Chapitre 9

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09.

Shams


-Je suis si contente que tu sois là.

-Ouais, j'me suis dit pourquoi pas.

-Ta bien fait, on va s'amuser un peu.

Je crois que je lui plais, mais honnêtement Sarah n'est pas mon genre. Je n'arrive pas à lui dire, j'ai peur de la vexer, et je vois bien qu'elle ne me lâche pas des yeux. Ça me met plus mal à l'aise qu'autre chose. J'espère ne pas regretter d'être venu.

-Et si on allait se prendre un truc à boire ?

-Déjà ? Bon, bah juste un peu alors.

Elle me tire vers la table où il y a des bouteilles et des chips. Elle me verse un verre presque jusqu'au bord et me le tend. Je me force à boire une gorgée. Le goût est horrible, comme un médicament qu'on refuse de prendre.

-Allez, bois, tu veux pas t'amuser ?

-Si, mais je n'avais pas en tête de m'amuser comme ça. Je pose le verre sur la table.

Elle reprend le verre, remet une mèche de ses cheveux derrière son oreille, et son regard change, devenant plus tendre.

-Allez, fais-moi plaisir Shams, je voulais tellement que tu viennes.

Je n'en ai pas envie, mais d'un autre côté, je ne veux pas la décevoir. Elle a insisté pour que je vienne. Je ne veux pas gâcher sa joie.

Sur le point de lui prendre le verre, quelqu'un me le prend des mains.

-Je crois qu'il t'a dit qu'il ne voulait pas boire, non ?

C'est Ramzi, il est apparu discrètement.

-Quand quelqu'un ne veut pas boire, on ne le force pas, sauf si on a quelque chose derrière la tête, lui dit-il en la fixant.

Je la vois se déstabiliser, elle tourne le regard vers moi.

-Tu sais quoi, laisse tomber. Amuse-toi bien Shams.

Elle se retourne et s'éloigne.

Ramzi profite de la situation pour se rapprocher de moi.

-Shams, putain, quand tu veux pas boire, tu dis non fermement, tu comprends ? C'est comme quand tu n'as pas envie de faire quelque chose, tu dois dire non !

Je déteste quand il me fait la leçon, il me parle comme un enfant, je suis pas un enfant ! Enfin, je sais que parfois je peux être un peu... moi.

-Oui, oui, bon, attends, je reviens.

Je le laisse et pars en direction de Sarah, qui monte les escaliers. Je la suis et l'appelle en haut.

-Sarah, attends !

Elle se stoppe et se tourne vers moi.

-Je ne voulais pas te vexer, et Ramzi non plus, il est juste parano. Je sais que ça partait d'une bonne intention.

Elle reprend son sourire et prend ma main.

-Viens, on va dans ma chambre, on ne risque pas d'être dérangés.

Elle me tire par la main vers sa chambre. Une fois dedans, elle ferme la porte derrière nous.

Elle se met face à moi, son regard rempli de désir. C'est un regard déstabilisant. Mon cœur se serre, je me sens oppressé. Je me demande si elle va m'embrasser, et si je veux qu'elle le fasse.

Nous quatre ou rien T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant