05.
SHAMS
-Frappe plus à gauche !
...-Mais tu connais pas ta gauche ou quoi !
...-Bah enfin !Je suis complètement épuisé. Oui, je frappe, mais il n'y a plus de stratégie derrière. Tout ce que je veux, c'est que ça s'arrête. Je suis au bord du gouffre, mes forces m'abandonnent, et mon père ne cesse de hurler, ce qui me met encore plus en colère.
Finalement, le combat s'arrête et je m'écroule au sol.
-Relève-toi ! Tu ne dois jamais te montrer faible ! crie encore mon père.
-Monsieur Delgab, il n'y a que nous dans la salle, calme-toi, tente d'intervenir François, le -coach.
-Et alors ? Il doit s'y habituer maintenant !
-Mais... Essaie de le raisonner, François le coach.
-Laisse tomber, je finis par articuler, trop fatigué pour débattre.
Je me redresse avec ce qu'il me reste de force, essoufflé par cet entraînement qui a duré bien plus longtemps que d'habitude. Le coach me tend une bouteille d'eau, que je bois d'une traite, tandis que mon père quitte la pièce, visiblement exaspéré.
-Désolé, Shams. J'ai essayé de le raisonner, me dit le coach, visiblement mal à l'aise.
-Il n'y a rien à raisonner. C'est comme parler à un mur.
-Il veut ton bien, tu sais.
-Il veut juste que son nom soit bien vu, ne mélange pas tout.
-Tu es déjà très doué, à 17 ans. Tu nous as ramené une médaille d'or cet été, que demander de plus ?
-Ah, ça, faudrait lui demander. Je réponds d'un ton ironique, ma respiration un peu plus régulière.
-Il faut vraiment que je parle à ton père. Il ne peut pas débarquer comme ça, en plein entraînement.
-Ça serait une bonne idée, oui, dis-je toujours avec un ton condescendant.
-Franchement, depuis le collège, tu as évolué. Tu peux être fier de toi.
Peut-être physiquement, mais mentalement, me dis-je intérieurement.
-Merci. Finis-je par répondre, d'un ton las.
-Bon, je ne vais pas te retenir plus longtemps, repose-toi bien, Shams.
-À toi aussi.
Je me relève, en sueur, et me dirige vers les vestiaires. Tout le monde est déjà parti, et je prends mon temps pour me doucher. Peu importe si mon père attend, il ne m'a jamais dit de venir plus tôt.
Après la douche, je m'habille, puis ouvre mon casier pour y ranger quelques affaires. Mes yeux tombent sur la photo que j'ai accrochée à l'intérieur : mes meilleurs amis, tous souriants. C'était une époque où personne ne se préoccupait de l'apparence ou des problèmes de la vie. Nous n'étions que des enfants pleins de rêves.
Sur cette photo, j'avais 10 ans, avec un appareil dentaire et des lunettes. Une époque bien lointaine.
J'ai la chance d'avoir la peau mate, même en hiver, et mes yeux marron clair me rendent plutôt attirant. Sans oublier mes cheveux frisés, qui sont à la mode en ce moment. Et, en plus, je fais du sport, donc mon corps est déjà bien dessiné pour mon âge. C'est un atout, c'est sûr.
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Nous quatre ou rien T1
Teen FictionAkmar, Ramzi, Emir et Shams sont liés par une amitié aussi profonde qu'indestructible, forgée dans les épreuves de l'enfance. Chaque moment qu'ils ont partagé a tissé entre eux un lien invisible, mais puissant. Pourtant, derrière cette complicité se...