Oups.

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*

L'été est rude cette année. Les températures dépassent les trente degrés dès le matin, et ne baissent pas avant la fin de soirée. C'est épouvantable. Heureusement, les médias disent que ça ne devrait pas durer. Et au moins, la nuit, il fait relativement bon. Il est minuit passé, et je me prélasse sur la terrasse, un verre de rosé à la main. J'entends les voitures passer, au loin, et la ville est toujours animée par des centaines d'humains qui ne veulent ou ne peuvent pas dormir. Je les comprends, mais leur présence m'horripile, parfois. Je crois que je deviens aigri avec le temps. Les yeux clos, sur mon transat, je me repose comme je peux. Alexander n'est toujours pas rentré, et comme toujours ça m'inquiète. Tu sais bien, chaque fois qu'il s'absente, ou qu'il ne répond plus, je me fais du souci. Et donc par conséquent, je ne dors pas.

Président Miaou me rejoint, positionnant sa boule de poil brûlante sur mon ventre nu. Il me plante ses griffes en plein torse, et je sers les dents.

— T'as de la chance d'être mignon, toi, grognai-je.

Mes caresses le font rapidement ronronner, et moi aussi, par la même occasion. Je me détends plus encore, et mon anxiété se fait plus discrète. Pourtant, les heures passent, et je n'ai toujours aucune nouvelle de mon mari. Préoccupé, j'attrape mon téléphone et vérifie l'heure : 03 h 43. Presque quatre heures du matin...

De nouveau angoissé, je l'appelle, mais tombe sur le répondeur. J'envoie des messages à sa clique, mais personne ne me répond. Jusqu'à ce que Jace m'envoie enfin un signe de vie :

Tout va bien, t'inquiète.

Je lui demande immédiatement des nouvelles d'Alec, mais je ne reçois plus rien. Bon, au moins, Alec est vivant. Il doit être en route. Ma respiration commence à s'accélérer, et je commence à faire les cent pas sur ma terrasse. Soudain, après un temps qui me parut des heures, la porte de notre appartement s'ouvre enfin. Je me précipite vers le salon, pour serrer mon époux dans mes bras. Et l'engueuler si besoin.

— Enfin, Alexander !

Je me jette sur lui, heureux de le retrouver enfin. Je l'embrasse tendrement, mais me recule dès lors que je remarque son état. Mon sourire s'efface et je l'emmène s'allonger sur ma table d'opération. Sa pâleur traduit son manque de sang, et ses gémissements sa douleur. Sa douleur, quant à elle, s'explique par les blessures qu'il a éparpillées sur le corps : quelques plaies aux jambes, une main broyée, des côtes brisées, et surtout un trou presque béant au niveau du torse. Je m'occupe de cela en premier, et arrête les saignements à l'aide de ma magie. Je ne lui pose aucune question, préférant m'exécuter au plus vite. Soigner, puis poser les questions. C'est ça, le dicton, pas vrai ?

Alexander gémit quelques bribes de mots, à travers ses cris de douleurs. J'essaie de rester focalisé sur sa guérison, mais c'est mission impossible. Je m'interromps alors quelques instants, lorsqu'il me saisit par le bras.

— Chaton, ça va aller, je te le promets. Essaie de respirer.

— Jace...murmure-t-il péniblement.

— Je vais le prévenir, mais pas tout de suite. Tu sais quoi ? Je vais t'endormir, comme ça tu ne vas rien sentir.

Il se débat comme il peut, mais sombre rapidement dans un sommeil profond, quand je touche son front, l'endormant grâce à ma magie. Dès lors, je peux à nouveau me concentrer sur ses blessures, sans qu'il ne souffre de trop. Je l'ai envoyé dans un rêve paisible, là où son esprit pourra se reposer, tandis que je m'occuperai de soigner son corps. J'avais des raisons de m'inquiéter, finalement.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 09, 2023 ⏰

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