crap, part 2.

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PDV Alec :

Je suis à l'institut, dans ma chambre. Vautré entre mes oreillers, sous ma couette, j'essaie d'oublier celui qui vient de me briser le coeur.

Il m'a fait croire qu'il voulait me voir. Il m'a fait espérer qu'il était la bonne personne. Mais il m'a fait tomber des nues. Il en a embrassé un autre, juste devant moi. Je ne sais pas si je le laisserai me reparler. Peut-être bien, naïf et con comme je suis. Mais je ne lui reparlerai pas, moi. Du moins c'est ce que je dis.

Pour l'instant, il n'a pas trouvé le courage de venir me voir. C'était hier, tu me diras. Je suis tiraillé. D'un côté, j'espère le revoir, et avoir une longue conversation sérieuse avec lui. Mais d'un autre côté, je me sens tellement blessé que je ne veux pas en entendre parler. Juste, je veux le détester.

Pris dans mes pensées les plus profondes, je ne réponds pas quand on frappe à ma porte, et sursaute quand mon petit frère adoptif débarque dans mon lit sans prévenir. Je devine à son regard qu'il est inquiet, et que ma tête doit être vraiment affreuse à regarder. Je détourne immédiatement le regard et baisse les yeux en me repliant sur moi-même. Je ne veux pas qu'il me voit dans cet état. Je ne le veux jamais. Mais mon meilleur ami se rapproche encore plus de moi et m'oblige à le regarder. Il souffle longuement et ouvre ses bras pour m'offrir un câlin. Mais je me détourne et me rallonge, encore plus dépité. Je n'écoute pas un seul mot de ce que me dit Jace, mais mon meilleur ami me retourne, du moins essaye, puisque je résiste en poussant des grognements. Il finit par laisser tomber, et avant de quitter ma chambre me lance une phrase que je retiens sans le vouloir :

-Tu sais quoi, Alec ? T'es une vrai tête de con, quand tu t'y mets. Magnus t'a fait du mal, je peux le comprendre. Mais ne me rejette pas parce qu'un sale con a été le roi des idiots. Si tu veux l'oublier, ou le laisser te donner sa propre version des faits, c'est toi qui vois. Mais arrête de te morfondre.

D'une voix faible, je réponds dans l'immédiat :

-Qu'est-ce que t'en sais toi, hein ?

-Je l'ai déjà vécu...

Il disparait de ma chambre sans me laisser le temps de lui répondre. C'est vrai qu'il a déjà eu le coeur brisé. Son père l'a abandonné, et ça l'a démoli. Je réfléchis à ce qui s'est passé pour qu'il s'en remette. On l'a adopté. On est devenu proches au point de devenir meilleurs amis et même parabatail. M'en voulant de l'avoir rejeté si facilement sans raison valable, je me ressaisis et me lève, puis vais directement me réveiller en prenant une longue douche bien chaude. Ce faisant, je réfléchis à la situation. Je vais me remettre de ce qu'il s'est passé. Au moins, je ne laisserai pas mes proches de côté. Ils ne méritent pas ça, eux. Lui...Magnus, c'est lui qui m'a fait du mal. C'est lui qui doit s'en vouloir. Mais je ne veux pas penser à ce gars pour l'instant, je suis trop blessé, et ça pourrait encore nuire à mon humeur et aux conséquences qu'elle aurait sur mon entourage.

Une fois sorti de la douche, je m'habille en tenue de combat et pars rejoindre Jace dans la salle de contrôle, pour l'aider au cours des prochaines missions.

PDV Magnus :

Il est 20 h. Je n'ai pas fermé l'oeil de la journée, trop occupé à décuver. Je ne me suis rendu compte de ce que j'ai fait vraiment qu'il n'y à qu'une heure, lorsque la dernière goutte d'alcool s'est évaporé de mon organisme. Je sais que j'ai mal agis envers Alexander, mais que veux-tu ? J'étais complètement arraché. Je ne me rappelle même plus de ce que je voulais lui faire comme surprise, alors tu vois ? 

Peut-être bien que le moment était venu pour moi de rompre avec lui. Je suis un sorcier immortel, après tout, et lui, un simple chasseur d'ombres que je finirai bien par oublier un jour ou l'autre avant d'ajouter un nouveau nom à la liste de mes conquêtes. Je sais que je lui ai promis qu'il serait la dernière personne, définitivement et que vivre sans lui m'était totalement impossible. C'est bien joli, mais je dois être honnête. Un jour, Alec sera mort, je serai dévasté pendant un certain temps, je m'éloignerai un peu, jusqu'à ce que je décide de me remettre sur les rails. Je recommencerai alors les soirées à répétition, et qui sait je rencontrerai quelqu'un qui me donnera un peu plus envie que de simplement coucher avec lui. J'oublierai Alexander, et il est loin d'être le dernier amour de ma vie. Et dire ou penser le contraire revient à se voiler la face.

OS MalecOù les histoires vivent. Découvrez maintenant