'avoua' qu'elle avait bien fait de se débarrasser du chasseur d'ombres, dont il prétexta se lasser depuis bien assez longtemps pour le considérer comme un boulet.

Et une fois qu'ils n'étaient tous deux qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, Magnus l'emprisonna et les transporta tous les deux dans un vieil entrepôt désaffecté, là où jamais personne ne penserait à venir chercher un cadavre. Il l'attacha, et lui lança un sort en plus pour l'immobiliser. Tandis qu'elle se débattait en vain contre des cordes qui ne faisaient que se resserrer contre sa peau, et lui hurler de la libérer, il en eut marre.

Il la tortura pendant des heures, et 48 heures après le premier meurtre, un second eut lieu. Elle était dans la même situation. Magnus lui avait bandé les yeux, se positionna derrière elle, et lui trancha la gorge. Mais grâce à sa magie, il rendit l'agonie entre plus longue et plus douloureuse. Il se délecta de ce spectacle encore un moment, jusqu'à ce qu'il rentre chez lui, juste avant de craquer et de la sauver, épris par l'amour qui l'avait envouté il y a encore quelques siècles. Il tiendrait toujours à elle, et la tuer ne le réconfortait qu'un peu. En plus, Alexander était en vie, désormais. À quoi bon retirer une nouvelle vie ?

Il fit donc demi tour au moment où son conjoint rentra dans la pièce en courant, prêt à découper le sorcier, et arrêta la torture fatale de la vampire. Au lieu de la tuer, il lui permit de repartir, mais décida tout de même de lui donner une leçon d'humilité. L'immortelle eut droit à de faux souvenirs. Désormais, elle vivrait une nouvelle vie, comme une terrestre. Elle serait guidée tout au long de sa vie par une envie, un besoin, d'être utile et de contribuer au bonheur des autres. Ainsi il la condamnait, mais elle ne mourrait pas.

Il rentra enfin chez lui, où l'attendait un Alexander d'abord en colère, puis attendri et fier par son geste de bonté, et amoureux, quand il se jeta sur les lèvres de son chaton. Il était traumatisé par cette expérience, mais il la surmonterait ensemble. Bien sûr, pendant son absence, Alec avait prévenu sa famille qu'en fait non, il n'était pas mort. 

OS MalecOù les histoires vivent. Découvrez maintenant