Nous quatre ou rien T1

Chapitre 16

16.

SHAMS

La sonnette retentit, et Ramzi se lève pour ouvrir la porte de mon appartement pendant que je continue de jouer à la Play.

Salut les mecs, dit-il, avant qu'ils ne s'affalent sur le canapé tous les deux.

Content que tu sois en vie, je glissai les yeux rivés sur mon combat.

Content de te voir aussi, Shams.

Où est Akmar ? demande Ramzi. On l'a appelé, mais aucune réponse.

Euh... Akmar ? demande Emir, le regard fuyant.

Oui, Akmar, tu sais, le mec qui t'a accompagné à ta soirée de merde, rajoute-t-il.

T'es pas drôle, dit-il.

Change pas de sujet.

Je mets pause à ma partie, me rendant compte du petit jeu qu'Emir a l'habitude de jouer pour cacher une connerie.

Akmar était bien avec toi tout le long de la soirée, hein Emir ? dis-je, le regard planté dans le sien.

Il n'a même pas le temps de répondre que ça sonne à nouveau à la porte. Nous nous empressons tous de nous lever pour aller ouvrir.

La tête d'Akmar apparaît, souriante, plus que d'habitude. Ses cheveux sont trempés, la pluie se déchaîne dehors.

-Salut les mecs ! Vous m'attendiez ? Et bien la star est là.

On le laisse entrer, l'observant se servir un Coca dans la cuisine ouverte. Il regarde la manette posée sur la table basse avant de prendre la parole.

-Vous ne m'aviez pas attendu sérieux ? dit-il, les sourcils froncés, avant de contourner la table de la cuisine et de s'asseoir à ma place.

-Je continue la partie, les mecs.

On s'assoit tous autour de lui. Je ne sais pas pourquoi, mais il semblait différent aujourd'hui, comme plus détendu, plus cool.

-La soirée s'est bien passée ? demandai-je en jetant un œil à Emir.

-Ouais, c'était trop cool ! On... on s'est bien amusés avec Emir.

Je ne sais pas si ce n'était qu'une impression, mais il semblait chercher ses mots.

--Vous êtes restés ensemble tout le long, donc ? rajoute Ramzi.

Bah ouais, logique, pourquoi ? répond Akmar.

Le visage d'Emir se détend, et un sourire de débile qu'il a l'habitude de faire revient sur son visage, comme après avoir eu raison.

-Bon, Akmar, tu finis le match, et puis je reprends la partie, parce que j'ai même pas beaucoup joué là.

-Rêve !

-Akmar, commence pas !

-D'ailleurs, t'es pas stressé pour ton match ? me demande Ramzi.

-Non, ça va, je me suis bien entraîné ces derniers mois, mentis-je.

-Ton père vient ?

-Bien sûr qu'il va venir, comment il pourrait rater le match de boxe de son fils, lui qui n'a cessé de me mettre la pression tout ce temps ? dis-je en levant les yeux au ciel.

-Bonne chance, mec, on croit en toi pour le supporter ! dit Emir en riant.

-Merci, je suis touché, dis-je ironiquement.