OS Malec

Solitude

-Ça va, Alexander ?
-...
-Alexander ? Mon ange, comment tu vas ? Tu peux me le dire ?
Non, je ne peux pas, Magnus. Je ne peux pas te dire ce qui ne va pas. Je me sens seul, même si mes proches sont toujours là. Mes amis, ma famille, toi, ne servent plus à me faire sentir bien. Je suis seul, et je ne peux pas te le dire. Je l'ai déjà fait, et tu m'as dit que je ne l'étais pas. Évidemment, que ça ne sert à rien.
-Alec ? Parle moi, je t'en prie...
Tu te rapproches de moi, sans rien dire. Tu me prends dans tes bras, un regard plein de pitié que je méprise.

Alors, las, je crache le morceau. Même si je sais pertinement que rien ne changera. Je me sentirai toujours aussi seul d'ici quelques minutes. Et ce pour une durée indéterminée.

-Je me sens seul. Même entouré.

Tu te recules, l'air mécontent. On a déjà eu cette conversation, et elle t'exaspère autant que moi. Alors tu souffles longuement et tu prononces mon nom. Avant de me répéter que je ne suis pas seul. Que tu seras toujours là pour moi. Mais je te le dis encore une fois. Tu ne comprends pas ce que je ressens. Je suis là, entouré. Les gens que je cotoie sont désespérants. Ou ne me complètent pas. J'ai besoin de certaines choses, mais personne n'est capable de me les donner. Personne ne me comprend. Pas même toi. Je t'agace, parce que tu n'as pas de réponse et encore moins de solution. 

Qui l'a, franchement ? Qu'on me le fasse rencontrer, dans ce cas. Mais il n'y a personne. Je reste là, dans ma profonde solitude dont je ne peux pas me défaire. Parler à quelqu'un de mes soucis les plus ancrés est impossible, puisque ce quelqu'un n'existe pas. Pas même toi, ne pourrait comprendre. Tu es impuissant, comme tous ceux qui sont au courant. Et ça me déçoit. Ce n'est pas ta faute, j'imagine. Mais j'aimerais trouver cette personne. Parce qu'en attendant, je souffre en silence, et mes relations, de quelque natures soient-elles, en paient le prix. 

Je me sens seul. Même parmi mes proches. Surtout, parmi eux. 

Hey. J'avoue, ce sujet n'est pas vraiment anodin. Je ne voulais pas déblatérer comme une idiote qui réfléchit trop et qui croit ne pas être comme les autres à faire ça mais en fait si. Mais je voulais aussi en parler. De ce sentiment horrible, que je ressens, qu'est de se sentir seul. Même et surtout parmi les proches. Les soi disants amis qui ne répondent pas, ou qui ne prennent jamais de nouvelles ou pas assez souvents. Ceux qui n'ont pas besoin de ce contact permanent auquel je n'ai pas accès mais qui pourtant m'est nécessaire. Le copilote dont j'ai besoin, n'existe pas. Et c'est atroce, comme sensation. Vraiment. Et le pire dans tout ça, c'est que je suis impuissante. Ce que je trouve révoltant.

Et c'est sans parler de ce qui se passe autour... 

En fait, y a tellement de choses, que je voudrais dire... mais à qui ? Il n'y a personne, pour changer les choses.