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"J'ai des contractions douloureuses, c'est le moment" m'avait-elle murmurait alors qu'elle était sur moi, s'accrochant à mon cou dû au plaisir que j'étais en train de lui procurer.

D'un seul coup, sa main avait entouré mon bras, le serrant de ses doigts, j'avais arrêté instinctivement mes mouvements pour pouvoir la regarder, ayant eu peur de lui avoir fait mal où qu'il ait pu lui arriver quelques choses.

Depuis quelques semaines, mes parents gardaient leur téléphone près d'eux pour être à nos côtés et venir chez nous au plus vite à n'importe quelle heure pour garder Livia, le jour où je devrais amener Léonie à l'hôpital.

A l'instant où ces mots étaient sortis de sa bouche, il m'avait fallu à peine une seconde pour comprendre qu'il fallait réagir au plus vite et que c'était ce soir là que notre vie allait changer.

J'avais appelé mes parents qui étaient arrivés quelques minutes après. La valise de Léonie et celle du bébé étaient posées près de la porte d'entrée et plus les minutes passaient plus je voyais Léonie se tenir le ventre en soufflant pour essayer de calmer la douleur.

Un rapide baiser à mes parents puis nous avions pris la route pour l'hôpital, une main sur le volant et l'autre dans celle de Léonie.

Je ne sais pas depuis combien de temps nous étions arrivés, une infirmière nous avait accueillis dans une chambre, ma femme s'était allongée dans un lit après qu'on lui ait installé des perfusions au bras et les capteurs du monitoring résonnaient dans la pièce.

-Ça me tue de te voir avoir mal comme ça putain. Je m'accoudais au matelas, ma tête entre les mains.

-Depuis que la sage-femme est passée je vais mieux Ken, le bébé bouge mais les contractions sont moins fortes elle me prenait la main dans quelques heures il sera avec nous, le travail a déjà commencé.

Je replaçais ses cheveux correctement, elle était en sueur et moi aussi dû à la chaleur qui faisait dans cette salle.

-Tu veux que je t'attache les cheveux ? je lui demandais en la voyant mettre une mèche derrière elle

-Je veux bien oui, j'ai beaucoup trop chaud là..

Je me levais en prenant son élastique puis lui relevais ses cheveux en queue-de-cheval avant de lui déposer un baiser sur le crâne.

Nous faisions passer le temps en parlant tous les deux, je lui caressais la main pour la détendre, nous nous cherchions, elle me parlait jusqu'à ce que ses contractions se faisaient une nouvelle fois de plus en plus régulières et que la personnel arrivait en nous annonçant que le moment était venu de faire sortir le bébé.

Dans quelques minutes, mon fils où ma fille sera avec nous, dans nos bras, sa main  reprenait la mienne en soufflant, c'était maintenant, elle me serrait de toutes ses forces mais le plus important était de se concentrer sur elle, elle transpirait encore plus, elle reprenait son souffle avant de souffler encore plus fort. La voir comme ça, me tordait le ventre mais je ne pouvais malheureusement rien faire, à part être à ses côtés et la soutenir. Sous ses efforts et les encouragements des sages-femmes, je lui murmurais à l'oreille que je croyais en elle, qu'elle allait y arriver.

Puis, au moment où je relevais les yeux, avant même que je ne comprenne ce qui se passait, un autre cri s'ajoutait dans la pièce, ainsi qu'un minuscule bébé que venait déposer la sage-femme sur la poitrine de Léonie, qui pleurait, émue. Elle refermait ses bras autour de lui, on me demandait si je désirais couper le cordon et j'acceptais peu rassuré, tout cela était nouveau pour moi.  Je me penchais ensuite au dessus d'eux pour voir son visage mais une jeune femme arrivait vers nous en emportant notre bébé avec elle.

SempreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant