-Qu'est-ce qu'il est beau, regarde ses joues !Depuis une bonne heure, alors que Léonie donnait le sein à notre bébé, nous faisions défiler les pages Facebook des parents ayants un enfant trisomique.
Nous tombions sur une vidéo mise en ligne par une maman d'un petit garçon trisomique âgé de trois ans. Toute la famille était réunie autour de lui, ils avaient l'air si heureux que c'en était émouvant. Léonie se baladait sur leur compte et nous remarquions que tous ces enfants se ressemblaient énormément. Que ce soit bébé ou en grandissant ils portaient les mêmes signes morphologiques: Ils avaient la même posture, le visage rond avec un nez de petite taille, la nuque élargie, les yeux en amande, des pieds plutôt petits et une taille inférieure à la moyenne à l'âge adulte.
-Comment peux-tu ne pas les aimer et les abandonner ? C'est compliqué mais c'est tout de même ton enfant..
-Léonie, certains ne sont pas prêts à assumer une telle responsabilité. Je n'ai pas pensé une seule seconde à fuguer ou à l'abandonner parce que j'ai confiance en notre couple et que je sais qu'on peut surmonter cette épreuve. Je n'ai pas honte, je l'assume entièrement, c'est mon fils et il est aussi beau que sa sœur et ses parents.
Elle se penchait pour m'embrasser en me souriant. Nous étions émus de voir ses enfants épanouis aux côtés de leur parents. Je glissais mon bras derrière elle puis posais mon regard sur Milo, les yeux légèrement ouverts.
-Papa ! C'est bon ! s'écriait ma fille depuis la salle de bain
Je me levais du canapé dans lequel j'étais assis puis rejoignais Livia qui venait de terminer de prendre son bain. Je l'enroulais autour de sa serviette puis l'aidais à enjamber la baignoire.
-Il dort Milo ? Elle me demandait en se brossant les dents
-Non mais c'est pour ça qu'il faut que tu fasses vite, il ne va pas tarder à s'endormir.
Depuis la naissance de son frère, Livia avait pris l'habitude de lui faire un bisou avant d'aller se coucher.
-J'ai fini ! elle prenait ma main pour rejoindre le salon
Elle s'asseyait sur mes genoux puis se penchait au dessus de Milo pour lui embrasser le crâne ainsi qu'à sa mère.
Je m'asseyais sur son lit puis la regardais s'installer confortablement.-Ça va papa ? elle me demandait en me tendant ses bras
-Oui chérie, pourquoi ? je répondais étonné de sa question en m'allongeant à ses côtés.
-Mamie m'a expliqué et je sais que vous êtes tristes depuis que Milo est là. J'ai vu Maman pleurer l'autre jour. J'aime pas vous voir comme ça mais je veux pas que Milo parte..
-Attends, comment ça partir ? je fronçais les sourcils en me redressant
-Bah parfois il y a des papas et des mamans qui veulent pas de leur enfant et-
-Livia. je la coupais Milo ne partira pas, il restera toujours avec nous. Malgré tout, on l'aime, c'est notre bébé, c'est ton petit frère. Il prendra le temps qu'il lui faudra pour marcher, pour parler et il faudra l'accompagner. Alors oui ce n'est pas facile à accepter, ça va souvent être compliqué mais il vivra avec nous. Je te promets qu'avec Maman nous irons mieux et c'est d'ailleurs toi qui nous aides parce que l'on sait que tu t'occuperas merveilleusement bien de lui.
Elle posait sa tête sur mon épaule en soupirant. Je lui embrassais la joue avant de quitter la chambre et de me réinstaller à côté de ma femme et de mon fils.
-Ça va ? elle relevait son visage vers moi
-Oui. Elle m'a juste posé des questions sur Milo et je l'ai rassurée.
-Mmh...sauf qu'on ne sait pas si sa santé restera aussi correcte..
-On se fait assez de soucis comme ça..vivons l'instant présent je caressais sa cuisse.Nos familles l'ont accepté, il va bien, il est aimé par nous tous, on ne l'abandonnera jamais.
-Tu as raison. Elle répondait en fermant l'ordinateur avant d'aller poser notre bébé dans son lit.
Nous nous couchions, l'un contre l'autre. Mes mains se baladaient sur son corps tandis que j'approchais mes lèvres pour les déposer sur sa joue et descendais jusqu'au creux de son cou.
-Ça te manque pas vrai ? me disait-elle en posant sa main dans mon dos
-Non, je comprends que tu n'en aies pas envie, j'attendrais le temps qu'il te faut. Moi non plus je n'ai pas trop la tête à ça je décalais le décolleté de son haut sur le côté mais j'avoue que ton corps me manque un peu. C'est grave si je ressens de la jalousie envers Milo ? Parce que c'était moi qui m'occupais d'eux avant.. mes lèvres se posaient sur sa poitrine
-Ken..ils sont sensibles depuis l'accouchement.. fais attention elle se cambrait légèrement
-Je fais toujours dans la douceur chérie elle laissait échapper un rire. Je veux profiter de toi au maximum avant la tournée.
-Rien ne t'empêche de profiter dans le tour bus, on peut se montrer très discrets... je sentais ses doigts dans mes cheveux
-Avec nos deux enfants et notre bande dans le même bus ? Ça m'étonnerait je riais mais si j'en ai l'occasion je n'y manquerais pas.
Elle enroulait ses bras autour de mon cou, ces petits moments m'avaient manqués. Depuis maintenant deux mois, nous consacrions notre temps à notre petit bébé sans oublier Livia, nous enchaînions les rendez-vous médicaux, les gars avançaient sur le déroulement de la tournée pour que je puisse rester avec ma famille donc ils nous rendaient visite pour en discuter. Tout ça, faisait que nous nous couchions le soir, fatigués et qu'à part un baiser et une câlin nous ne partagions pas d'autres moments.
-Je pense honnêtement que ce n'est pas le moment de coucher ensemble. Il faut se laisser du temps j'enroulais mes bras autour d'elle je ne veux pas coucher avec toi alors que nous sommes comme ça. Regarde, on a voulu essayer quelques semaines après et nous ne sommes même pas arrivés à nous concentrer. Mais quand ce sera le moment je te jure que je passerai la nuit entière en toi.
Elle m'embrassait, sa langue venait rejoindre la mienne et son corps se pressait contre le mien.
C'est tout ce que je désirais, l'avoir contre moi, entendre sa voix, admirer l'éclat de son regard, avoir ses lèvres contre les miennes, la retrouver le soir à la maison avec nos deux enfants. Tout ce que voulais, c'était elle.****
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Sempre
FanfictionAlors qu'ils vivaient le parfait amour depuis dix ans, un soir d'été, plus précisément le soir de la sortie de son premier album. Léonie l'avait quitté, sans réfléchir, laissant tout derrière elle. Notamment, lui, qui essayait de comprendre ce qu'y...